Thursday, January 22, 2009

La ligne 2

Pierre s’émerveille du nom de ma station de métro. La Chapelle. Ce nom que j’ai eu toute ma vie un peu honte de dire : « J’habite à La Chapelle... » Nothing. C’est pas connu. Pas de mouvement. Ce monde est tellement profane, que voulez-vous ? « ...Entre Barbès et Stalingrad. – Ah… » Alors, moi, c’est encore plus con. Je suis dans l’métro, je lis Chrétien de Troyes, Perceval ou le Conte du Graal, et je lis cette phrase :

Je lis : « Alors ils vont se jeter dans les bras l’un de l’autre, ils commencent à délacer les heaumes, les coiffes et les ventailles, et ils en rabattent les mailles ; puis ils s’en vont, exultant de joie. »

Ce qui me remplit de joie, en effet. (C’est Perceval et Gauvain qui s’embrassent après l’épisode célèbre des trois gouttes de sang sur la neige, l’épisode de la beauté.) Et je relève la tête pour voir où j’en suis. Courcelles. Je ne savais même pas que cette station existait.






Lors va li uns l’autre anbracier,
Si comancent a deslacier
Hiaumes et coifes et vantailles
Et traient contremont les mailles,
Puis si s’an vont joie menant.







Bon, bon, allez, ah la la, on est peu d’chose entre les mains de l’amour !

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1 Comments:

Anonymous Anonymous said...

Labels: pierre

2:15 PM  

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