Tuesday, March 03, 2009

Recopié pour Pierre

« Vienne le temps dont on s’éprenne ! » écrit Rimbaud.
Est-il possible de parvenir à cette simplicité où l’on évolue amoureusement dans le temps ?
Oui, c’est possible.
Une érotique du temps scintille au cœur de la parole. Cette érotique, James Joyce l’appelle, dans Finnegans Wake, la « pointe de l’événement ». Elle désigne Anna Livia Plurabelle, le personnage-rivière, qui est aussi le nom féminin de ses phrases. Elle désigne cette Pentecôte où les phrases parlent toutes les langues, où la parole et le temps coïncident à travers un ruissellement infini.
« Anna était, Livia est, Plurabelle sera », écrit Joyce.
Les trois dimensions du temps se condensent dans le nom de la déesse.
C’est la formule de l’extase du temps. De la mémoire en avant. De l’indemne.

Prélude à la délivrance, page 133.

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