Wednesday, July 30, 2008

« Objets perdus »

« Objets perdus »

C’qui casse tes g’noux, c’est nous. What rotten luck ! First things first. La fille qui n’attend qu’un signe depuis des années. Gare danger. Il a oublié la carafe d’eau. Chez Serge. Une espèce de petite chambre de bonne qui donne sur les champs. Traçabilité du sacré. J’ai fait ça avec les gouaches de Garance. Le bord de La Loire. Dormir au bord, pour la nuit, la nuit au bord de la Loire. Le bord. Dans les trous du bord de la Loire. CREUSE RUE. Marguerite salope. Y a des belles étoiles. Après que la grand-route asphaltée eut pris feu. Les voix pareillement partout légères et vides. Ma tante Maxime. La chaleur était comme une touche de couleur ajoutée à la brise. Renoir infaillible. Et tu veux faire quelque chose dans le champ, dans le bout, là ? – Si, dans l’fantasme, j’aimerais bien faire une espèce de bassin, mais c’est pas demain. C’est quoi l’amitié alors ? Ce s’rait vert et jaune comme ça ; moi, j’adore le jaune. Un art de tapette ? La vie plane. Los Angeles et la Côte Ouest. Du pain et du vin. La Loire, elle est toujours restée sauvage. Le bruit de respiration de l’otarie. Peau de tambour. Des pisses qui rayent le trottoir. À l’intérieur des chambres (fraîches) du vice. Vice de lecture, vice de fatigue, sans les femmes, homosexualité légère, éventuellement. Et encore, l’intérêt, c’est l’amitié, l’affectivité de l’amitié. Radieux, fleuri, étincelant. Comment on dit « amitié » en anglais ? « Friendship » ? – On dit « fuck », non ? Fuck story. L’homme matériel aspirait au bouquet de roses. Ô la tour d’ivoire des poètes… « Caprice d’Angélique », il s’appelle, le vin. C’est joli « Caprice d’Angélique », ça fait très cul, je trouve. Avec des yeux vert émeraude, un peu. Le chat du chapitre. Lourd – et faiblesse de l’attitude, de l’intelligence. Les filles brûlent. Rhododendrons, forsythias séchés, chrysanthèmes… hortensias séchées (je ne trouvais pas le mot) Simili peintures rupestres. De ta vie, de ma vie… Amitié douce et tendre… amour impossible et vague… double image… Quelque chose de l’intérieur de toi se défend d’être toi. Et l’essence, l’essentiel, c’est de traverser la pierre. Mélange des matières : zinc – ou fer-blanc – verre et cette fleur séchée, bois – et eau dans le verre, curieusement, comme gelée, légèrement ternie. Hélèna écrit sur moi, mais moi, pourrais-je écrire sur Hélèna ? Non, Hélèna, c’est Hélène et Hélène, elle-même, sans doute ma tante, la sœur de ma mère – et Thomas, c’est Thomas Scimeca, lui-même étant sans doute la déclinaison de Thomas Geelber, mon psy. Thomas, maintenant, Hélèna, Hélène – et Anne ? Anne, c’est Annabelle et Annabelle, c’est Je-anne. … On m’a vu dans le Vercors / Sauter à l’élastique / Voleur d’amphores … Qui a laissé la radio alors que je lis Sylvie de Gérard de Nerval ?… Faute de goût – Dieu sait si j’aime Bashung… Bashung, c’est Thomas, Thomas Scimeca dans Oh, pas d’femme, pas d’cri. Quelle est la maladie qui m’entourloupe de ses boucles ? Comme cette musique-fusain qui sort d’une des pièces indéfinissables ou du dehors, à droite et à gauche ou chez l’voisin – zinzin. D’un bateau s’échappe une cargaison. D’un bateau, sur le mur, penché, et qui prend feu… La rose et compagnie (à la place de « …m’a faussé compagnie… ») Le ventre vague, le ventre des roses. À cette heure, que fait-elle ? Le dôme des forêts. Les pommiers éclatent en fleurs comme des étoiles sur la terre. Un animal s’épancher… le cercle s’apaiser… Quelqu’un remue de la musique d’une chaîne à l’autre, sans doute. L’orage se prépare, la lumière s’assombrit, l'eau du ciel. Les roses d’un rouge cru soudain apparaissent, invisibles dans le soleil. Les portes et les fenêtres se préparent à battre. L’eau frémit. Les insectes sont perdus dans plus d’espace, plus d’immensité. La radio, intacte, gigote toujours, chevrettante, comme une vieille furie intacte, comme Jonathan Capdevielle à la Ménagerie de Verre. Les draps se détachent comme pris par le feu, s’enroulent. La maison événementielle. Dôme de la caresse. Des millionnaires philosophes (c’est dans Nerval). Ça s’passe dans l’espace. L’invention du grec. Les bougainvilliers, les fuchsias. CHEMIN DU MOULIN CASSE. Prédiction : l’orage toute la nuit. Bessé. CHEMIN DU BOIS BUSARD. La pierre et les labyrinthes de mousse. La pluie, c’est pareil partout. Pourquoi le monde est-il gluant ? Putride et obscène ? Vous êtes mal… je vous vois dans le brouillard. Une maison, une absence de maison. Mais je n’ai rien dit. – Pourquoi tu nies ? Le château fort du même. La vie, la vitalité, c’est quelque chose de très précis. Papa dans maman. Un équilibre. Les nénuphars vivants ! Dans la mare, dans la bouère. Les barques grises apparaissent et les colorées. Le rideau d’arbres me sépare du fleuve. Les petites taches, les petites taches d’imagination dans l’univers. Les petites sphères. Il y a aussi des aigrettes aussi sur la Loire. La lumière vient de dos. Un bureau avec la lumière qui vient de dos. Mais des filles, y en a plein partout. Toujours le même vin, ouais, « Caprice d’Angélique ». In the death car. « In the dess car » (prononce T. F., « dess » comme la mort et « car » comme voiture). J’sais qu’il aimait les mecs, mais j’pensais qu’il était bi. « C’est pourri l’amour. », dit Thomas pour me consoler. Le lacis de guirlandes et de couronnes. En voix (sic) de disparition. L’art bancale (sic). Keep on your Mean Side. California Dreams (The papas and the mamas). Happy Together. Venus (Shocking blue). Froide et humide l’hiver, d’une chaleur suffocante l’été. Choisir une fille petite et jolie. Les livres vieux amis. C’est comme ça : jets privés. Les taches se reproduisent… Des motifs imprimés. Les traces d’impacts de balles sur une ligne. Un écrit transperce la vitre et l’âme, par la fenêtre, par la porte… L’ami imaginaire à Hawaii. Hawaii, le paradis des Etats-Unis et la Californie. Quel temps fait-il si l’on va vers le Nord ? Rien à voir et tout à sentir. Enfants, nains, vie – malins. La sexualité apaisée, se développe un univers de songe – et la phrase parlée. Je vais écrire dans ce carnet comme de nuit comme de train, mais c’est immobile au bord de la Loire. Il n’y a rien à faire qu’à prendre une barque. Cet édifice inachevé n’est déjà plus qu’une ruine… Oui, ce temple tombe comme tant d’autres. Voici la vieille pelouse. Voici la verte pelouse. La bisexualité n’existe pas, mais le fait qu’elle n’existe pas met en doute aussi les autres catégories et – de fait – l’hétérosexualité est la catégorie où on vous fout la paix et l’homosexualité, la même, mais hystérisée. Mais vous autres, vous êtes des malins, à Paris. Les bornes du non sens et de l’absurdité. Aimer – ne pas aimer. Vous cherchez un drame, voilà tout, et le dénouement vous échappe. Rousseau dit que le spectacle de la nature console de tout. On me donne d’ordinaire une chambre assez propre. Les peupliers s’alignent comme des armées. J’étais avec une fille, je regardais un film. Et la chair dégoûtée, gravissante, qui vieillit, emportée à chaque minute un peu au Nord… seconde. Tout arrive désormais sans qu’il soit nécessaire de partir. Citation du jour : « La lumière se nomme l’ombre de la lumière vivante. » (Bernard de Clairvaux.) C’est trop grand, c’est trop vaste pour lui. Au-dessus du monde, la soupière du monde. Les études et les corps en déchéance. Une lumière blafarde éclaire le porche de la petite école du village. …Magique – et une œuvre de charme. Fidèle à la lumière, au feuillage, aux oiseaux qui peuplaient les bois. Il y a un moment de vérité. Les autres sont partis et je lis Le mort de Georges Bataille dans l’herbe et la lumière du soir sur la Terre. C’est un moment de vérité – et de beauté. Tout participe, l’ombre des herbes, le livre Gallimard (collection blanche) un peu déjà parti, un peu usé. Et une grosse tête aussi est superbe, une souche, d’un volume… comme le crâne, morceau d’un éléphant. Enfin je vois ce qui est à moi. Le profond volume du bonheur. Les arbres fruitiers sont fins et élancés comme des bâtons de pommes d’amour. Le soleil est rond – et déborde (comme à son habitude). Symphonie secrète des oiseaux, symphonie vivante, sonore. Une allée de vieux arbres ; nous la voyons l’allée des vieux arbres. Nous n’en sommes pas loin. Et le fleuve insomniaque, infidèle… insolent, solitaire : silencieux (en cherchant le mot). Ce plaisir sexuel, toucher au ciel. Il y a les feuillages et la réalité claire. Alors elle est comment la Loire aujourd’hui ? – Elle est toujours belle. Titre : Encore une Loire. Exaspération, pierres, rivière. Parce qu’elle déborde encore, la Loire reste sauvage. Et peu de gens y vivent. Le stationnement est interdit en bordure de la Loire dans toute la traversée de la ville. Ce qu’ils appellent « la ville ». La Loire, c’est à dire, on ne voit pas où elle se finit, en face ; c’est le début d’un pays. La position mentale de la Loire coïncide avec son aspect, ce qui la rend surnaturelle. Elle est un miroir, mais une pliure aussi. Les fleurs meurent, s’évanouissent, se pâment au bord de la Loire. Où sont les châteaux, où vont les châteaux ? C’est un désert rapproché. Le chat peut la r’garder, en un sens, le chat isabelle. On s’occupe beaucoup trop de l’inquiétude. Le patron de Virgin qu’est genre le patron en jean. C’est beau le feu – c’est vivant, c’est présent. Le rapport des théoriciens à la pratique est un peu en surplomb. Je provoque de la souffrance comme un chagrin immense. On dirait le Mississipi aujourd’hui. Grosse couleuvre. – Ouais, plus, ça dépend de la lumière. Des vaches sèches descendent « sur le rebord », dit Thomas. « C’est magnifique, ça. » Et le pont, enfin ; ce fleuve immense, inconnu. Les arbres regardent aussi le fleuve africain. Les saules… timides, espacés. Très peu d’eau, très étalée comme à la mer. Son parfum énorme. « Objets perdus ». Dans le car près de la Loire, ne montaient que des filles seules. Les forêts émeraudes. Will it be a noir mystery ? The majestic Sierra Nevada. La France chaude. Les maisons, les salons. D’où venaient les enfants ? La surpopulation après le désert de la Loire. La pierre. La hauteur. Les empilements. Les empilements de sensations. Et cet autre fleuve, mais très crowded, la Seine. La Loire, une maison. C’est lui qui a commencé a jouer physique, c’est la vérité. Le créneau de Francis Lalanne.






YNG, Bessé, 27, 28, 29, 30 juil8.

Labels:

0 Comments:

Post a Comment

<< Home