Wednesday, December 02, 2009

Avec mon idole



Photos Caroline Ablain.

Labels:

Poème (égyptien, 9)

Les soirées.



Je ne suis pas pressé. Il y a au bout du bien-être (pourquoi au bout ? en plein d'dans) l'Egypte qui remonte... C'est à dire, les moments calmes où on te fout la paix sont rares.
Tu as mangé dans le restaurant chic. Tu as payé, tu as laissé un bon pourboire, le garçon t'a laissé en te remerciant. C'est le moment calme.

Ça ne t'a pas empêché de voir le peuple puisque le restaurant donne sur le parc et que tu as mangé en terrasse.
Les enfants escaladent la barrière. A qui appartiennent-ils ? Aux riches, aux pauvres ?
Avant le pourboire, le garçon m'a montré la citadelle "à visiter". Ah, oui, la citadelle... Tout le monde est très aimable ici. Le problème, c'est que "très aimable", il faut comprendre : backchich.
Vous préfériez donner, si vous aviez le choix, à la poule qui ne demande rien, au chien qui se tourne vers vous d'un air grave, aux ânes qui vous regardent avec intensité, à la vache qui va mourir, ou aux multiples de chats faméliques qui fouillent les tas d'ordure, par exemple au petit blanc sale qui jouait avec le cafard...
Mais non, vous appartenez à la race des rusés, c'est pitié.
Si vous n'êtes pas sœur Emmanuelle, vous avez forcément à gérer tout ça.

Les déductions de voyage sont justes et fausses.






Et cette langue dont tu ne comprends pas un mot (sauf le mot "hasard"). Cette langue qui se mêle à tout, incessante, et qui n'a pas de sens, que dit-elle ? Elle tresse comme une musique. La terre roule, et nous avec, son rythme si simple jour nuit jour nuit... L'ombre de ma main et de mon crayon forme sur la page une tête d'Anubis.






Du haut de la colline, la ville s'est noircie grâce aux lumières du restaurant chic. La ville noire et éclairée plus parcimonieusement que New York devient une ville du futur.

Labels:

Poème (égyptien, 8)

Je me demandais si cette splendeur de la vie venait de l'artiste qui l'avait idéalisée où si les gens vivaient vraiment ainsi dans le raffinement et le chant des oiseaux, l'amour et la sagesse.

Labels:

Belle de jour

"Toutes les perspectives sont aussi nébuleuses que d'habitude, mais ce sont des images brumeuses modifiées."

Labels:

Poème (égyptien, 7)

Cette couleur du sang... C'est pas rouge... Enfin, le rouge a à voir là-d'dans.
Le rouge du sang, le vert pour les non-violents.
Le vert pour la paix, le rouge pour la guerre.

Je voyais la vache, sa peur et son calme et je voyais qu'on pouvait tuer tout le monde comme ça devant tout le monde - le sacrifice. Et puis, là, tu es face à un meurtre. Tuer.

J'entrais dans le jardin du musée Egyptien. La sécurité démultipliée me donnait l'impression d'entrer dans une ambassade et me rassurait. Il y avait des fontaines avec déjà des sphinx et des statues. Je n'y croyais pas encore. Je croyais plus à cette couleur verte des quelques pelouses et des acacias. Quelques pancartes "No smoking" aussi, je m'y raccrochais. Le monde, on n'a pas fini d'en souffrir. Pendant un moment on ne tue pas - et puis on tue.



La mort, il y avait comme un souffle désert. Les rues s'étaient vidées. Quelques officiers à l'endroit des cinémas.



Jour férié.



Et justement, vous me croirez ou non, le livre que j'ouvre le soir avant de m'endormir, c'est le récit d'un vieux chacal qui demande : "Plus aucune plainte d'un agneau que l'Arabe est en train de saigner ; les animaux doivent pouvoir crever en paix." C'est pour ça que je lis maintenant. C'est parce que le livre, quoi qu'il arrive, a toujours du sens - et à n'importe quelle page, n'importe quelle ligne, n'importe quel livre.
La blancheur, la noirceur est une ordure. Tout est ordure.

Lire ou aimer.

Labels:

Poème (égyptien, 6)

Je suis dans l'avion (qui m'emmène de Paris au Caire) et - pourtant ça m'est déjà arrivé - le stylo se met à fuir, à cracher son encre. Une tache sur le pantalon à rayures sombres Ann Demeulemeester (que j'avais acheté pour jouer le rôle d'Edouard Levé). Je m'aperçois que la "serviette rafraîchissante" donnée avec le repas efface magiquement les taches d'encres que j'avais sur les doigts, alors je l'essaye pour la tache du pantalon. Ça a l'air de marcher. J'efface, j'efface, j'éponge, j'efface. Quand ma serviette est noire, je demande celle de mon voisin qu'il n'a pas utilisée et je continue. Je frotte, j'aspire, j'efface la tache. Le résultat semble impeccable. Un peu trop ? Maintenant que tout a séché, une grande tache blanche à l'emplacement de la tache initiale. L'égyptienne serviette a effacé aussi les rayures grises d'Ann Demeulemeester.



Oseriez-vous, par tache de superposition, commencer un texte par : "Personne ne va lire ce que j'écris ici." ? Oseriez-vous ? N'auriez-vous pas peur de perdre votre carnet, votre temps, votre âme - par superstition ?
Dieu est inconscient, c'est vrai (j'oubliais). Il ne peut pas lire, mais c'est tenter le diable.

Maintenant nous campons dans l'oasis.



La télévision sursaturée, feu d'artifice.

Labels:

Belle de jour

"Toujours prêt, sa maison est portable, il vit toujours dans son coin de pays natal."

Labels:

Belle de jour

"Personne ne va lire ce que j'écris ici."

Labels:

Al-Azhar Park


















































Labels: