Monday, June 29, 2009

Néon

J'ai rien pigé au Théâtre de la Ville. Ils en ont d'la chance ceux qui aiment la danse ! (Jean-Marc Adolphe...) J'y étais pas venu pour la danse, notez, mais pour voir ce qu'avait fait la plasticienne Ann Veronica Janssens à qui j'avais proposé de travailler avec moi pour Chaillot. (Et ce qu'elle a fait est sublime.) A un moment, je m'ennuyais tellement, je me suis mis à lire le programme. Ça ne m'a pas éclairé ! Le mot "corps" toutes les deux lignes ! Quand dira-t-on à ces danseurs idiots qu'il faudrait exprimer quelque chose ? A l'heure où l'on revoit Pina danser - ou parler - dans toutes les entrées Facebook, comment se fait-il que les danseurs "contemporains" gardent tout en eux cadenassé et se contentent d'exécuter une partition ? Pina n'est qu'expression, toute entière exprimée, dans Cafe Müller, par exemple, transparente, sans poids, et c'est là que ça vaut le coup : faire partie de l'humanité (et pas seulement de l'humanité de gauche qui ressent qu'elle a un corps !) Une phrase du programme : "Dans cet univers, le corps n'est plus assuré de ses limites." Et William Shakespeare : "Ma main lisse et humide, la prendrais-tu dans la tienne, qu'elle se dissoudrait ou semblerait se fondre dans ta paume." (C'est Vénus qui parle.) J'étais assis à côté d'une fille qui cochait ce qui était réussi et annotait quand il le fallait. Je me demandais si c'était Anne Theresa de Keersmaeker elle-même... ou un clone, elle semblait jeune. Avant que ça commence, nerveuse, accent belge : "Il y a toujours sur le côté gauche un néon qui, de temps en temps, clignote."

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