Thursday, September 11, 2008

Le temps se dégrade (Épisode 14)

Open-hearted San Francisco

C’était dans l’air, l’élégance.
Quelques titres dans la vitrine des City Lights Publishers (et publiés par eux) : Charles Bukowski, Notes Of A Dirty Old Man ; So Many Ways To Sleep Badly (avec une photo de lit d’hôtel un peu comme je les fais) ; Hello I’m Special (How individuality became the new conformity).
These streets, these skies. La sélection des détails. La confession, la pose, le mythe de moi-même ne me font pas peur. (Il faut bien se coltiner quelque chose.) (Je cultive.)
Musique des villes.
To walk under the palms.
(Le seul solide chemin est invisible – celui qui tient.)
The solid path invisible. Pas à cause du brouillard, oui à cause du brouillard. Parmi les fleurs, les arbres, les oiseaux bruyants. La prairie brillante de rosée. Les collines bleues – blue hills.
Les scènes d’horreur de l’holocauste. Une femme la plus belle, la plus moche.
Le poète chétif décrit les horreurs du monde aussi bien que de ses cartons pâles, quelques espérances. Palais neufs échangés – j’ai vu tout. Les toits, les blés – notre ombre des bois, notre nuit d’été ! –






À droite d’été

Une affaire sordide – ou ténébreuse – ou orageuse. Le chat de la cervelle – les soleils qui déchirent.
Lu aussi à la librairie des Lumières de la Ville The Flowers Of Evil, dans la traduction de William Crosby et Holocaust, de Charles Reznikoff.
Les Juifs se sont laissés sacrifier.
Ajustement avec l’immédiateté du monde.
J’aimerais beaucoup qu’il y ait un enfer. Pour les Allemands. Pour les catholiques.
C’est comme s’il y avait deux mondes. Un monde qui aide et un monde qui n’aide pas. Le problème, c’est que tu transportes ces deux mondes.






Le temps se dégrade

Oui, il faut bien rentrer. De nouveau la province… J’ai quitté la ville qui déployait juste l’esprit, pas beaucoup plus, pour retrouver… le monde ! Le monde déployé, alourdi, envahissant. La basse-cour, la ferme. Je longe la côte, c’est ce que je suis censé faire, mais il fait un temps pourri, c’est curieux, ça, tout d’un coup c’est l’hiver, la nuit à quatre heures, le crachin, l’invisibilité. À Monterey, un marché bio, j’ai retrouvé les tomates, celles que j’aime, poussées sans irrigation – dans le sombre, on aurait dit un marché de Noël. Je suis dans un café Internet, je fais traîner la soirée, je vais dormir dans la voiture, près des tennis, demain matin j’irai pisser au Fisherman’s Wharf où j’ai déjà pissé tout à l’heure. J’ai regardé la météo, semble pas faire meilleur à L. A., c’est curieux…






Mardi 9 septembre 2008.

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