Tuesday, January 08, 2008

La citation du jour

« Je vois parfois dans le regard d'un cheval la beauté inhumaine d’un monde d’avant le passage des hommes. »

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Johen Dehn sur Hamlet

En anglais, « hamlet » signifie « petit village ».
Pour moi, Hamlet, c’est se perdre dans l’incapacité d’abandonner la tradition et les règles/valeurs qui rendent la vie facile en proposant un comportement précis pour n’importe quelle situation - pour l’improvisation ou quelque chose qu’on appelait « liberté ».

Freedom’s just another word for nothing left to loose
Nothing, and that’s all that Bobby left me, yeah

Parfois les Claudius républicains s’adressent au monde en disant : « To all the freedom loving people of the world, etc. »

J’ai trouvé ta version de Hamlet généreuse. Généreuse. Tous les acteurs étaient toi. « Toi » dans cette soirée signifie « Hamlet ».
Avant cette soirée, je ne pouvais croire que je serais capable d’aimer une comédienne de boulevard.
La « quantité » de la scénographie m’a plu parce qu’elle permettait des découvertes permanentes. On ne voyait pas une chaise roulante au commencement et, comme ça, ne devait pas se dire : « Ah, quelqu’un va l’utiliser plus tard… » Tout apparaissait. J’imagine la cour d’Helsingor, Danmark, en ce temps, quand la politique des bonnes raisons/intentions prenait pied, similaire à ta scénographie/champs de jeu.
Et j’imagine le cerveau ou l’intérieur d’Hamlet similaire à la situation avec laquelle tu l’as entouré.
J’aime bien que tu aies ouvert plusieurs niveaux de réel en ouvrant les rideaux vers la rue. Tout était facile, comme le cheval/bite dorée.
Caresser una tartaruga. Laver est aimer.



Johen Dehn

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(Deux amants, deux splendeurs)

(Deux amants, deux splendeurs)










La lumière s’allume et s’éteint, s’allume et s’éteint, s’allume et s’éteint… comme aussi à l’intérieur, comme la lumière des mots.

Les soleils, alors, de l’enfance, « ruisselants et superbes ». Sous quelques-uns des mots, la lumière est ensevelie. Allumé, éteint, allumé, éteint, allumé, éteint… …et elle se tenait devant eux dans son ensemble noir qui allait avec tout. Même en f’sant trois fois le tour du monde, vous n’auriez pas pu trouver un plus beau cadeau ! Ils s’en fichent de l’enquête, de l’avancée de l’enquête, ils n’y sont pour rien. Eux, ils s’aiment. Et le téléfilm se déroule malgré eux. Deux amants, deux splendeurs.










Elle joue extrêmement bien. Elle est à chaque instant dans le vrai – et l’intrigue n’avance pas grâce à elle, non. L’intrigue avance comme le temps, l’enfer. Sa solitude est parfaite comme une étoile. Le merveilleux champs-contrechamps. Elle part comme Greta Garbo, comme Rimbaud… Il y a dans les mots une virtualité de lumière. Et laisse le décor de sa disparition. Mata Hari. La porte de saloon. Et laisse le p’tit flic, le p’tit Woody Allen.










Si vous arriviez à résoudre cette affaire, feriez-vous quelque chose qui me fasse souffrir ?

Si vous arriviez à résoudre cette affaire, feriez-vous quelque chose qui m’évite de souffrir ?










Yves-Noël Genod, 8 janvier 2008.

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Faye Dunaway

En fait, Faye Dunaway improvise aussi, comme Peter Falk, ils sont deux. Il y a une connivence. Et ils se disent la vérité, c’est émouvant. C’est émouvant, Peter Falk et Faye Dunaway.

L’enquête va vite, c’est effrayant. La saison, la série.

Offrir des fleurs, offrir l’amour. Que va-t-on dev’nir ? Deux.

Dieu qu’c’est difficile, Dieu qu’cette affaire est difficile…

Si c’est un ange qui a tué, il faut des menottes pour ses poignets et une corde pour ses ailes.

(En substance.) C’est facile de jouer avec elle parce que tu ressens vraiment c’que tu ressens, mais – tout c’que tu fais, pourtant, c’est d’la faire marcher.










Yves-Noël Genod, 8 janvier 2008.

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Prenez l’amour, mettez la haine à l’intérieur et rien ne se voit. Deux femmes l’ont tué. Il était temps.

L’intuition de toujours. Comme toujours, il ne sait pas et il sait depuis toujours.

En fin de journée, je serai presque éblouissante…

L’assassin, sa vie, il ne la quitte pas, il ne l’arrête pas, surtout quand c’est Faye Dunaway.










Yves-Noël Genod, 8 janvier 2008.

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Les amants ont des belles dents. Ce sont des lions. Des fauves. Libre demain après-midi ? « Est-ce que ça te troublerait un peu si j’te mordillais l’oreille ? », dit le lion. Et la lionne : « Donne-moi l’temps de régler quelques petits détails ; ensuite je reviens près d’toi et je te laisserai faire. »
Deux lionnes, un lion, deux lionnes. Tous dangereux. Tu trouves que c’que j’ai d’mieux, ce sont mes dents ? – Non.










Yves-Noël Genod, 8 janvier 2008.

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Création des décors. Une musique, une fontaine. Nocturne, fête. Phares des voitures, l’air est pur. Au bord de la mer, sur une île, en Corse… Boule de pelouse. Petit jet d’eau, légère rocaille. Maison d’albâtre, de craie. Palais de stuc. À l’intérieur arrivent les couleurs des fleurs, des robes. Sol de marbre noir brillant avec un carré blanc comme égaré aux angles de dalles. Tout le monde pratique.

Oh, c’qu’elle est jolie, elle est rayonnante. – Elle est amoureuse ! Guetter la voiture de Monsieur Franco. Je suis complètement fou de toi ; dis-moi ce que je dois faire. Et Faye Dunaway lui répond : « Te résigner à vivre avec ça. »










Yves-Noël Genod, 8 janvier 2008.

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La contre pétition de Ben

NOUS LES SOUS-SIGNÉS DITS "LES ARTISTES LUCIDES "
IL ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages
Nous ne nous faisons pas d'illusions mais sommes
conscients que - l'art est une histoire de pouvoir et qu'il l'a toujours été
conscients que - l'artiste sert de miroir au pouvoir
conscients qu' - il y a toujours eu centralisation abusive
conscients que - la censure et le mépris sont aussi naturels que l'eau coulant d'un robinet
conscients que - les choix incohérents, inconstants, concernent les coups de téléphone
conscients que - la répartition équitable des lieux est une question de pisser sur des territoires d'ego
conscients que - le marché de l'art fonctionne avec de 10% de backsheesh
conscients qu' - une participation significative des artistes n'existe qu'au cinéma
EN CONSEQUENCE, NOUS "LES LUCIDES "RECONNAISSONS QUE L'ART
CONTEMPORAIN EST UNE JUNGLE QUI NOUS FASCINE
Passionnant d'observer la bagarre perpétuelle des égos des artistes
des collectionneurs, des critiques, des galeries, des conservateurs
Passionnantes les boursouflures des critiques d'art
Passionnants les crocs en jambe entre sélectionnées de biennales
Passionnant de voir qui copie l'autre
Passionnant de voir comment une vie d'artistes est faite de petites jalousies
Passionnant de lire Art Press pour voir comment la gloire des uns emmerde la gloire des autres
Passionnante la chute du marché de l'art
Passionnant de voir des artistes acheter les critiques d'art à coup de compliments
Passionnant les astuces dont chacun se sert pour qu'on ne l'oublie pas
Passionnant les coups de téléphone aux amis importants
Passionnante la bagarre des chaises musicales entre institutionnels
on dirait un club échangiste
(ou chacun fait la queue pour récuperer la place de l'autre)
ALORS BIEN SUR TOUT CELA NOUS FASCINE ET NOUS DIVERTIT
MAIS DE GRACE NE CROYEZ PAS QUE
CELA NOUS SITUE AILLEURS
EN VERITE
ON EST DANS LE JEU
Si nous l'avions pu
nous aurions quitté le champ spécifique de l'art contemporain
si nous l'avions pu
nous aurions préféré être alzeimer et ne plus savoir qui est Picasso ou Buren
si nous l'avions pu
Nous aurions opté pour ouvrir un bistro plutôt qu'une galerie
Si nous l'avions pu
nous aurions recouvert les vitrines des galeries parisiennes de graffitis
aux louanges de Dada
HELAS, LUCIDES, NOUS LES LUCIDES, SOMMES PRIS COMME TOUS AU PIEGE
DONC NOUS SIGNONS

Ben Vautier
Yves-Noël Genod
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Ce que j'ai essayé de faire dans Hamlet


Photo de Marc Domage.

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Les gays veulent être reconnus

Les gays veulent être reconnus










Vous lisez à la vitesse de la lumière. Écriture blanche et photographie noire. Édouard Levé, tell’ment vieille France. Florine Leplâtre et Claire Richard. Imposteur, une impression diffuse.

Stéréotype de villages français.
L’esprit singulier de quelqu’un.










Yves-Noël Genod, 8 janvier 2008.

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(C’est un dimanche)

(C’est un dimanche)










Columbo cherche quelque chose dans l’étendue verte. C’est un gris léger, usé, tout le monde est habillé du même, un uniforme. À travers ce brouillard, la lumière est dorée. Les visages sont illuminés, bronzés, il y a des ombres. Ombres et brouillard.

Le bruit de tous, à l’infini, les soldats. Linge, mouchoir… Rose, étoilé, à travers ce brouillard. Il détourne les soupçons vers le cadet. La jeunesse est la jeunesse. (C’est un dimanche.) Comment s’appelle le canon ? – « Vieux tonnerre ». (Le fameux chef indien.) Le colonel n’est pas très facile. Vous vous entendez bien ? Non, l’incarcération dans la lumière n’est pas possible. L’esprit lent. C’est quelquefois une qualité.

Columbo se relève dans la nuit pour manger et pour téléphoner. Dans la nuit, même brouillard, même fadeur. Bonnard dessine. Un immense carrelage de jeu d’échec. Dites-lui que la neige est blanche, il dira qu’elle est noire. (Ce qui, en un sens, rend ses réactions prévisibles.)

Remontez en arrière, durant la guerre. Il n’a pas conscience d’avoir tué. Le cidre, mon lieutenant, le fameux cidre fantôme s’est enfin matérialisé. Quand vous l’avez remarqué, je disais, est-ce qu’il faisait nuit ou jour ? – Jour, bien sûr. Cette couleur est de plus en plus pure. Cette pelouse de couleur, ces bleus d’azur. C’était son devoir et il le referait.










Yves-Noël Genod, 8 janvier 2008.

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Poil de cygne


Photo de Marc Domage ; Yvonnick Muller dans Hamlet.

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