Wednesday, April 02, 2008

Le point sur Hamlet avec Jochen Dehn

Petit village II



Cher Yves-Noël, c’était bien de revoir votre Hamlet. Il me plaît que vous poussiez les limites du unbearable plus loin comme dans la danse de l'intérieur d'un aspirateur ou dans l'intérieur du cyclone Catherina. Ça oscille entre – je ne peux vraiment pas le regarder encore une seule seconde, il ne peut pas vraiment continuer a faire ça, et – il le fait et je peux me retrouver dans une forme si bête qui commence à me plaire. Cette forme est devenue plus grande. L'incapacité de prendre aujourd’hui un grand couteau (a sword) dans sa main et devoir se venger avec ça, se voir en train de l’avoir en main et ne pouvoir pas croire que cet objet se trouve vraiment dans ta main, et continuer, parce qu’on ne peut pas arrêter une image, un geste, une fois qu'on l'a commencé. L'incapacité même de crier. Je trouve ça bien.
Oui, c'était plus sur le côté unbearable, je n’avais pas la clé pour me montrer la maîtrise dans ce geste, alors c’était plus torture que joie pour moi, c’était bien d’avoir ce point de vue aussi.
Le bonheur des petits gestes que je sais faire, la joie des petits images jolies, que je peux trouver chaque seconde par rapport à l'immensité des obligations historiques, me semble le point qu'on pouvait faire sur Hamlet, hier.
Je vous souhaite une bonne soirée aujourd’hui.

Et j’imagine que, ce soir, il y a un trou de la taille du board of chess quelque part dans ce fleuve. Ce trou est rempli d'eau et n'est jamais visible ; on peut imaginer que ça existe seulement parce qu’à la fin de votre soirée, un des Hamlet met le board of chess dans le fleuve à droite et le fait disparaître là-dedans.

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