Monday, January 19, 2009

Amour et mensonge

(La maladie d’invention)






De Pierre Courcelle.

Cher toi,

Soirée perdue : Entre les murs à Théâtre Ouvert, sans commentaire (je n’imagine même pas ce que tu pourrais inventer sur le gaspillage de l’argent public). Presque deux heures trente. Insoutenables. J’ai repris la ligne 2, en plus, et, franchement, sans le boulot qui me pèse en début de semaine, j’aurais tenté une descente à La Chapelle.
Platon, Le Banquet, la moitié, etc. Je n’ai pas envie de réfléchir à ces questions-là. Mais c’est bon de revenir aux mythes. Comme l’histoire de Perceval. Tu cherches vraiment une femme? Je veux dire, maintenant, dans l’immédiat ?
Touché par ce que tu dis d’Héléna, en général, et dans tes dernières notes en particulier (mais je ne peux rien dire sur vous, pas juger surtout, je ne peux pas avoir d’avis).
Je pense à toi souvent, très souvent. Je vis depuis quelque temps avec toi dans mes pensées, je m’y habitue, ça me ravit. C’est un goût que je ne connaissais pas (tu es sans doute un homme d’un type nouveau pour moi).
Enfin tout ça c’est des mots, et ce soir c’est le vide d’écriture, reposant. C’est des mots et ce que je peux dire de plus juste, c’est que je voudrais partager ta couche, ou toi la mienne (ce week-end j’aurai un créneau je crois, champ libre chez moi).
On se voit demain soir...
Je t’embrasse et te serre très fort. Vais essayer d’ouvrir mon Perceval ce soir, pas sûr d’y arriver.

Pierre






À Pierre Courcelle.

oh, moi aussi, je voudrais partager ta couche ! tellement entièrement ! je te l’avais dit (en 2008) : « s’il n’y avait que les mots, ça serait trop bizarre » et je te l’ai dit encore après : « ton étreinte vaut tous tes mots » (Dieu sait si je les aime) et je crois que je te le redirai : l’incarnation me bouleverse et c’est la tienne. (je suis amoureux, quoi !) j’aime aussi ton « vide d’écriture », comme tu me le dis, « reposant ». oui, je cherche vraiment une femme, activement, mais cette recherche pourrait durer tout un voyage d'Ulysse – ou toute une tapisserie de Pénélope... cette femme est diaphane, comme je disais aujourd’hui près de la porte Saint-Denis à Gaspard Delanoë, c’est une présence, et Gaspard me disait : « je trouve ça beau d’être dans une espèce de recherche d’une femme comme tu n’en aurais encore jamais rencontrée, en te disant que tu n’sais même pas si tu seras capable de la voir. » j’essaie de mettre ensemble des choses maladroites, inadéquates, mal adaptées... pour m’en libérer, sans doute, ou peut-être...
je voudrais manger avec une paille pour que la fissure à la commissure de mes lèvres ne se re-ouvre pas tout le temps, c'est lent aussi, cette tapisserie-ci.
les pensées, oui, c’est une drôle de chose...
je suis triste que tu aies souffert ce soir. tu mérites pas. je prends tout sur moi : oublie vite !
je t’embrasse. je regarde le temps avec un rictus d’étoile, mais c’est bien de se voir demain, c'est déjà bon. dors bien

yours

Yvno






Gaspard Delanoë va se présenter aux Européennes, comme il l'avait fait aux Municipales de Paris, dans le dixième. Ses idées sont bonnes. Il semblait intéresser par les miennes. Un vrai échange, très agréable, comme dans les débats américain : fifty-fifty. On s’écoute et on se parle, c’est fluide et net, sans arrière-pensées, le café est beau, « Chez Jeannette ». Il m’écrit :

« C’était super de te voir...

Tu inventes des mondes ;
Tu inventes des vies qui n’existent pas.
De ce monde si terre à terre, tu fais un autre monde où tout est autre,
comme sublimé.
Continue d’engendrer des mondes !

Bises
Gaspard. »






http://www.dailymotion.com/video/x3d2c8_votez-gaspard-delanoe_events






Quant à Nathalie Quintane, à qui je demandais si, par hasard, elle n’avait pas une idée pour un nouveau nom d’association qui remplacerait Le Dispariteur qui a déjà bien servi, un nom qui ouvrirait (j'évoquais aussi François-Marie Banier qui avait créer le nom du parfum Poison et aussi Opium) (mais je sais que c’est Pierre qui me le donnera, ce nom), elle me répond :

« tout à l’heure j’en avais 1
le mentiste
ou les fruits du mentisme
ou les bienfaits du mentisme
ça vaut ce que ça vaut
(mentisme, c’est un vrai mot, j’ai un peu oublié le sens exact, faut vérifier) »






[psych.] Automatisme mental consistant en un défilement incontrôlable des représentations et des idées.

1.(médecine) trouble intellectuel caractérisé par des idées se succédant rapidement et d’une façon incoercible, proche de l’obsession.

Psychiatrie
Activité mentale pénible se traduisant par une succession rapide d’idées et d'images sur laquelle le sujet n'a plus de maîtrise. Le mentisme se produit à la faveur d'une baisse de l’attention favorisée par un état anxieux, le stress ou le manque de sommeil. La survenue de ces états est elle-même favorisée par la consommation de toxiques psychostimulants tels que la caféine ou la nicotine. Le mentisme n’est pas une pathologie en tant que telle, dans la mesure où il n'est pas accompagné d’autres symptômes. Ce trouble se traite efficacement par la relaxation et l'arrêt ou la diminution de l'utilisation du tabac et du café.

nom masculin singulier trouble de la pensée caractérisé par une fuite des idées accompagné d’anxiété






Gaspard Delanoë à qui je faisais part de mon désir de donner une fête qui réunirait tous les gens avec qui j’avais travaillé depuis le début, acteurs, programmateurs, journalistes, éclairagistes, vidéastes, etc. – les vingt-cinq spectacles – et qui fermerait la maison Le Dispariteur, pour en ouvrir une autre, fête que je repoussais (elle devait avoir lieu en janvier chez Marlène) parce que je ne trouvais pas de nom pour la suite, me dit : « Fais ta fête, le nouveau nom apparaîtra de cette soirée. »






La fête, c’est en ce moment, tout l'temps, avec Pierre qui entre en scène, Hélèna qui passe en coulisse, théâtre ouvert. (Mais le nom est pris.)

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