Wednesday, December 02, 2009

Poème (égyptien, 6)

Je suis dans l'avion (qui m'emmène de Paris au Caire) et - pourtant ça m'est déjà arrivé - le stylo se met à fuir, à cracher son encre. Une tache sur le pantalon à rayures sombres Ann Demeulemeester (que j'avais acheté pour jouer le rôle d'Edouard Levé). Je m'aperçois que la "serviette rafraîchissante" donnée avec le repas efface magiquement les taches d'encres que j'avais sur les doigts, alors je l'essaye pour la tache du pantalon. Ça a l'air de marcher. J'efface, j'efface, j'éponge, j'efface. Quand ma serviette est noire, je demande celle de mon voisin qu'il n'a pas utilisée et je continue. Je frotte, j'aspire, j'efface la tache. Le résultat semble impeccable. Un peu trop ? Maintenant que tout a séché, une grande tache blanche à l'emplacement de la tache initiale. L'égyptienne serviette a effacé aussi les rayures grises d'Ann Demeulemeester.



Oseriez-vous, par tache de superposition, commencer un texte par : "Personne ne va lire ce que j'écris ici." ? Oseriez-vous ? N'auriez-vous pas peur de perdre votre carnet, votre temps, votre âme - par superstition ?
Dieu est inconscient, c'est vrai (j'oubliais). Il ne peut pas lire, mais c'est tenter le diable.

Maintenant nous campons dans l'oasis.



La télévision sursaturée, feu d'artifice.

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