Friday, January 30, 2009

L’enclave de la belle saison

« Ma queue que tu vas fabriquer à tes désirs (je l’espère)… Comme on a le projet de faire un bout de – ou un long chemin – ensemble, ma queue, tu vas la fabriquer, ce n’est certes pas la même queue, déjà, que celle que j’utilisais avec Hélèna, ça non !... Mais c’est pas fini, la reformation du désir… Tu vas la modeler, ma queue, tu vas la sculpter… Un nouveau corps, encore… Une queue sans con (séquences), mais qui va servir, quand même, va être bien utile, je crois, pour assurer l’agrippement que tu aimes, la manière que tu aimes… Mon amour, on s’accroche. On s’approche tellement qu’on s’accroche. Il y a un naturel, pas aller contre. Pas mépriser l’homosexualité, la tranquillité de l’homosexualité. La calme homosexualité, la liquide, la limpide homosexualité… »

Ce qui m’ennuie si je publie ça, c’est que j’ai tout de suite envie de dire le contraire. Ce qui donne : la furieuse homosexualité, la solide, la trouble homosexualité. Ou : l’homosexualité énervée, la gazeuse, l’opaque homosexualité. Ou : la nerveuse, l’excitée, la dure, la turbide homosexualité. L’agitée, la mouvementée homosexualité. Non : la calme homosexualité. L’été en hiver… Il suffit qu’une tourterelle fasse le bruit (ça peut être dans les conduits des canalisations de l’oreille interne…) Thomas parle de « transition », je dis que je me sens comme en vacances, l’été en hiver, l’enclave de la belle saison. Il me fait remarquer que le soleil est magnifique en effet. Et puis c’est là qu’il dit cette phrase : « Tu entends bien, mais tu n’écoutes pas. »

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