Sunday, December 20, 2009

La faim

Le Currywurst, il faut vraiment être affamé pour en goûter toutes les saveurs. C'est la nourriture du pauvre. Ne rien avoir dans le ventre.
La saucisse croustillante découpée en morceaux généreusement noyés dans le ketchup et la poussière de curry.
J'avais encore très faim. J'en avais pris deux. La dame de l'Imbiss qui se gelait derrière sa vitrine coulissante m'avait proposé un café, j'avais compris : "gratis". Mais, non, j'en avais pris plusieurs au Berghain dans la nuit. (J'étais encore surexcité.)
J'entrais dans le Grill où j'avais attendu Felix le premier soir - il était apparu, créature à la Jean Genet, encadré de six ou sept flics, on s'en souvient - et je commandais, comme le premier soir, une Linsensuppe (soupe de lentilles) à deux euros cinquante. Ça aussi : une nourriture de pauvre - donc sublime. Du chaud. Bien au chaud. Charlie Chaplin.
Là encore je voulais en prendre une deuxième assiette, "Noch Mal." Mais : "Finito !"
J'avais encore faim. Je marchais jusqu'à la nuit tombée et je rencontrais Felix sur le trottoir entouré de sa bande de pote. On s'embrassait presque normal sans se remémorer les folies de la nuit. On s'arrangeait pour les clés, je n'avais qu'à les déposer... let me think... au Kiosk. Quel Kiosk ? Celui-là... ou un autre.
Je suis rentré vous écrire ça et c'est maintenant - que je dois déposer les clés au Kiosk. Je prends l'avion tout à l'heure. Retour à Paris.

Labels:

11 fois Anna M.












Photos (et titre) Vincent Roumagnac.

Inventur










Labels:

Felix Forever

Tout le monde s'aime, tout le monde se connaît, la fatigue est un film ; soudain un visage plus jeune - plus éternellement jeune - fuit. Robin Causse.

Il y a un bar que j'adore, dans cette boîte, c'est une ville dans la ville. On y boit des choses really special, il y a des sandwichs, moi, j'y prends des cafés (des espressos). Il n'y a presque personne, il faut connaître, on n'y monte que par un petit escalier en ferraille (c'est dérobé). Il y a des glaces aussi. Je veux dire des ice-creams. Je peux rester des jours dans cet endroit avec mon carnet, certainement l'un des endroits les plus cool du monde pour moi.

Felix est merveilleux. Simplement, ça. Y a rien à en dire : merveilleux. Ceux qui comprennent ce que ce mot veut dire comprendront, ceux qui ne comprennent pas ne comprendront pas. Ces choses-là, ça ne se décrit pas... Merde, je ne sais plus ce que je voulais dire - ou plutôt comment je voulais dire - parce qu'il y a un type (j'allais dire : un connard) qui m'a interrompu pour me demander si j'écrivais mon diary...
C'est très rare, à Berlin, que je sois importuné, vraiment très rare. Ça, je peux le noter, le préciser. Mais dire à quel point Felix est merveilleux, ça ne peut pas se dire. Ceux qui m'aiment comprendront.

Tiens, si j'allais le rejoindre, si j'allais à sa recherche, si j'allais le toucher encore, perfect body, disponible aux garçons, pas de fille en ce moment, pas d'appétit sexuel pour autant, merveilleux, je vous dis.

Dans la boîte, des carrés rouges sur fonds rouges, des carrés bleus sur fonds bleus... La lumière orange comme une fumée. C'est une fumée ! Ann Veronica Janssens.

L'idée que Felix arrache ses vêtements, déchire ses chaussures lui-même - vu par les trois filles : la mère, l'amante, la mort.

D'une semaine à l'autre, ils avaient totalement changé l'éclairage.
Et la musique n'était pas la même. Même : méconnaissable. Quelqu'un portait un carton de bière marqué Beck's. La musique hachurait menu.

Je pensais à mes acteurs. J'y pense souvent.
Comment se fait-il que Guillaume Allardi, Thomas Scimeca, Felix M. Ott... ne tournent pas à plein régime ? Ça ne me frappe pas chez les filles qui me paraissent plus entières. Seul Jonathan Capdevielle use de sa virtuosité comme il l'entend. Guillaume, Thomas, Felix... surnaturellement doués, cherchent (peut-être) à se détourner de la chose en face. Quel est leur inconscient ? (Je veux dire : le mien.)

Qu'est-ce que vous allez faire en boîte ? - Penser.
Des masses de sons sans aucun dérangement comme un torrent. Dans cette boîte immense comme l'amour, l'eau courante est glacée comme dans les fontaines de mon village. Je suis partout. Rien n'est dégoûtant, tous sont en bonne santé, même le corps bodybuildé est sans effort.
Homme-femme, la sexualité : ce secret partagé.
Dans une alcôve, un garçon léchait le pussy d'une Gretchen (costume de). Puis ensuite, lorsque je repassais, l'introduisait, l'utilisant comme il se doit comme un fourreau.

Labels:

Today (Last days)

























Nils.











Labels: