Monday, December 17, 2007

Lauriane Escaffre s'esclaffe

13 décembre,
Il est 6H53
Je prends mon train.
Suis crevée. N’ai pas dormi de la nuit, ai passé la nuit en compagnie du sexe d’Yvonnick.
Énorme.
J’ai froid.
Mes pieds craquent sous les paillettes.
Je traîne ma valise.
Elle est presque vide. Je n’ai rien su mettre dedans.
Rien à raconter.
Je pars pour jouer La biscotte.
Je pars pour jouer.
Je pars pour ?

Je veux tout, tout de suite,
tes yeux délavés, ta mèche trop grande, trop blonde, trop belle,
Julien, le masque noir d’Hamlet, son sourire d’enfant (à Julien),
Yvo nu, son bras en acier, sa pisse comme un ruisseau que j’enjambe, les paillettes, surtout les paillettes,
la voiture qui démarre, Damien, ses mains,
le bordel, les rires, ton rire, leurs rires (du public),
Frédéric, son mystère, ses grands yeux tristes,
le thé dans les verres Duralex un peu jaunis, le grand portail blanc de la Halle aux Cuirs, invincible le 1er jour avant la rencontre, j’y vais j’y vais pas, avec ma petite valise, ton pantalon à paillettes, les paillettes, encore les paillettes,
le sein droit de Marlène (ou le gauche ? lequel sortait toujours ?),
Thomas et son long manteau noir et blanc,
et lui derrière les gradins, en hors champ,
quand il passait près de moi et que je ne regardais même pas (suis-je folle ?),
mon surnom de « comédienne de boulevard »,
moi qui n’aime pas le boulevard et n’en ai pas beaucoup fait. Mais pourquoi le dire ?
Hélèna, son livre, Je pense à toi tous les jours, je tombe dessus un dimanche boulevard du Montparnasse, je le lis, c’est génial et ma mère qui lit « C’est mon histoire » dans « Elle » en premier, dès qu’elle le reçoit, me dit aussi que c’est génial,
Guillaume, Jésus ? sa malédiction, la malédiction, ahhh, quelle malédiction ?
mon maillot orange que je ne remettrai que cet été et qui s’emmerdera autour d’une piscine bleue claire,
Hamlet, le café con leche, this is the universe,
¼ de sagesse et ¾ de je ne sais quoi,
les enfants qui poétisent, sit !, les montagnes,
« Hein ?» (celui de Marlène), 1924, Londres,
« Voici du fenouil... », le cri du singe, « Oh, que je boive, que je boive ma petite eau... »,
« ...il y a des putes, des tatoués… »,
ta veste rouge,
je veux la même. Pourquoi ? Je ne la mettrai jamais, c’est vrai, c’est immettable, sauf pour toi,
ta gentillesse
ta bienveillance
ton optimisme
ta folie
ta fragilité
tes notes, même celles que tu perds,
ton cahier, j’ai le même
tes notes, même celles que personne ne comprend
Le point Éphémère, où je t’ai rencontré, la tarte à la courge que j’y ai mangée
le Japon, Singapour, Ankara, Tokyo,
« J’ai personnellement tout décoré moi-même.», mes chaussures de frustrées, mon histoire avec Christophe, à qui je peux la raconter ? s’il savait…
tes portraits cartes postales que tu distribues, j’adore

les paillettes que tu colles, où vont-elles ?

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Marlène au Maroc

La citation du jour

"Voilà ma guerre : rendre les autres illisibles."

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Une critique dans "Libération" !

Théâtre-danse
Hamlet sens dessus dessous
Théâtre. Le festival de la Villette privilégie l’originalité, au risque de déstabiliser.
MAÏA BOUTEILLET
QUOTIDIEN : lundi 17 décembre 2007
Festival 100 Dessus Dessous Jusqu’au 21 décembre au parc de la Villette et aux Laboratoires d’Aubervilliers (93). Rendez-vous tous les soirs à 19 heures à la Maison de la Villette (côté porte de la Villette). Rens. : 01 40 03 75 75.






Qui est Yves-Noël Genod, intrépide au sourire arrogant qui inscrit ses spectacles déjantés à l’affiche des festivals branchés et adore paraître en lisière de plateau dans des costumes tapageurs ? Parmi ses précédentes créations, Pour en finir avec Claude Régy était un hommage à son mentor, comme François Tanguy, du Radeau : deux metteurs en scène avec qui Genod a travaillé avant de passer à la danse, notamment chez Loïc Touzé.

C’est un Hamlet qu’il a présenté jeudi au festival 100 Dessus Dessous de la Villette. Une fois encore, il faudrait plus d’une paire d’yeux pour inventorier le capharnaüm scénique - proche de ce qu’il avait fait du texte Blektre, en octobre à la Colline. Emballages, paillettes, masques, artifices, jouets, meubles, objets renversés… cette scène bariolée éclairée pleins feux vaut en soi manifeste, surtout titrée Hamlet.

Ricochets. Nécessité du vide ou questionnement du spectaculaire, Genod, qui assure la scénographie de ses projets, possède un sens de l’espace et de la forme, notamment dans cette manière d’opérer toutes sortes de ricochets d’une action à l’autre en divers points du plateau.

De la tragédie de Shakespeare, on entendra finalement peu de mots. Hamlet, référence par excellence, laisse voix à… Jean-Jacques Goldman, la Bible, Corneille, Fabrice Melquiot, Ronsard, Johnny Hallyday, Joyce, etc. Il y a des moments formidables, beaucoup d’humour, de pose aussi, d’effets faciles et d’agacement dans le public. Impossible de rester indifférent. Les interprètes ont les reins solides. Pas commode d’errer une heure et demie durant, la plupart du temps nus, livrés à l’impro. Comme à chaque fois, on ressort partagé.

Vain. A l’opposé, le même soir, la Berlinoise Anne Hirth, qui fut l’assistante de Sacha Waltz, présentait Büro für Zeit + Raum. Du théâtre corporel tiré à quatre épingles : impressionnant de précision, mais un peu vain.

A voir encore, Carole Perdereau, Ivana Müller, Pieter Ampe et Guilherme Garrido, Clémence Coconier, Edit Kaldor, Alain Michard : des équipes des Pays-Bas, du Portugal, de France et de Hongrie. Le festival s’achèvera sur une soirée consacrée au Centre national de danse contemporaine d’Angers, dirigé par Emmanuelle Huynh. Avant la prochaine édition de 100 Dessus Dessous, en juin 2008.

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Le 16 décembre

Le 16 décembre










La France a la religion de l’écrit. Y a-t-il un ouvrier dans la classe ? Une pomme de terre qui a été peinte par Léonard de Vinci. Neuilly-sur-Mars.






Les chaises violettes sous la lumière blanche. Pour découvrir le visage du bonheur. Jamais. Mûrir pour ce jour.






Un flot de sentiments. Je veux connaître le propriétaire de la femme que j’aime.






Quelques gentils paumés, habitués se relèvent du plancher – ou de l’asphalte sous la voiture.






Claude Régy et moi, nous visitons Domme. Domme ou l’occupation, François Augiéras.






Une musique sort des pales des ventilateurs, une musique de premier plan. Dans l’or pur de l’Odéon, théâtre du futur. Les écrans jaunes. Le texte s’efface. Miroirs huilés, portes brillantes. En polonais, on entend régulièrement : « je veux » ou : « je ne veux ». Et qu’il ait la peau douce.






Oh, les voyages virtuels du théâtre, c’est tout.






En Russie, en Pologne. La fumée des cendriers.






Et tu construis sur moi je ne sais quel empire. La mouche va au restaurant. C’est une speakerine. On éclaire en grand le théâtre. Une interview. Une petite télé. Cette femme au sommet du théâtre. Un foulard. Sa robe de strass, de fesses. Qu’est-ce qu’un voyage ? (Si on en rit, si on en pleure…) Vers quoi est-il parti ? Vers quoi est-il revenu ?






Le chemin du bonheur personnel. Elle parle dans son micro. (Je veux dire, le micro de l’autre, Madame Kroum.) Contre son cou. Une longue nuit de solitude est l’équivalent d’une mer. Quelques cris au théâtre.






La bêtise dans ma bouche, dans mes veines, devant mes yeux. Ma réponse est : oui. Elle joue devant sa propre image. Les chats de nuit, les voitures basses. Il fait noir ou je deviens aveugle ?






Le film est simplement une projection d’étoiles. C’est un film fascinant. Avec des maisons dans des jardins. Dans le noir, nous allons regarder la lumière. La lumière du chagrin et de la honte.






Et de très belles femmes nues nous appartiennent. La ruines des planètes. Ton argent, tes vêtements et tes photos. Pour te dissoudre à la fin. Rouges sont les fleurs comme du sirop d’or.






Pour Hélèna : « L’amour, l’amour, l’amour. » Elle est où, la lune ? La distance entre la tête et le plancher. Un bleu métallique, de boule de Noël. L’ange écrasé (l’aigle blanc), il a glissé. Lumière, toujours, de ce vert criard, de pelouse et les blouses blanches.






Le feu, la passion, la force. Viens avec moi ! Je t’ai construit une jolie maison. On va se baigner dans une grande mémoire. L’Italien dans une vitrine. Putain d’embouteillage ! – le soleil est presque couché. Le soleil ! Le soleil ! Non, le soleil me fait mal. Le Hilton me fait mal aussi. Remplis-toi de bleu. La mer me fait mal ! Regarde ce bateau. Le dernier ? Mon dernier bateau ? Le Hilton brille comme du vent. Si je meurs, je vais tout perdre. Regarde nos maisons, nos femmes. Les cendres sur la table (de l’urne à la table). Les souffler comme un gâteau d’anniversaire, plusieurs fois ensemble à l’infini sans se battre. Et la musique gonfle comme à la fin des Liaisons dangereuses. Pas le film, le livre (je n’ai pas vu le film). Trinquons ! Amen !






La nappe de cendres (roses) est restée pendant toute la scène. La scène, la cène, la Seine. Les jouets dans ce monde. T-G Stan. Méchant avec Michel. Tarot, le 21, c’est le monde. Changement de cycle après la réalisation. Là, tu es réalisé. Après ça… Jodorowsky. Les tarots. Cabaret mystique, Jodorowsky. Deux heures à l’avance. Ticket. Marlène qui ? Marlène Dietrich ? Big Apes, Les grands singes, Will Self. Une raison de cette maison.









Yves-Noël Genod, 16 décembre 2007.

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Singes à demi