Wednesday, June 16, 2010

Météo

en pensant à Jocelyn Cottencin



On ne se souviendra pas de ces jours. La pluie sans discontinuer tout au bord du lac. Le mois de juin est le mois des rivières. Les mois de juin sont les mois. Toutes les bêtes ont absolument disparu. La torture, c'est d'avoir envie de pisser. Mais où sont-elles noyées ? Il y a très peu de secondes entre les gouttes. La sorcellerie. Twin Peaks. Les oreilles bouchées par la cire, par la mousse, pour ne pas entendre la pluie sur la mouille, constamment la pluie. Dominique Gonzalez-Foerster avait prédit (avait vu juste). Toutes les œuvres d'art sont détrempées. Détrempées plutôt que trempées. Je ne sais pas. Les fleurs revivent. Celles coupées que quelqu'un avait déposées sur le marchepied de ma caravane pendant la nuit ou mon départ, ce dimanche, revivent puisqu'elles sont dans l'eau et que la boue même, grossie, grossissante embourbe le pied, les roues, le marchepied de ma caravane. C'est une chanson. La caravane. Il y a l'eau. Anosmie. Shakespeare et on dégage. Surdité. Aveugle. Des yeux de sourds. (Météo.)

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