Saturday, December 15, 2007

Pour en finir avec Claude Régy

(Changement de programme)










Noir

Le loup
Les feuilles et les branches
L’épée
Les feuilles et les branches
Marylou

Noir

Y a eu une crise pendant la préparation de ce one-man-show. À un moment, il y a un mois de cela, je me suis disputé avec toutes les personnes très proches dont j’allais parler dans le one-man-show. Si vous voulez, c’est comme si j’avais inventé dans ma vie réelle, des histoires et des rencontres pour les faire figurer dans ce one-man-show, des rencontres en quelques sortes idéales pour le one-man-show pensé comme un autoportrait, une image photographique, fixée, que je donnerai de moi-même au moment de la représentation, c’est-à-dire maintenant, mais sans doute j’ai imaginé ce moment depuis trop longtemps, car au lieu de jouer tous les jours puisque c’est mon métier, je me suis spécialisé dans l’attente d’être éventuellement découvert, révélé, et je me suis enfermé dans une image de moi-même « mon histoire », « mes difficultés dans la vie », je me suis retrouvé, comme je disais, fixé, prisonnier… en fait on s’achemine vers une tragédie, là, un drame, tout au moins… le premier one-man-show s’appelait En attendant Genod, et donc, dans cette attente que je figurais, j’en suis venu à imaginer des événements - des événements, et comme je disais des rencontres qui me permettraient de raconter encore cette l’histoire librement inspirée de moi-même, c’est-à-dire de ma mère, comme il avait été dit à l’époque. En fait ce qui s’est passé, c’est que je n’ai pas dû rencontrer les personnes réellement, j’ai posé des conditions, si vous voulez, à la rencontre… mes conditions , celles de les faire entrer dans un schéma préétabli, dans cette prison, cette cellule, où j’étais retenu du fait même ne pas vouloir faire de rencontres réelles, prendre réellement le risque, c’est-à-dire de rencontrer sans poser de condition d’entrée, la condition de se conformer à « mon monde », dont le one-man-show tentait d’exprimer le cercle vicieux. Je leur proposais d’être des personnages-prothèses autour de moi-même comme personnage et même, pour tout dire, d’être la nouvelle distribution de la forme originelle, celle du premier one-man-show, d’en remplacer les rôles que j’avais déjà inventés (il y a deux ans), avec les thèmes qui, imaginais-je, définissait au mieux un ridicule et un ressassement personnel (une sorte de bêtisier de moi-même). Ainsi, j’ai assemblé les pièces d’une illusion préfabriquée. Difficile acrobatie. Échec, disons, sur un plan, échec de l’échec ; définition d’une impasse, il y a un mois, dans ma propre vie. On m’a conseillé, à ce moment-là, donc, de reporter tout ça, de ne représenter ce personnage qui m’enfermait, que quand j’en serai moi-même sorti, ou bien encore de le faire jouer par quelqu’un d’autre. À cela j’ai répondu, j’ai répliqué, j’ai répondu, j’ai rétorqué : « Mais c’est moi que les gens veulent. Ben, oui, j’ai un public - potentiel peut-être - qui m’attend, moi, qui attend mon come-back (un peu comme le public de Polnareff, si vous voulez). » « Et puis c’est une commande.» Bon, alors on m’a répondu : « Fais les encore patienter, jusqu’à ce que tu sois devenu toi-même. » Facile à dire. Patienter… Alors, comme Polnareff, je me suis enfermé pendant un mois, ici, aux Labos - il me restait un mois, quoi - dans une chambre, dans une suite du Royal Monceau, ici à Aubervilliers. Rarement levé avant 16 heures, j’ai passé toutes mes nuits au bar de l’hôtel. Bouffi, la barbe me descendant jusqu’à la poitrine, et vêtu dune combinaison blanche seventies, j’ai ressemblé à un extra-terrestre à la dérive, un verre de bière ou de vodka à la main…

Mesdames et messieurs, mesdemoiselles, permettez-moi de vous présenter… Les invités qui vont faire avec moi ce spectacle…(de remplacement) cette soirée je vous demande donc, d’accueillir Mike Brank, hein… (se penche pour le voir arriver du fond sans micro, mais il reste assez au fond)

Pardon ?… Tu es venu avec les autres… Ah ben très bien… Ils sont là ? Ah ben, fais-les entrer…

Et puis exactement au moment de cette crise, j’ai rencontré un professeur de philosophie, Suzanne Beer, (s’appelle, s’écrit comme bière, en anglais…) à qui j’ai demandé quel avait été le dernier sujet de dissertation qu’elle avait donné. C’était : « sommes-nous libre quand nous agissons mal ? » et elle m’a dit que oui, j’étais libre d’agir mal, …enfin moi ou un autre… c’est-à-dire contre l’avis de mon psychologue, même si mon psychologue représente la raison, « S’il te plante dans une impasse, - encore une fois moi ou un autre… même s’il a raison, tu es libre d’agir contre son avis. »

Y aussi un autre sujet du bac qui m’avait frappé : c’était : « Rêver sa vie permet-il de la vivre ? » Bon, la réponse, je l’ai compris tout d’suite, c’est : non, c’est mon psychologue et Nicolas Moulin qui me l’ont dit… Mais enfin bref, ça m’énerve un peu, quand même, que ce soit non. Nathalie Sarraute, une amie, aimait beaucoup la différence qu’il y a entre un psychotique et un névrosé : un psychotique pense que deux et deux font cinq et ça lui va, ça lui va comme ça alors que le névrosé sait bien que deux et deux font quatre mais c'est... ça l’énerve beaucoup.

Un autre sujet, je ne sais plus si c’est un sujet du bac, c’ui-là, ou dans Marie-Claire que je l’ai trouvé, c’est : « Comment séduire sans s’ trahir ? »

Alors y a des notes qui me reste - dans nombre de carnets molesquine le carnet de Van Gogh, Matisse, Picasso, Chatwin, Hemingway etc… de tant d’autres au cours des siècles passés - pour un éventuel one-man-show que je ferai éventuellement quand j’irai mieux… Le spectacle n’est ni fait ni à faire, n’est-ce pas François Le Pillouer ? … et puis toutes les maisons ferment actuellement, y a plus d’argent, la Comédie Française, les Théâtres Nationaux, la haute-couture, c’est fini, on ne peut plus faire des spectacles digne de ce nom… Les institutions… les opéras ça prends l’eau de partout, c’est fini, y a plus de public, les rats quittent le bateau, comme on dit, les gens préfèrent le prêt-à-porter, la télé, la rue… L’époque change, en bien ou en mal, d’ailleurs l’époque a changé déjà… Dorian Gray épouse son temps, on le voit toujours, Dorian, mais dans des milieux très différents maintenant. j’ai vu un titre, récemment, un titre d’exposition sur les années 2000/2010 qu’ils appelaient Les années fatales.

(en regardant un carnet) Alors là, de ce fiasco annoncé, cette débâcle générale, il ne me reste que des notes éparpillées… une note, par exemple, je prends un peu au hasard :
labo : (toutes ces notes concernant le projet commencent par labo, forcément)

labo : travailler sur la bisexualité.
Ouais, bon, quelqu’un a quelque chose à dire sur la bisexualité ?
J’ai dû écrire ça ch’ais pas , cet été… je me souviens plus… en juillet ou peut-être en août… ça me dit rien… travailler sur la bisexualité, ça dit quelque chose à quelqu’un ? faudrait faire des recherche…

Alors sinon un p’tit conseil que j’ai entendu dans un bar à Saint-Germain et j’entends ça :
« Demi cointreau, demi cognac, c’est l’arme fatale, t’invite une fille chez toi, elle boit ça comme du p’tit lait elle décolle plus… »

Mike Brank (qui ne rentre pas) tu nous a rejoint à Nantes… et tu nous chanteras une chanson, une chanson sur Nantes alors…

ben chais pas, prend un micro ; prend un micro…

Julien Gallée-Ferré n’est pas là parce qu’il se prépare pour un solo de danse sur Mauvais Sang – mauvaise song - de Rimbaud, mais il nous
rejoindra plus tard… (il rentre) ah si … tu es là ? (aucun dialogue)

Nicolas Moulin… (est là aussi, alors c’est lui qui était un des « personnages » dont je parlais, de ce one-man show imaginaire…)


Claude Régy, n’est pas là, il prépare des psaumes chez François Le Pillouer, avec Valérie Dréville, c’est quelqu’un voyez-vous puisqu’il est pas là parlons en quand même un peu, Claude Régy m’a aidé sur le spectacle de Rimbaud que je devais faire, mais ça s’est pas bien passé du tout… Et puis il y a ce titre dans le premier programme dont je ne suis pas très fier : bon disons, je l’ai pas rappelé depuis, mais Claude Régy doit penser que j’essaie de le détruire. C’était sa théorie à propos de Claude et Nathalie Sarraute. C’est vrai y a Nathalie Sarraute, le génie du siècle, et y a Claude Sarraute dont on n’est pas très sûr que le livre Allo coco, c’est Charlotte passe à la postérité ; eh bien Régy, il pense tout simplement que ce qui anime cette brave Claude (tiens, comme lui), c’est la volonté de détruire l’écriture de sa mère.


Anne, mon amoureuse du moment du premier one-man-show, la fille avec qui j’étais, disons, m’a proposé pour le suivant celui-ci, le challenge suivant : de ne pas parler de mes psys. J’ai compris seulement au moment de cette crise, ce qu’elle voulait dire. Mais mes psys, bon parlons-en quand même, Dominique, par exemple, qui m’avait lancé dans cette idée du one-man-show, m’a conseillé, et ce depuis le début, de ne pas dire les vrais noms. Ça aussi je n’ai compris qu’au moment de cette crise, il y a un mois. Mais comme je ne suis pas capable d’écrire non plus un roman à clé - ou alors peut-être seulement quand j’aurai perdu ma clé de voiture… je continue de dire les noms, c’est dommage mais faut prendre son mal en patience comme les documentaires ou alors une émission à la radio

D’ailleurs l’autre soir, dimanche, j’ai entendu une émission à France Culture l’atelier de création radiophonique. Alors le présentateur parlait très bien, très France-Culture, et à un moment il dit sur le même ton : « Vous êtes tous des fils de putes. » Ça fait un choc, quand même. Il semblait pas s’en rendre compte. Il a rajouté : un texte de Rodrigo Garcia. Alors on a compris mais quand même c’était passé, quoi : « vous êtes tous des fils de pute. » (là, c’est un exemple, s’il avait pas dit le nom…)

Mais c’est vrai que ça pose un problème, parce que si on dit Machin est ceci, Machin est cela, il est bien évident que Machin n’est pas ni ceci ni cela. La mécanique quantique nous dit que y a pas de temps y a que de l’espace. Toutes les informations sont données en même temps : on est con et pas con… donc, soyons résolument moderne : soyons con et pas con en même temps, soyons grand et petit, soyons blond et brun… Pour en finir avec Claude Régy, pour commencer avec Claude Régy…

est-ce qu’on peut dire ça ? …que un tel est tarte et un autre est couillon ? .. ; c’est de l’autre qu’on parle mais en fait c’est de soi


C’est le problème de Christine Angot (que j’ai rencontré vendredi aux soldes Margiéla… on s’est beaucoup souri parce que on est resté une heure ou deux là-dedans, d’abord par reconnaissance, par sympathie, et ensuite à force de se recroiser plus ironiquement de se rendre compte qu’on avait le même vice pour les sapes (…et de toute l’autofiction, ça). Je ne sais pas comment elle s’en sort d’ailleurs Christine, elle lutte beaucoup, je crois… Elle raconte cette lutte avec tout le monde, avec tous les gens qu’elle croise, connus ou pas, auquels elle est sensible comme certains allumés qui dans une foule repèrent chacun des visages mais alors chacun, et se perdent alors jusqu’à la folie dans la non-indifférence générale.

« Je est un autre, écrit Arthur. Et les autres aussi sont des autres et sont des je (des jeux). Et tant pis pour le bois qui se trouve violon, et nargue aux inconscients, qui ergotent sur ce qu’ils ignorent tout à fait ! » Y avait une soirée Christine Angot lundi soir au théâtre de la colline c’est ce qu’elle a lu.

Et Shakespeare disait que le cynisme, c’est utilisé son cerveau pas comme un outil, mais comme un jouet (a toy…) Toujours cette histoire du je, et du jeux, du jeux de mot…


Et puis on dit que pour apprécier un mot d’esprit il faut être de la paroisse.

Ou alors je peux essayer en anglais :

What’s your next project? I don’t have a next project yet. But that

would be The Heart is Deceitful. Did you read it ? What did you think ?

It is amazing. I mean, it’s so hard to describe that I can’t even start.

It is a totally different world and it blows your mind. It made me fell sick

reading it, you know ? I felt wrong to read it. The way I saw it was like the

reality that my parents have given me, you were stripped of. That was so

hard to see. That is what was so heartbreaking about it.


J’ai demandé à mon psychologue… (mes psychologues sont mes meilleurs conseils en théâtre… meilleurs coach. on fait d’ailleurs plus de psychologie… depuis des années, c’est purement professionnel… je vais les voir d’une manière professionnelle de toute façon j’ai cessé d’avoir aucun espoir d’amélioration…les lendemains qui chantent… si j’en avais jamais eu d’ailleurs… d’ailleurs, je n’ai plus de vie privée… Wittgenstein parle du mythe de la vie privée… alors, à quoi bon ? hein ? (la psychologie)…non tout est recyclé en frais professionnels en fait… Je dépense beaucoup moins d’impôt comme ça, aucun impôt : je déclare 100 % en frais professionnel de tout ce que je gagne. C’était le truc de Tapie, ça, il réinvestissait tout… à la grande époque… les années 90… yachts, hôtels particulier, c’est vrai que en un sens tout sert pour le métier, (pour le job) même les putes… de luxe, évidemment (on sait bien ça, hein ?…) moi quand j’vais au club med par exemple je bosse, c’est pour bosser d’abord je vois tous les soirs leurs spectacles, c’qu’il faut appeler leur spectacle, faut se les taper… y a pas toujours Loïc Touzé et Sylvie Guillem…oui, ils sont passés au Club Med, ensemble, ben quand ils étaient adolescent… est-ce qu’ils ont eu une aventure, ça je l’ignore… c’est pas du plaisir forcément… enfin si, toujours … mais enfin ça c’est parce que je suis pervers, c’est une autre histoire… et puis ensuite je prends des notes… dans mon carnet, dans mes carnets et je prends des contacts, aussi… des contacts avec le public, avec le grand public…)
Donc j’ai demandé à mon psychologue ce qu’il en pensait… je lui ai dit que… je lui ai dit : dis-moi ,dis-moi vite c’est assez potache ce que je fais, enfin on dit ça… est-ce que c’est grave docteur ? il faudrait peut-être que je m’en éloigne un peu de cet aspect, peut-être ch’ais pas j’me disais… il m’a dit si c’est potache il faut le mettre dans le titre : groupe potache st augustin… il est malin, c’est un malin, parce qu’après les gens peuvent plus vous l’reprocher, « c’est potache » « c’est un peu potache », non, faut qu’ils trouvent autre choses… moi je vais mettre toutes les critiques dans le titre : Le Groupe potache débile… décadent, immature, cynique… inintéressant qui chantent mal… Saint Augustin… « On vous aura prévenu »


Je voulais pas faire le one-man-show ici parce que mon one-man-show il est vraiment grand public et là, ici, … Ici c’est tellement arty on peut le dire non ? c’est pas un gros mot c’est quand même arty, hein , un frigo arty…


Yann Andréa m’a appelé, il y a quelque temps, une nuit, il m’avait pas appelé depuis dix ans… et comme je lui disais… je lui expliquais le mal que j’avais en ce moment à mettre en place mes projets… il m’a dit « Tu vas voir ça va arriver d’un seul coup, tout d’un coup. » Je lui ai dit : « D’un seul coup… par exemple, cette nuit ? » « Ah ben, non quand même pas cette nuit. »


Dans ses carnets à lui, en moleskine, il paraît que Léonard de Vinci, il paraît parce que ça me paraît tellement incroyable… écrit : « L’acte d’accouplement et les membres dont il se sert sont d’une telle laideur que s’il n’y avait la beauté des visages, les ornements des participants et l’élan effréné, la nature perdrait l’espèce humaine. » Non mais c’est drôle quand même ça, non , c’est rigolo, non ? Non, y en a des choses marrantes, dans la culture… Tiens, tenez, le livre de Claude Régy… page… il met…zoophilie : (p )
Rarement un nom…


Interview de Nicolas Moulin : (en se retournant)
Alors Jean Moulin…
- Nicolas
- Nicolas… c’est vrai, lapsus, lapsus, un grand homme ce Jean Moulin
- Mon grand-père s’appelait Jean Moulin…
- Ah, (c’est) votre grand-père ?…
- Pas le même, pas le même…


Régy dans la voiture (superbe voiture) quand il me ramenait à Angoulême je lui parlais encore de l’homosexualité (à cause de Philippe Besson, on écoutait à la radio) - Tu sais, c’est toi Patrick qui m’avait envoyé un texto pour me dire qu’on parlait de Rimbaud à France inter - et bon, c’était Philippe Besson et je lui disais que ma psychanalyste, il y a longtemps parce que j’ai… m’avait dit : « Vous n’êtes pas homosexuel, puisque vous en souffrez. ». Ça l'a mis en colère, évidemment, j’le fais pas exprès mais tout ce que j’dis…(Même si c’est la centième fois, d’ailleurs, il oublie qu’ça s’répète…) Alors il dit : « Qu’est-ce qu’i’s sont cons alors ces psys !... » (Ça aussi, c’est la cent-millième fois qu’il le dit.) « Comme si on pouvait pas… » Je l’arrête sèchement : « Oui, ben ce sont justement des gens dont le métier est d’essayer d’apprendre à leurs patients à distinguer le plaisir de la souffrance… (tant bien que mal) « Mais c’est souvent lié ! », crie-t-il : « On peut avoir du plaisir et souffrir en même temps ! » – Oui, ça s’appelle précisément la jouissance… Ah non, mais, j’te l’ai mouché là… non mais… Crétin, va… Si tu crois que j’te vois pas venir de loin… Débile... …oui ! Non franchement…


Claude Régy, c’est quelqu’un qui m’a beaucoup pédé. (J’aime pas les faux rapports !)


Enfin Claude m’a finalement donné un bon conseil sur Une saison en enfer… il m’a dit : « Il faudrait travailler beaucoup. »


Régy : « Travaille un peu, putain de merde ! »


« Bavarder n’est pas travailler, tu connais l’adage ?
-non
-j’viens d’l’inventer. »


Comme dit Julien, on était dans un squat, personne de payé, of course, et puis plein de passages des jeunes qui n’avaient d’ailleurs jamais entendu parler de Régy qui passaient ou glandaient - ou travaillaient - dans la même salle… faisaient des photos, fumaient… s’habillaient, se déshabillaient… Dans l’impasse en face on tournait un film avec Emmanuelle Devos, Hyppolite Girardot et Vincent Lindon… À la pose, on les voyait… La moustache, il va s’appeler le film… Avec de la fausse pluie et Régy qui stressait comme si on allait passer au Théâtre de la Ville la semaine suivante

Vincent Girardot qui était toujours au téléphone (il a la téléphonite, semble-t-il) à un moment il a dit : « Tu vois toujours ton père quand il pleut dans des cafés déprimants. » Ch’ais pas à qui il parlait… Il est plus avec Sandrine Kiberlain ?… Mais Isabelle Huppert aussi quand elle travaillait avec Régy...

« Ne fais pas le con ! C’est une catastrophe ces histoires de faire le con constamment ! Tu fais tout pour échouer ! »

Vincent Lindon… C’est vrai, y a une tendance à croire qu’une vie idéale c’est une vie de tâcheron… Nein danke ! et Régy : « Oh, si tu pouvais arrêter de déconner ! »

Un petit hommage aux amis de Nicolas Moulin :

Alexiane : "Moi, mon psy, j’lui dis pas tout."
Nico : "Oh, moi, je parle pas de cul avec mon psy, j’veux bien parler de la vie, mais pas d’cul, ça le regarde pas, c’est mon intimité après tout."
Jackie (ben, Jackie qui est là aussi...) : "C’est-à-dire qu’on a une telle pression dans la vie" (Il avait justement une pression devant lui, quoi.)

Si je parle comme ça Nicole Gautier, elle va dire que ch’ais pas articuler, que j’articule pas… Ben oui, parce que si j’parle tout bas elle dit qu’j’ai pas d’voix et si j’parle fort elle dit qu’j’peux pas faire de cinéma… Enfin… elle est conne, cette Nicole, vraiment, non, j’peux pas en dire du mal… c’est la seule qui m’défende un peu un tant soit peu dans c’milieu… Non, j’l’aime bien Nicole, j’aime bien les connes... Elle est bien, elle est trop, quoi... Nicole Gautier qui est un travelo Sud-Américain… Si, c’est Pierre Maillet qui m’a dit que y avait un travelo à Santiago du Chili qui se faisait appeler Nicole Gautier… On l’appelle Picole, entre nous, hein , j’chais pas si elle le sait, ça…


Moi j’veux dire, j’en sais rien si elle boit, je m’en fiche totalement de ça, c’est sa vie privée, son plaisir ou son vice… ça ajoute peut-être à son génie… (« peut-être ça lui donne un plus dans son génie) j’ai jamais rien remarqué, personnellement…


Les gens libres dérangent ceux qui le sont beaucoup moins parce que ceux qui sont moins libres pensent que celui qui est libre, il a quelque chose que je n’ai pas… or il ne s’agit pas d’avoir mais d’être… il a plus d’être que moi, mais ça ça fait peur parce que c’est l’inconnu et l’inconnu fait peur… avant c’était le bûcher (la terre tourne…) maintenant les commentaires


Ordinairement la critique négative, c’est la pire des solutions, mais la critique positive c’est aussi la moins mauvaise (on en a tous fait l’expérience) parce que les correcteurs ne savent pas apprécier l’excellence (parce qu’ils savent pas ce que c’est.) Moi je reflète (l’attitude du commentateur, par exemple) : « il a très bien fait, c’est ce qu’il fallait faire mais il n’a que quinze… » Comment se fait-il… ? ,


Et Emmanuelle Huynh… ça vous dit quelque chose Emmanuelle Huynh ? – Ah ben vous connaissez rien à la danse, si vous ne connaissez pas Emmanuelle Huynh. s’il y a UNE personne à connaître dans la danse, c’est Emmanuelle Huynh... ; elle est au centre de la toile, là, si vous voulez… (l’araignée)
Oui, ben d’ailleurs, ça m’rappelle c't’histoire que avec Nicolas moulin, pendant un long moment on a parlé du ridicule et du pathétique. Ca a duré longtemps, une discussion intense, mais on est parvenu à se mettre d’accord en disant qu’être ridicule, c’était souhaitable, hautement souhaitable tandis qu’être pathétique, c’était ce que nous voulions éviter, hein ? Mais la différence en théorie est subtile, je vous l’accorde… Alors prenons un exemple, ce sera plus simple Loïc Touzé… il est ridicule Et Emmanuelle Huynh, elle est pathétique ! C’est plus clair quand on l’dit comme ça…


Bon le premier grand grand soupe scoop grand de la soirée c’est que Annabelle Pulcini qui présente le spectacle juste après, ici, dans quinze jours, eh ben on a été ensemble ! Si, c’est vrai ! Ça a été mon premier premier amour, elle avait dix-sept ans, et j’en avais vingt trois… j’étais son Verlaine elle était mon Rimbaud on a vécu 6 années, 7 années de bonheur sans exemple dans la littérature dramatique et ça c’est terminé par une bonne torgnole ! Oui, ça c’est terminé par une bonne torgnole.
Heureusement pour moi, c’était avant, que cela devienne un sujet de société (oh bien avant). Bien avant Cantat, voyez, bien avant Jean-Michel Jarre et Adjani, encore avant, bien avant qu’ils fassent ces pubs en Seine-Saint-Denis : « C’est mal de faire mal quand on est un mâle »… Bon, c’est vrai que c’est pas bien que les mecs tabassent les filles surtout dans les banlieues, mais il faudrait aussi apprendre aux filles de pas trop tirer… trop tout faire pour des fois hein ? La provoque aussi…Faudrait des slogans, là, pour ça, genre alors, heu… : « Si t’es une femelle, cherche pas la querelle… » non ? C’est sérieux, c’est sérieux…
Alors j’ai perdu mon sang-froid, monsieur le commissaire, parce que contrairement à ce que pourrait faire croire mon apparence gracile et efféminée, je suis un sanguin, monsieur le commissaire, j’ai le sang chaud je suis un macho, moi, vous me comprenez, un colérique, … et la petite, je l’aimais, je l’aimais, je l’aimais trop (monsieur le commissaire…) + livre de B Cantat…


Bertrand Cantat il a écrit un poème qu’il a fait à la radio : "Dieu est mort ; Nietzsche est mort. Désenchanté le monde." Enfin, y a pas que ça…


Blaise à Nantes, il avait dit (en parlant d’moi) : "Il est génial mais il va s’faire récupérer très vite par le show biz..." On me disait s’il a dit ça… Et p’is il a découvert Dominique A, alors… non, il s’tompe rarement…et puis il est fidèle… mais bon j’pensais quand même que ça irait quand même plus vite , c’est un peu slow.. .ça fait déjà deux ans parce que moi oui, je veux être récupéré par le show biz, je signe tout de suite pour les filles et les voitures, les écuries et les yachts, les avions comme Bernard Henry-Levy… la pauvre Justine qui s’est fait plaquer pour comment qu’elle s’appelle l’autre ? Carla Bruni… pauvre enfin ils sont tous immensément riches ces gens… c’est pas des quatre quatre pour abîmer la couche d’ozone – n’est-ce pas Monique ? - qu’ils ont, c’est des jets et des hélicoptères… tout ce qu’est beau, les montres de plongées, qu’on me sorte de mon trou, j’habite toujours à la chapelle dans une espèce de taudis allo papa tango Charlie, j’suis dans l’triangle des Bermudes vient me chercher Jean Blaise, j’suis dans la mouise, viens me récupérer, show-biz mets-moi à l’aise Jean Blaise j’me fait récupérer par la vie la vie du showbiz


D’toute façon, y a réussite et réussite. Y a Dominique A, mais y a aussi Agnès B… et p’is même Agnès B elle a connu des hauts et des bas… C’était pas donné d’avance le succès de ses fringues mal coupés… c’était pas du tout acquis d’avance qu’ça aurait un tel succès ch’ais plus quel chiffre d’affaire ça fait l’autre jour chez Jackie, y avait un ex d’Alexiane, un architecte, qu’avait un beau pantalon en cuir. Il me dit que c’est Agnès B, que c’est de la peau. Et Nicolas Moulin dit : "De la peau d’Agnès B ?" et ensuite Mathias qui travaille justement à la galerie Agnès B. a dit quelque chose qui devait être drôle mais j’ai pas entendu...


Des questions ? vous avez des questions ? oui, là-bas… Combien de subvention Claude Régy reçoit-il de l’État ? Très bonne question… Oui, par an ? pour lui tout seul ? de l’État ? 2 millions ! Non, pas en anciens francs, non, non, sortez votre calculette, ceux qui savent pas…


Non, non, moi je ne cache pas ses choses-là, on me demande des chiffres que je fournis, sans aucune arrière-pensée. Ce n’est pas secret. On vit une époque de transparence, j’admets très bien que certaines choses qui il y a encore quelques années semblaient délicates à exposer frontalement intéressent maintenant la curiosité du public, du grand public ; si la question m’est posée j’y répond. Absolument.


Comme il est dit dans la pièce de Jean-Michel Ribes : Musée haut, musée bas : « Il va falloir un jour ou l’autre que les artistes comprennent qu’ils n’ont pas le monopole de l’art ! »


Potins : Alors écoutez on va passer un extrais d’une vidéo dans une pièce Ecoutez, écoutez bien, Jean le Poulain, où on voit Jean le Poulain dans une pièce au théâtre ce soir une pièce qui s’appelle Interdit au public une très bonne pièce dans quelles années alors ? mon dieu, se foutait déjà de la gueule de Régy, au boulevard, et voyez Jean le Poulain est mort et Régy a poursuivi sa carrière… d’ailleurs la mort N’est un changement dans la carrière… les meilleurs partent toujours les premiers comme on dit… et Antoine, Vitez qui est mort si vite… en regardant les Molières à la télé… au moins, il n’aura pas souffert… et Régy qui reste, qui reste… curieusement, on dirait que plus on est désespéré plus on a des chances de vivre vieux… Blanchot… Beckett… enfin on peut pas généraliser… et puis Régy, c’est quand même pas Beckett, hein… loin de là… quoique Nathalie Sarraute racontait des choses sur Beckett que je pourrais raconter sur Régy… comment les Sarraute ils l’avaient caché pendant la guerre à la campagne, il attendait qu’ils soient à table à midi les Sarraute pour traverser la salle à manger pour aller vider son pot de chambre, eh oui… et René Char battait sa femme, enfin ça Verlaine aussi…une fois il a même pris le bébé et il l’a j’té contre le mur, ça ça a été la goutte de trop, hein, c’est l’cas d’le dire d’ailleurs, l’absinthe le rendait fou… y a eu divorce, et un divorce à l’époque, hein…fini la belle famille, l’hôtel particulier, le Verlaine à la rue, avec son Rimbaud !

Nicolas Moulin m’a dit que ça sert à rien d’être gentil avec les gens du milieu, parce que si les gens du milieu s’intéresse à toi, c’est juste parce que tu les intéresses.

Quand je vais à la pharmacie chaque fois i’s m’demandent si je veux des génériques ! quoi , moi, je m’habille… bon, j’m’habille comme je peux mais enfin je m’habille chez Christian Dior, je veux du vrai Prozac, du vrai Viagra, pas des génériques… des marques ! ça fait pas l’même effet, d’toute façon, parce que c’est psychologique l’effet, à 90 % et moi, l’trou d’la sécu j’l’encule

Douste-Blazy

Talk show

Y a une tendance heu écrasante, dans tous ces milieux-là, technocratiquement établi, pour qu’il se passe le moins de choses possibles. Alors se passer quelque chose c’est passer, c’est le passage et l’passage ça veut dire franchir, et ça veut dire franchir pas forcément des obstacles mais des seuils, hein ? y a des seuils qu’on franchit d’autres qu’on peut pas franchir.

(Entrée Julien, côté))

Ah ils viennent tous faire leur petit numéro… (ch’ais pas qui comprends ça…, c’est n’importe quoi… )

Enya



Sinon y a une histoire – sombre ou claire je sais plus - de coucherie entre Régine chopinot et Raffarin, mais j’ai pas retrouvé les détails dans mes carnets, ça vient de Régy de toute façon… Le genre potins trash, c’est régy, c’est pas moi
Claude Régy et moi, c’est un peu Régine et Pierre Palmade. Elle dit : « Il me taquine sur mon âge, je le taquine sur le sien… »


Vous savez quand on dit par exemple : « Oh là, là, il faut que je passe ce coup d’fil sinon je vais me faire appeler Arthur eh bien ça vient d’Arthur Rimbaud, ça vient qu’Arthur embêtais tellement ce pauvre Verlaine…

Finalement on va faire qu’une seule soirée, on va faire Rimbaud en deuxième partie de soirée comme ça ceux qui aime pas la poésie pourront partir et on restera à quelques intimes ce sera mieux.

En attendant, je vais parler d’art contemporain. Qu’y a-t-il de plus glissant qu’un vernissage ?

Regardez ces rideaux noirs, on se dirait chez Popeck !

Y a la mère de Monique qui s’appelle Renouard mais ça s’écrit pas pareil, plutôt un peu comme renard… Et elle est souvent chez sa fille qui habite à Essoye dans l’Aube, où Renoir a vécu. Alors quand elle va chez le coiffeur, elle téléphone, elle dit Madame Renoir… Mais bien-sûr… et quand elle y va cette vieille dame la déception se lit sur leur visage dit-elle parce qu’il croyait que c’était Évangèle Renoir, la femme de Claude Renoir, une personnalité du village qui tout d’un coup les honorait de sa visite. Lhéritière. Et ça marche d’ailleurs à tous les coups. (entrée jo) Quand j’étais à l’école d’Antoine Vitez, tous les jours on pouvait refaire la même blague : j’ai vu Antoine : il m’a parlé de toi… - Ah oui qu’est-ce qu’il t’a dit ? – non de toit, de toiture…

Douleurs - c’est beau mais si c’est Bataille, c’est pas déculotter, c’est décalotter -. (deux fois, la deuxième fois sur mon texte)- décalotter ! - travelo t-shirt noir cerf chapeau micro sur pied

Un soir quand j’étais dans sa maison de campagne, là-bas, dans les Charentes, on est quand même aller au restaurant, dans un bled à côté, Coucoussac, on a pris la voiture, on est sorti, on a fait une sortie et là, au restaurant, il me dit : « Qu’est-ce qui est le plus important dans ta vie, le sexe ou le travail ? » le lendemain quand même je lui ai dit que j’avais été très étonné de cette question et il me dit qu’il avait craint que je m’ennuie, alors il s’était dit : je vais le faire parler. D’où : « qu’est-ce qui est le plus important dans ta vie, le sexe ou l e travail ? …Mireille Dumas…

Vous savez la différence qu’il y a entre un danseur classique et un danseur contemporain ? Thomas ! Mylène va chercher Thomas… (elle y va)


Dans la troisième partie (Les Amis) le vers : l’Absinthe aux verts piliers est évidemment une allusion à la fois à la couleur verte de l’absinthe et au pilier de cabaret, buveur d’absinthe Paul Verlaine. M. Jacques Gengoux semble avoir pressenti l’équivalence Vert Pilier - Paul Verlaine. Rappelons que Verlaine aimait à équivoquer sur son nom. On peut écrire Ver - laine en français de plusieurs manières. À la fin de sa vie, le poète fonda l’ordre du Vert laine dont les membres devaient porter à la boutonnière un brin de laine verte…



L’incendie de Nicolas Moulin.
Le problème avec Nicolas Moulin, c’est qu’il boit ; des fois, j’le ramène chez moi, enfin c’est arrivé quoi une fois, il est bourré, il pleure, il est bourré, il pleure, il pleure, il dit : « j’me consume de l’intérieur, c’est un grand incendie, tout brûle. – mais non, mais non. – tu le vois pas à l’extérieur mais à l’intérieur, ça brûle ! – Forcément avec toute la bière et la vodka que t’as bue, (sans parler du goudron dans les poumons parce qu’il fume aussi comme un pompier) « – non, mais c’est un grand feu » - il est hautement inflammable Nicolas Moulin, il est complètement explosif ! - et il parle de lui au féminin aussi ; « je suis toute seule ; » - mais non t’es pas toute seule, j’suis là et t’as des couilles quand même ! tiens aller viens j’vais te branler, ça va te faire du bien. - J’pourrais pas bander, j’ai trop bu. - Mais si mais si, tu vois tu bande déjà, non mais regarde si tu t’en rends pas compte : tu bandes ! Il bande très facilement, mais il a une très petite bite de toute façon…


D’ailleurs Rimbaud dans une saison en enfer que nous verrons après-demain) dit aussi à un moment : « les entrailles me brûlent. » C’est la même idée, à cent ans de distance. Cent cinquante ans, c’est le cent cinquantième anniversaire de la naissance de Rimbaud, c’était le 20 octobre. Il devait certainement s’être bourré la gueule aussi le mystique sauvage cher à Claudel.

Alors jean Moulin ? heu Remoulin… Nicolas ? Vous êtes de la famille de … ? celui qui a été torturé par Barbie… Vous-même, vous aimer les femmes dominatrices, je crois ?

Alors les exégèses…
Le commentaire tue l’œuvre. Disait Nathalie sarraute…visiblement pas en art contemporain… Mais si, justement en art contemporain. La plupart du temps, y a plus d’œuvre, y a plus que du commentaire… enfin ça doit être plus compliqué… la nouveauté dérange, faut bien arranger les choses, expliquer… Avant y avait le bûcher, (la terre tourne, hop ! le bûcher…) maintenant le commentaire…

chacun y va de son interprétation … Le coq gaulois, c’est en argot de l’époque, dit l’un, le sexe en érection. Non, dit l’autre, une Irlandaise…, c’est un vrai coq qui symbolise l’aube parce qu’à l’époque du poème Rimbaud travaillait la nuit et gaulois parce que c’est la France, quand même ! qui a raison ? …Ô bonheur, ô raison… Ô saisons, ô châteaux… Quelle âme est sans défauts ?


Boris Achour dont n’ayez pas peur, je parlerais pas trop parce que il fait partie de ses gens dont il vaut mieux pas trop parler, il a fait une machine à aligner les pigeons. Il a - c’est simple - juste mis des graines sur le sol sur une ligne et les pigeons se sont mis en ligne d’eux-mêmes ; c’est sa meilleure pièce m’a dit Nicolas moulin, et je rajoute : de loin !


« Une incrédulité aussi bétonnée ne déstabilise pas Jésus qui a l’habitude de ne pas fuir les questions, mais de les déplacer sur un terrain inattendu. »


Le palais de Tokyo, c’est un parc d’attractions.


Dans la pièce de Jean-Michel Ribes, il dit aussi : « Je vais pas m’extasier devant un coucher de soleil qui n’est pas peint par Turner ! »


Je fume des Peter Stuyvesant, c’est les cigarettes de Gérard Depardieu. Gérard Depardieu, j’suis allé le voir au théâtre…


Dans un café près de chez Nicolas Moulin, ch’ais plus l’nom, :je vois très bien c’café mais chais plus comment il s’appelle à l’instant mais… « Devine comment elle est Marie-Blanche… - Elle est blanche ? non, elle est black. C’est une Gabonaise, elle est belle Marie-Blanche.

Moi en art contemporain je pense qu’on pourrait réactiver la performance de Rimbaud qui consistait à chopper des chiens errants et à les relâcher dans la nature seulement après les avoirs enculés dans sa chambrette… Enfin c’est c’qu’il racontait pour choquer ses anciens condisciples à Charleville qui venaient voir ce qu’il était devenu le prix d’excellence, la bête de concours, hein ? qu’a mal tournée… quoi alors ?… paraît qu’ils ouvraient des yeux comme des billes (et) qu’ils s’éloignaient gentiment…


Moi je connais l’art contemporain ; par exemple Wim Delvoy, il tatouait des Harley Davidson sur des cochons. C’est une performance qu’on pourrait faire chez Gérard et Monique, ça. Alors ? vous avez bien gavé les canards, ça s’est bien passé, la communauté européenne vous a pas fait chié ? (Je me demande si faire de la scène le plaisir est pas de dire des gros mots…)


Tout le monde est plus ou moins hétéro ou plus ou moins homo sauf ceux qui sont purement hétéros, ou purement homos, mais excuse-moi, ça c’est une minorité (pas la majorité dont on nous bassine).

C’est drôle, en ce moment y a une montée en puissance des… une peur… avec Pink TV, tout ça, la loi qui se profile contre l’homophobie… l’autre jour y avait Florent Pagny qui était encore chez Fogiel parce q’un journaliste avait dit en parlant de lui : « Faut être vraiment un pauvre enculé pour pas payer ses impôts. » Et Pagny arrive, il veut s’expliquer, il tourne autour du pot, assez énervé, et ce n’est qu’au bout d’un moment que l’on comprend que le truc qui lui pause problème, c’est le mot « enculé »… « parce que moi, je me suis jamais fait enculé », etc. pauvre choux… et le journaliste : « je m’excuse, je m’excuse, je recommencerai pas… » C’est drôle d’ailleurs parce qu’on a eu ce problème dans la compagnie : Mike qui avait traité Fred d’enculé parce qu’il l’avait coupé dans une soirée à Saint-Brieuc. (Fred, c’est lui qui a accès aux boutons…) Mais Mike était bourré… enfin ça a fait toute une histoire… Et Jonathan qui disait : « Mais c’est pas une insulte, enculé… » ça mettait plutôt d’l’huile sur le feu…

là aussi comme disait l’astrophysicien : la science galope et les mentalités cheminent…(et là l’article du flic pédé dans « Libé »…)

Moi j’ai renoncé à plaire au public de toute façon parce que… depuis que j’ai compris que pour faire carrière il fallait uniquement plaire au propriétaire.


Verlaine avait un copain, Lepelletier, un ancien camarade de collège qui ne pouvait supporter Rimbaud. Il a écrit un livre sur Verlaine en 1907 où il dit que Rimbaud était « un névrosé et un hystérique » alors bon, Verlaine lui dissimulait – et à bien d’autres – la vraie nature de ses relations avec son ami. Une fois, de Londres, il dit à Lepelletier qu’il se prépare à « démontrer clair comme le jour que toute cette affaire de cul qu’on a l’infamie de me reprocher est une simple intimidation ». Il affirmait bien haut, il dit « les mobiles hautement honorables et sympathiques de ma très réelle, très profonde, et très persévérante amitié pour Rimbaud ». Persévérante…


Et Verlaine raconte à Rimbaud un rêve qu’il a fait : il le voyait d’abord en martyriseur d’enfant et ensuite tout doré. Rimbaud en or et en pédophile, Verlaine étant l’enfant sans doute.


Ciel d’anthracite éclairés par des lunes invisibles, délicates poussières d’étoiles entre les branches tordues, gigantesques ou grotesques chardons dressés au bord du champ.


Quand je suis sorti (l’année dernière) de Variation sur la mort, le dernier spectacle de Régy, j’ai pensé que c’était à moitié raté, on entendait 50 % de la pièce… Eh bien maintenant (depuis que j’ai revu « mon cher Claude », « cher corps », « cher cœur ») je pense que c’était tout à fait raté, à 100%.


Une fois Delahaye est arrivé à Paris ; - il avait l’adresse de Verlaine que Rimbaud lui avait montré et donc il est allé directement voir Verlaine et il lui a demandé s’il savait où il pouvait trouver son ami et Verlaine est sorti avec lui de son hôtel particulier, celui de la belle famille, pour aller chercher Rimbaud (« je crois savoir où le trouver » disait Verlaine) qui dormait sur une banquette de skaï rouge à l’Hôtel des Voyageurs. La veille il avait fumé de l’herbe. Ils le réveillent , il était groggy (il était stone, quoi) . « Et alors ? » lui demande Verlaine …et Rimbaud répond : « - Alors rien, des lunes noires (et) des lunes blanches qui se poursuivaient. » Et il ajoute : « Un paradis artificiel exactement raté ».

Et une autre fois y avait Mézière, en face de Charleville, qui brûlait, hein , comme dans Les trois sœurs… et Delahaye vient chercher Rimbaud il lui dit – c’est en pleine nuit – il lui dit c’est tellement beau, c’est sublime, le plus beau spectacle que tu verras… la boucherie qui dégouline le feu etc ; bon… dans un enthousiasme révolutionnaire. Et Rimbaud va avec lui sur le promontoire qui domine l’incendie et qui dit seulement : « Une tortue dans le pétrole » pas la peine de le réveiller pour ça.


Wayne Byars dit souvent pour nous encourager il n’y a pas de mausvais élèves il n’y a que des mauvais professeurs. En 25 ans, je n’ai jamais rencontré de mauvais élèves et une fois il a ajouté : sauf un. Ce mauvais élève me fascine… Qui était-il ? Rimbaud ?


Moi j’aime la poésie par exemple j’adore ce qu’ils mettent sur les produits ; par exemple, j’achète du cresson en sachet, y avait écrit - parmi mille autres merveilles : « une parfaite traçabilité de la salade » ou alors sur ce paquet de noisette casino que je viens d’achever : Nous vous conseillons de ne pas donner de graines salées aux jeunes enfants qui pourraient les avaler sans les croquer. » c’est joli, ces enfants qui ne croquent pas les noisettes…

Si Le Pillouer aurait donné de l’argent, comme prévu, enfin comme envisagé… j’aurais eu un smoking rouge, c’était l’idée de Régy. En smoking rouge dans les velours noirs.

A la fin de Blade Runner, y a l’androïde qui va mourir et qui dit : « J’ai vu des choses que vous humains ne pourriez pas croire… time to die… »


Nicolas Moulin pendant un moment cet été il m’a présenté à tout le monde comme son fiancé. C’est joli. Une histoire d’amour. Bon. En fait sa copine l’avait quitté aller avec une fille bon il s’est dit et moi, pourquoi j’essaierais pas, après tout. Nicolas, c’est quelqu’un de très ouvert… par exemple, il aime bien que les filles soient indépendantes, il aime pas qu’elles soient comme des bijoux, des pendentifs. Ils aime bien, il dit : « les vraies louloutes » En plus sa psy l’a encouragé : « comme ça vous verrez…vous verrez… », Alors bon, c’est sur moi quie c’est tombé, c’est moi qui ai fait le fiancé… Alors on était ensemble ben, ben alors quand on est ensemble on couche ensemble, hein… Et moi je l’aime beaucoup Nicolas et il m’avait dit que sa copine l’aimait pour sa féminité ; faut dire il aime bien se mettre des trucs dans l’cul, je lui ai dit j’peux t’enculer avec une vraie bite, si tu veux… Alors la première nuit, qui vient toujours trop tôt… j’ai avalé le viagra et j’ai essayé, mais il n’avait pas de gel. – Comment ?… J’amène les capotes, j’amène le viagra, mais j’pensais quand même qu’t’avais du gel avec tout ce que tu t’mets dans l’cul… - Mais c’est chez ma copine… bon, donc ça a pas marché – bon, donc ça a pas marché ; et après puis, ch’ais plus trop c’qui s’est passé… il a voulu me sucer - bon lui il aimait pas être sucer, donc ça résout l’probrème de l’autre côté – alors il a voulu m’succer… mais il avait jamais fait ça, hein , bien-sûr, alors je lui ai dit : la fellation, on pourrait en parler pendant des heures, mais… mais si t’as jamais fait ça le mieux c’est que tu te lance d’instinct, tu y vas… bon y a juste une chose de base à savoir : faut pas mettre les dents. Alors il essaie et là, je l’arrête tout d’suite parce que : « Nicolas : qu’est-ce que je t’ai dit ? : tu mets les dents ! » Mais Nicolas, en fait, il s’est beaucoup battu quand il était gosse et un jour au lycée, il a reçu une pleine porte (en métal) – un flip-flop anti-incendie, vous savez, (quand il était en terminale) et ça lui a fendu toutes les dents à la racine de la mâchoire supérieure et depuis ça tient avec tout un… avec des crochets ; ce qui fait qu’il peut très peu ouvrir la bouche sinon sa mâchoire tombe, ça se décroche, quoi… Ah, il peut pas croquer un fruit par exemple… Donc finalement on a remis nos expériences cochonnes à plus tard, on s’est contenté de dormir ensemble, c’était d’ailleurs très agréable, assez mignon, j’aimais bien. No sex at all… enfin moi je le branlais un peu, il a une très petite bite, mais il bande pour un rien, alors je le branlais un peu pour être gentil, j’suce pas mais branler ça m’dégoûte pas et puis on dormait gentiment, ça a duré quelque temps, le temps que ça énerve sa copine et qu’il se remette ensemble, voilà. On est resté très ami ; y avait pas de raison du tout de se fâcher, même pour la forme… Mesdames Messieurs, Mesdemoiselles, ( pardon pour vos oreilles) (sourire : sens : c’était une blague) permettez-moi d’accueillir ce soir Nicolas Moulin…On l’applaudit bien fort… (entrée Nicolas)


Alors Nicolas Moulin… Bonjour, d’abord… Je me disais que comme votre grand-père a été victime de la barbie nazie, il y avait – à vous de me le dire – il y avait peut-être une corrélation avec le fait que vous aimiez les femmes dominatrices… non ?

- Nicolas, tu sais que j’ai trouvé sur internet un Yves-Noël Dumoulin, Art ménager et lustrerie…
-
- alors Nicolas tu as dit quelque part : « mon modèle masculin, moi, c’est Albator, on est foutu à peu près pareil et tu as ajouté : modèle politique aussi… qu’as-tu à ajouter ?


Y a un type, une jeune type qui s’est pris un an ferme ; un an ferme à 18 ans et pourquoi ? parce qu’il avait brûlé une chienne. Non, mais c’est dingue, non ? Mais on s’en tape des animaux ! Cette pauvre chienne brûlée au troisième degré seulement, une vieille chienne probablement… Alors ils étaient 4, 3 qu’étaient pas majeur et un – pas d’chance 18 ans 3 mois, ils étaient tous complètement bourré, bon ils lui ont balancé un peu d’essence et ils y’ont mis l’feu, bon, avec une allumette, quoi… Ils disaient pas qui avait porter plainte , le propiétaire de la chienne, peut-être… Et pendant ce temps Régy court toujours… Que fait la police ?


Je suis allé voir Tchekhov… Les trois sœurs, en russe, magnifique… C’est étonnant, j’me disais, ils sont toujours à s’plaindre (dans Les trois sœurs) comme on s’plaint chez son psy, en fait… Eux, ils s’plaignent sur une scène de théâtre… Freud n’existait pas… Ça reste actuel…


Y a une chose qui a changé depuis mon premier one-man show, c’est que au moment où je préparais le premier, j’étais pour Bush, et au moment ou je préparais le deuxième, j’étais pour Kerry…mais enfin ce changement que j’ai enregistré en moi, n’a pas changé la face du monde…


Régy, depuis l’temps que j’le connais, je lui ai toujours connu le rêve, la rêverie, la coquetterie… enfin, il a toujours rêvé qu’on le considère un peu comme le Pierre Boulez du théâtre… Oui… c’est mignon, n’est-ce pas ?… Mais Boulez, c’est une tache ! C’est vraiment le Ceausescu de la musique contemporaine, il est indécrottable de son Ircam, profondément conservateur et réactionnaire. On s’disait avec Nico, qu’ces mecs-là, on devrait les avoir déboulonnés depuis longtemps ! C’est un peu à la musique contemporaine ce que les apparatchiks étaient à Brejnev ! Boulez, c’est le bon élève qui est devenu prof. C’est hyper-moralisateur son discours. Ces mecs-là ils décrètent ce qui est de la recherche et ce qui ne l’est pas…


S’il était plus malin, Régy, il se comparerait à Stockausen, ils se ressemblent assez physiquement, j’ai vu une photo et ils ont eu le même discours sur le 11 septembre… L’un : « C’est le plus bel acte artistique de toute l’histoire » (ou quelque chose d’approchant). L’autre, celui que je connais bien : « Il faut raser New York ! je n’aime que les déserts ! » Le 11 septembre, il paraît qu’il y a 42 clientes qui ont appelé la boutique Yves Saint Laurent de New York pour réserver une petite blouse paysanne, la pièce phare de la collection automne-hiver de l’époque (c’est Tom Ford qui a mis ça dans son livre, plus cynique et plus sceptique que moi, tu meurs)


J’ai connu mon premier bide en public à l’Olympia en même temps que je montais pour la première fois sur une scène. Je présentais et animais la première partie du spectacle d’un imitateur célèbre. Si ma mémoire est bonne, c’est Clemenceau qui a dit un jour à ses ministres occupés à s’embourber dans l’incompétence inhérente à tous les ministères, deux points, ouvrez les guillemets et fermez vos gueules : « Quand les événements nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs. » Ainsi, le soir de la première à l’Olympia, avais-je décidé d’organiser moi-même le bide que j’étais persuadé de ramasser de toute façon quoi que je fisse. Avec l’aplomb désespéré qui vient aux suicidaires quand ils enjambent le parapet de la mort, je me précipitai sur la scène tel un vulcanologue fou se jetant dans le Popocatepetl, et haranguai ainsi le premier rang : « Mesdames et Messieurs, dans un instant vous allez pouvoir applaudir l’imitateur le Luron. C’est un assez bon imitateur. Mais moins bon que moi quand même. Car je suis le seul imitateur au monde à être capable d’imiter mon beau-frère Georges. Voulez-vous que je vous imite mon beau-frère Georges ? » Et je l’ai fait. Et je l’ai eu, mon bide, l’enfer insupportable du bide, ce silence absolument intolérable pour l’artiste, ce silence mortel qui suit la prestation ratée. J’ai constaté avec plaisir que chacun se demandait avec perplexité où je voulais en venir, ce qui a créé un malaise et une espèce de gêne que j’ai été le premier à ressentir et qui m’a fait passer dans le dos d’inavouables frissons de jouissance. Car la recherche morbide du bide en public est à peu près la seule motivation de mes exhibitions devant des êtres humains pour lesquels je n’ai par ailleurs que mépris total et dédain profond.



Mesdames et messieurs, mesdemoiselles, taisons-nous ensemble.


Hollydays Mylène à poil







Thomas arrive. Je lui demande à lui. Tu sais la différence entre…

Mes amis vous n’avez pas un p’tit numéro pour reposer les gens ? parce que là j’en ai encore un tunnel…

Aléatoire :
Mylène
Julien guitare rideau
Thomas Jonathan la jambe cassée
Thomas, remplacement

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