Monday, January 19, 2009

La sagesse des Sagittaires

Dans le ciel en impasse

Je vous prie de m’excuser, ce n’est pas la première fois que je raconte cette histoire : vous vous en apercevrez à un certain ton emphatique ou à mes phrases allongées.



Homme, tigre, voici que je deviens un chevalier. Moi aussi, il faut que je relise (Chrétien de Troyes) et que j’accepte – et les chevaliers (selon Michel Foucault) ne sont ni homosexuels ni pas, personne ne se pose la question, ils font ce qu’ils veulent ; ils peuvent – ou pas – faire un peu tout car la femme est repoussée, éloignée, elle a les clés, on les lui reprend, il n’y a plus de femme qu’éloignée. On n’y pense plus, à celle-ci précisément, mais on pense à la Dame. Et la nuit et la plage et le bruit de la mer dans la nuit dans le fond dans le ciel en masse quantité dans l’air qui fait une bonne partie de la terre l’air en réserve vers l’Ouest.

On ne peut mesurer le temps avec des jours, comme on compte l’argent en centimes ou en euros, parce que les euros sont tous pareils tandis que chaque jour est différent, et peut-être même chaque heure.

Hélèna voudrait me parler, mais « hors micro ». Elle n’ose pas m’écrire parce que je mets tout sur le blog où je la « tourne en ridicule ». Alors elle vient frapper à ma porte et, comme je ne réponds pas, elle retourne chez elle et revient avec les clés, elle rentre, je récupère les clés et je la fous dehors. En fait, elle voulait me faire lire un « nouveau texte ». Si ce n’est qu'ça…

Hélèna travaille avec une éditrice et je voudrais dire à Hélèna que j’ai compris ce qu’aimait cette éditrice. Elle n’avait pas aimé le manuscrit du roman intitulé un moment Bouvarde et Pécuchère, elle a adoré la dernière nouvelle d’Hélèna qui s’appelle Ping pong et qui est effectivement très bonne, eh bien, je voudrais dire à Hélèna qu’elle n’aimera pas le texte sur moi intitulé Mon plus beau spectacle, parce que c’est pas du tout comme la nouvelle Ping pong, c’est plutôt comme Bouvarde et Pécuchère, le personnage n’a pas d’épaisseur et il ne lui arrive rien. En fait, ce qu’aime cette éditrice, c’est quand Hélèna se dépasse pour faire quelque chose qui ne lui appartient pas. C’est d’ailleurs ce qu’essaie de faire Hélèna V.

Et puis aussi Hélèna voulait récupérer le bijou (le chat doré) que je lui avais offert et qu’elle m’avait rendu pour que j’aille le faire réparer parce que la chaîne s’était cassée, oui, bon…

À part ça, Hélèna pense que je suis fâché. Fâché ? Certainement pas contre elle, certainement pas… Sans doute contre moi un peu, oui, mais je me soigne. J’ai plusieurs médecins, ça va…

« Le secret de son art réside dans sa capacité à opérer, selon ses propres mots, la bonne conjointure, c’est-à-dire l’alliage savamment dosé entre la matière et le sens. » (Wikipédia.)

En fait, avec Hélèna, on avait décidé d’être amis, mais je vois qu’elle s’ennuie sans moi, ce que je comprends, mon Dieu, très bien d’ailleurs… Je ne sais pas pourquoi, depuis toujours, chaque fois que je tape le mot « amis », il se transforme automatiquement en « mais », je suis obligé de le retaper. J’emploie sans doute beaucoup plus souvent « mais » que « amis », mais, quand même, « amis » existe… Et « amour » ? « Amour » n’existe pas, que pour être gentil.






L’amour dévorant

Je me demande si Pierre, l’écriture de Pierre, ne représente pas pour moi la libération, la respiration d’un amour plus étouffant, celui, disons, sur le modèle de la mère (qui fait à la place), de la même façon que ton livre, Rauque la ville, Jean-Pierre Ceton, avait proposé pour moi, dans cette adolescence sans joie, un amour beaucoup plus fort, beaucoup plus libre (et inconnu) que celui de Marguerite Duras dans lequel j’étais embringué et le suis encore…






L’idéalisme de la situation



(De Florent Delval.)

dis
tu sais que tu as une grande influence sur moi
car j’ai rêvé d’orgies...

enfin bon, c'est idiot d’associer les orgies avec toi car tu es un pur, toi, un idéaliste...

je cite : « les femmes me manquent tellement (elles me manquaient déjà avec Hélèna, alors...) »

si c'est pas être idéaliste, ça... je t’imagine le menton légèrement levé vers le ciel, les yeux humides en train de voir cette femme inconnue, et que tu aimes et qui t’aimes...

moi aussi, ça me fait ça – à Paris… quand je suis à Paris, Paris me manque... sûrement celui que j’ai imaginé au travers des films...



romantique, va !



(À Florent Delval.)

ah, tu commences à me comprendre, toi !

(c'est vrai qu’en ce moment, c’est de plus en plus exprimé, les chevaliers, la Dame, Pierre parle de Nadja que je n'ai pas lu...)

créons un réseau de filets pour la chopper, cette accueillante, organisons des auditions (les orgies...)

et s’il y a trop de pur, créons de l’impur (Georges Bataille)...

YN



(À Pierre Courcelle.)

oui, je l'avais reçue – et, ce matin, j’en trouve la variation (tu travaillais donc encore dessus quand je me suis endormi), pluie d'or et de papier pour compléter l’endroit un peu noir du donjon et de la vinaigrette (mais j'aimais bien la première version). je voulais répondre en reprenant la phrase de Marguerite Duras – que tu connais – : « C'est la plus belle lettre que j'ai reçue de ma vie. », tu aurais senti l'ironie et l'amour, l'amour et l'ironie, mais, justement, c'est autre chose : tu me proposes un amour cavalier (et Sagittaire je suis), un amour pour me sortir de cet amour étouffant, le seul que je connaisse par cœur, de cette femme qui décide pour moi (et que j'ai reproduit avec une curieuse intensité – alors que j’en étais pourtant plus conscient – avec Hélèna). J’ai lu sur Wikipédia que Perceval était enfermé dans la forêt par sa mère et qu’il s’est libéré en rencontrant un jour un groupe de chevaliers aux armures si étincelantes qu’il les a pris pour des anges... (lumière de la littérature). je t’ai choisi alors pour que tu m’accompagnes (mais ce chemin peut-être infini – ou : « vers moi encore longtemps » – ou : « au printemps » – ou « l'impasse de l'absolu », mais je n’y crois pas) dans cette quête de la nouvelle bien-aimée... l’accueillante, la serviable... je suis en confiance avec toi malgré cette éraflure (infinie) sur la lèvre... et je me donnerai à toi tant que tu le désireras. tu as toute mon affection, ma joie et ma confiance – et mon excitation

Yves-Noël


je suis conscient de l’idéalisme de la situation (Hélèna dirait : la connerie : « À moins que tu n’éprouves une grande fierté à répéter j’ai quitté ma copine, j’ai quitté Hélèna, etc. ce qui, je trouve, n'ajoute rien à ton prestige, je dirais même, au contraire, que ça te donne l’air un peu con. ») mais, que veux-tu ? et je me soigne... et j’ai plusieurs médecins. et tu n’es pas le moins médecin de tous – de l’âme – ou du cœur.

les rêves aussi – dont je ne me souviens plus –, je le sens, ont du mérite et des résonances...



(De Pierre Courcelle.)

Bonjour beau blond,

C’est amusant, j’ai croisé Philippe Le Guillou rue de Grenelle, en allant chez les Charlus. Je l’ai reconnu, mais lui non, puisqu’il ne me connaît que de nom.

Je suis allé sur le site de Jean-Pierre Ceton, et j’ai pioché ça:

« Je crois que le temps n’est plus à l’écriture du désespoir, même s’il conserve tout son attrait romantique, mais à l’écriture du monde, à l’invention de la vie... au travail de vie. »

On se voit demain chez Christophe ? J’arriverai plus tard, vers 21h je crois, il faut que je potasse un peu pour le lendemain, je dois préparer une visite guidée au musée du Quai Branly, bien obligé, à l’occasion des vœux de mon DG. Pfff rythme dur en ce moment, ça se décoincera après mercredi.

Bisous,

Pierre



(À Pierre Courcelle.)

oui, moi aussi j’arriverai à 21h après la danse : c’est parfait. travaille bien, amuse-toi dur, tu es aimé ! petit veinard !

YN

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