Sunday, September 20, 2009

Dostoïevski, Tchekhov

... S'il me fallait écrire... beaucoup d'énergie m'a donné ce stage, ce stage et ce spectacle, un de plus, mais différent, sans enjeu, que de la beauté, que de l'impalpable, bourré d'imaginaire, parlons du spectacle d'abord : Marlène Saldana et mon père, un duo, mon père a assuré comme une bête, fallait quand même tenir une heure et quart... (Marlène, bien entendu, ça va de soi), des poules (deux), les lumières de Clément Kaminski qui participent vraiment de la féerie, c'est à dire de la porosité du réel et de l'irréel, ce théâtre dans une grange (comme dit Marlène) et puis l'audience, les happy fews, idéale... La mère d'Emilie Borgo qui m'invite joue aussi, participation très juste pour la dernière scène, mais le gros du spectacle, bien sûr, est fait avec les vétérans de la troupe, ceux qui connaissent les trucs, ça me fait tellement plaisir, comme chez Tanguy, s'ils connaissent les trucs, mon père, Marlène, ça veut dire qu'ils sont à l'aise ! On passe les diapos sublimes de Marc Domage, principalement de Blektre, et puis la vidéo de Sophie Laly d'Hamlet (Villette) en fond sur le mur blanc, mon assistant, Gérard Vidal, derrière une colonne, parfois on voit son ombre, on voit aussi parfois passer Emilie : pour aller prévenir mon père, pour libérer les poules, pour apporter la nourriture (scène du repas). Le lendemain, on en parle au stage, deuxième partie, l'audience parfaite, l'imagination voyage, porosité totale, légère, l'imagination, dans le stage auquel m'a convié Emilie Borgo (Compagnie Passaros), il y a quatre handicapés mentaux, quatre handicapés physiques, quatre normaux plus un accompagnateur pour chacun des deux groupes d'handicapés plus Emilie plus mon assistant, Gérard Vidal, ce qui fait que nous sommes dix-sept, un groupe inoubliable, Emilie m'a dit que dès qu'elle les a rencontrés, elle n'a plus voulu les lâcher, ils travaillent en stage plusieurs fois dans l'année, presque une fois par mois, certains vont rejoindre sa prochaine création, au moins Patricia, très douée en solos ou duos de danse (parfaitement douée), moi, mon préféré, au final, c'est Claude, si transparent, si émouvant, si beau et il porte si bien les costumes, si romanesque, il peut tout jouer de la littérature étrangère, pourtant bien Français, il est sincèrement ému de ces journées, sérieusement ému, c'est lui que j'aimerais amener avec moi, avec lui ça ne ressemblerait ni à Pippo Delbono, ni à Raymund Hoghe, ni à François Tanguy, ni à Jérôme Deschamps, ni à Christoph Marthaler, ni à Krzysztof Warlikowski, mais peut-être aux Russes, peut-être à Dostoïevski, peut-être à Tchekhov....

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1 Comments:

Anonymous Emilie-Jeanne said...

Encore dans cet état entre le réel et l'imaginaire quand les cellules prennent une texture différente. La magie D'yves-Nöel au pays des poulets et poulettes de Bresse a opéré.
Tu peux emmener Claude on tour en russie ou ailleurs et revenir quand tu veux !

3:56 PM  

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