Sunday, January 18, 2009

Lettres du dimanche soir

À Claude Schmitz.

j’ai trébuché plusieurs fois sur les os

ébloui par ton talent comme je l'ai été par ta présence.
c'est sublime, ton truc ! je le regarde depuis hier sans discontinuer. je suis très lent à regarder des images, de plus en plus, c'est plus d'effort encore pour moi que de lire un livre, mais, embarqué dans un film, quand j'en regarde (jamais au cinéma, mais sur l'ordinateur), ou dans ton film, ça peut me prendre quatre jours, ou beaucoup plus... c'est un peu embêtant... alors je vais arrêter, mais, évidemment, confirmation totale de mon intérêt pour tes propositions, je sais pas quoi te dire, je suis fatigué, on a beaucoup parlé, on pourrait encore parlé beaucoup, en tout cas, je suis avec toi d'ores et déjà corps et âme !

Aujourd’hui, passé la journée avec Claude Schmitz (born 1979) qui venait de Bruxelles pour me proposer un avenir éblouissant. Je ne l’avais pas remarqué dans quelques échanges de mails, je n’aime pas penser à des choses qu’on me propose et qui dans l’immense majorité des cas ne se font jamais – mais, là, à sa descente du train, j’ai vu tout de suite que tout allait se faire, qu’il n’y avait qu’à dérouler l’amour, le tapis rouge de l’amour à la descente du Thalys et que tout ce qu’on voulait se ferait et que, même dans le cas où ça ne se ferait pas, c’était égal, c’était fait. (...)

le texte, j'pourrais dire des choses, peut-être, mais ça me fait penser aux derniers mots de la mère de Pierre (morte d'un cancer assez foudroyant) (Pierre, c'est, je crois que je t'en ai parlé, ce garçon qui occupe une partie de ma vie affective, là, dans les rets de son blog : http://guarantyofsanity.hautetfort.com/)

(c’est ce que disait ma mère, parole d'amour, morte dans la foi la plus aveugle, si ce n’était ce soubresaut avant qu’elle perdît conscience: « on est normal / est-ce qu’on est normal / on est normal / est-ce qu’on est normal /on est normal / est-ce qu’on est normal... ».)

je t'embrasse

Yvno






À Nans Quetel.

ouh là ! tu m'tentes !
j'ai quitté Hélèna (depuis quelques jours), je cherche une nouvelle femme... que tu pourrais m'aider à trouver...
et puis, en attendant, y aurait l'amitié...

chose dont je t'assure, cher Nans !

Yvno






À Nathalie Quintane.

tu as très bien compris la situation ! tout le monde est « artiste », c'est ça, l'astuce... c'est vrai que 5000 euros, c'est pas beaucoup – quand on aura enlevé tous les billets de train de ces voyages... c'est le problème des petites subventions, souvent ça ne sert qu'à payer les frais (ou l'administrateur chargé de s'occuper du dossier de demande de subvention), ce qui fait qu'il vaut mieux rien demander, si on veut rester pauvre, mais sexy – il y aurait une autre solution, c'est de devenir comme François-Marie Banier tout de suite très très riche en étant très très sexy, ensemble indémêlable, mais c'est pas donné à tout le monde, ce haut niveau (c'est lui qui a créé le nom du parfum Poison et aussi Opium). mais, mon enthousiasme, c'est toi qui le déclenches et la pièce et la vie, t'inquiètes pas, on y arrivera !
je cherche à fermer mon association, vingt-cinq spectacles sous le nom du Dispariteur, je voudrais passer à autre chose, t'as pas une idée d'un nouveau nom, non ? (qui ouvrirait.)
sinon je cherche aussi une nouvelle copine (« d'un type nouveau »), si jamais t'en vois quelqu'une mieux que moi je la verrais (ce serait pas difficile, j'ai pas les yeux en face des trous)...
et je suis tombé amoureux d'un blog : http://guarantyofsanity.hautetfort.com/
et mon téléphone : 06 84 60 94 58.
et il faut que je t'appelle bientôt pour te demander ton avis sur un « arrangement ». en fait, je peux t'en parler là : je ne sais pas ce que je vais faire à Chaillot (mois de mai), y a très très peu d'argent, ça dépendra de si j'en trouve, mais j'avais pensé faire un contrat (avec Chaillot) sur Blektre (à l'heure actuelle vraiment pas assez d'argent pour qu'on le joue dix-huit fois dans la forme que tu connais – même dans cette forme), ce qui me permettrait déjà de toucher l'argent du CNT (qui va disparaître de toute façon) – ensuite, je trouverai bien le moyen de faire ce que je veux, un Blektre en réduction (j'avais l'idée d'imiter Marcel Duchamp quand il a fait son œuvre en miniature pour que ça tienne dans une valise, refaire les – certains des – spectacles en miniature puisque aussi l'œuvre « Dispariteur » est achevée...) – ou, au contraire, quelque chansons en avant-première extraites de l'opérette... enfin, une astuce, qui fait que Blektre serait jouer d'une façon ou d'une autre... je voulais te demander si tu n'y voyais pas d'inconvénient ?
Hubert, que j'ai croisé (et je lui ai donné l'opérette, ce que tu as peut-être fait de ton côté), pas de nouvelle de moi à Actoral. il m'en parlait régulièrement, mais, là, il m'en parle plus - et comme, aussi, il sort maintenant avec un ancien amant à moi, je me demande si je l'énerve pas un peu (mais ça doit être dans ma tête).

je t'embrasse, toi

Yvno






À Jean-Pierre Ceton.

ah oui, le fond classique, il a, c'est sûr – et il joue des temps et des formes, je crois... j'ai lu des poèmes en octosyllabe qu'il a écrits après avoir lu François Villon et William Cliff – mais, le fond, c'est qu'il est brillant et vide, comme la lumière, et que ça prend la forme de la littérature – littérature de genre, me dit-il, homosexuel... (ce qui veut dire : mémoire du religieux – sans doute le lien Duras-les homos : le religieux – ) mais je peux rien trop en dire, je le bois en intraveineuse (y a pas d'quoi s'vanter).

embrasse starsecrete que j'écoute au moins sur MySpace, c'est beau (et peut-être vendredi).

bises

Yvno






À Laure Limongi. http://rougelarsenrose.blogspot.com/

ah ben merci ! je vais enfin devenir intelligent et cultivé (en te lisant) – et, même, je vais peut-être réussir à comprendre, puisque je vois que tu as le même serveur que moi, comment on met des liens, des vidéos, de trucs qui fusent, qui relient, sur ce système de blog que je n'ai toujours pas saisi...

YN

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Rose poussière

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Les mites

La pièce est inspirée d’une comédie anglaise, The Old Ladies, que Jouvet avait pensé monter en 1935. Giraudoux l’a adaptée en forgeant les personnages des « folles » d’après les vieilles femmes qu’il voit arpenter les rues parisiennes dans leurs vêtements démodés de la Belle Époque. Il en fait des résistantes aux nouveaux pouvoirs de l’argent, aux mecs qui bouleversent leurs vies en transformant leur quartier. Pour mettre en scène La Folle de Chaillot, Jouvet a besoin d’argent. Il parvient à obtenir une subvention du Gouvernement provisoire dirigé par De Gaulle, faveur remarquable en cette période de réorganisation des institutions françaises. Jouvet, déjà auréolé par ses succès d’avant-guerre et sa participation au Cartel, apparaît en effet à son retour d’Amérique comme le De Gaulle de la culture. Mais cette subvention ne suffit pas à couvrir tous les frais, en particulier ceux des costumes. Un journaliste lui suggère alors de faire appel à la générosité du public, et publie dans Le Figaro, le 30 octobre 1945, un petit article intitulé « Contribuez à vêtir la Folle de Chaillot » : « Je suis certain, nous disait, hier soir, Louis Jouvet, que parmi vos lecteurs il doit y en avoir qui ont conservé, ou, du moins, qui connaissent des gens qui ont conservé dans leurs armoires et leurs greniers de vieux vêtements féminins d’il y a quarante ou cinquante ans, d’entre 1895 et 1910, des robes
qu’ont portées nos mères ou nos grands-mères, des robes en taffetas de soie, couvertes de dentelles, de fanfreluches, de paillettes, des chapeaux chargés de plumes d’autruches, d’oiseaux empaillés, de fleurs artificielles, des bas ornés d’incrustations, des sacs à main, des ombrelles, des bottines, enfin tout ce qui était à la mode à cette époque. Eh bien ! s’ils voulaient m’envoyer ces objets, ils me rendraient un grand service pour habiller certains interprètes de la pièce de Giraudoux. (...) » En dix jours se manifestent plus de six cent cinquante donateurs. On fait la queue devant l’Athénée. Une aristocrate offre même une garde-robe complète, lingerie comprise.

Florent Delval.

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