Tuesday, January 08, 2008

(C’est un dimanche)

(C’est un dimanche)










Columbo cherche quelque chose dans l’étendue verte. C’est un gris léger, usé, tout le monde est habillé du même, un uniforme. À travers ce brouillard, la lumière est dorée. Les visages sont illuminés, bronzés, il y a des ombres. Ombres et brouillard.

Le bruit de tous, à l’infini, les soldats. Linge, mouchoir… Rose, étoilé, à travers ce brouillard. Il détourne les soupçons vers le cadet. La jeunesse est la jeunesse. (C’est un dimanche.) Comment s’appelle le canon ? – « Vieux tonnerre ». (Le fameux chef indien.) Le colonel n’est pas très facile. Vous vous entendez bien ? Non, l’incarcération dans la lumière n’est pas possible. L’esprit lent. C’est quelquefois une qualité.

Columbo se relève dans la nuit pour manger et pour téléphoner. Dans la nuit, même brouillard, même fadeur. Bonnard dessine. Un immense carrelage de jeu d’échec. Dites-lui que la neige est blanche, il dira qu’elle est noire. (Ce qui, en un sens, rend ses réactions prévisibles.)

Remontez en arrière, durant la guerre. Il n’a pas conscience d’avoir tué. Le cidre, mon lieutenant, le fameux cidre fantôme s’est enfin matérialisé. Quand vous l’avez remarqué, je disais, est-ce qu’il faisait nuit ou jour ? – Jour, bien sûr. Cette couleur est de plus en plus pure. Cette pelouse de couleur, ces bleus d’azur. C’était son devoir et il le referait.










Yves-Noël Genod, 8 janvier 2008.

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