Friday, July 09, 2010

Dossier de presse

Yves-Noël Genod

Le Parc intérieur


Dossier de presse







Vénus & Adonis tel que vous l’avez vu à Avignon est une déclinaison d’un spectacle plus complexe (à quatre personnages) que j’ai donné l’an dernier, en juin, au théâtre de Gennevilliers. On peut regarder sur le site vimeo un clip vidéo de ce spectacle joué dans la grande salle du théâtre, rideau de fer presque baissé pendant presque tout le spectacle. Pierre Courcelle (à la flute), Felix M. Ott (Adonis), Kate Moran (Vénus) et moi-même (en narrateur). Des costumes de Yannis Kokkos/Antoine Vitez prêtés par le théâtre de Chaillot.

Tous mes spectacles (trente-cinq au répertoire) sont documentés, photos et textes, sur mon blog (il est vrai, les jours s’accumulant, d’une manière un peu confuse).

Ce spectacle d’Avignon est aussi né de la rencontre, il y a un an, avec cette salle sublime dans laquelle m’a fait entrer Benjamin Boiffier, directeur artistique de la Condition des soies. C’est cette salle ronde, véritable instrument de musique, qui a déterminé le choix de la poésie. Je l’habite parce qu’elle m’habille. Comme nous le savons (et comme le redit magistralement, en ce moment, Christoph Marthaler dans la cour d’Honneur), au théâtre, l’habit fait le moine.

Les vingt-cinq affiches (éditées en cartes) sont de François Olislaeger, dessinateur aux « Inrocks », au « Monde »…

N’hésitez pas à me contacter pour tout autre renseignement.


Yves-Noël Genod, 10/07/2010



Adresses vimeo :

http://vimeo.com/5972783

http://vimeo.com/8837414

Adresse du blog :

http://ledispariteur.blogspot.com/

Contact :

ledispariteur@gmail.com

06 84 60 94 58




(A la Condition des soies jusqu’au 31 juillet à 18 heures.)






Le mouvement dramatique du poème s'articule sur le refus obstiné d'Adonis de participer au festin sensuel que Vénus lui offre, mais dans lequel il craint d'être dévoré. Vénus, brûlant de se repaître de lui est vraiment la Vénus de Racine au sens le plus concret du mot - Vénus tout entière à sa proie attachée. D'ailleurs, les analogies, les images et les métaphores qui relèvent de la chasse, des animaux chasseurs et chassés abondent dans le poème qui est, au fond, le récit de deux chasses : Vénus chassant Adonis, le désir physique essayant de contraindre la frigidité, la soif de caresses à la poursuite de la lèvre qui fuit, la lascivité ondoyant autour du corps de marbre. Elle est l'oiseau de proie, aigle, vautour, faucon qui fond sur l'oiseau pris au piège, sur le daim et sur le faon. C'est le premier mouvement du poème, qui se déroule, suivant les épisodes, avec la frénésie inconsolée d'un désir qui n'aboutit pas, ou la lenteur calculée des persuasions sans effet. L'autre mouvement, c'est la chasse d'Adonis, qui pour mieux fuir devient chasseur, et s'élance à la poursuite du sanglier, pour voir, hélas, s'accomplir son destin de victime.






« Il entre en scène discrètement, sur le côté, comme si de rien n’était. Il est comme ça Yves-Noël Genod, l’air de rien. Il a le don de nous faire croire que tout est simple, improvisé sur le moment. Yves-Noël Genod est chouchouté au théâtre2gennevilliers. C’est sa deuxième année au Festival TJCC, ce qui lui confère un statut particulier, celui d’artiste revenant (le genre gamin collant dont il est impossible de se débarrasser) ou de créateur préféré (le genre tellement doué et attachant qu’on ne peut pas s’empêcher de l’inviter, au risque de faire des jaloux dans le métier). Après Oh, pas d’femme, pas d’cri, Yves-Noël Genod présente Vénus & Adonis, divagation shakespearienne, bucolique et printanière. Le metteur en scène s’octroie le rôle sur mesure du narrateur. Il est celui qui se pose devant nous, en avant scène, pour nous conter une histoire. C’est le B-A-BA du théâtre, son origine, sa source claire. « Je vais vous raconter le début d'une histoire rocambolesque, celle de Vénus et d'Adonis. Ça commence avec le soleil... ». Dès les premiers mots, on est conquis, tellement l’homme a l’art de créer entre lui et son public un espace de communication directe dans lequel notre présence de spectateur est totalement inclue à la représentation. Moitié urbain contemporain (jean, baskets), moitié théâtral et décalé (sa veste à manches ballons s’ouvre sur son torse nu, ses doigts sont garnis de bagues énormes), son costume semble être le reflet de ce positionnement. Il lui confère une silhouette hybride, majestueuse et désinvolte à la fois. Il a quelque chose de la classe nonchalante d’un Gainsbourg, ce côté rock’n roll décadent aussi. Mais le comédien ne se repose pas sur les lauriers de son aura, il nous livre la prose shakespearienne avec un sens musical de la phrase : sa respiration, son rythme, son moelleux même. Il fait de Shakespeare un auteur de proximité sans l’affaiblir, sans le trahir dans ses mots, le restituant même (par le biais de la comédienne américaine Kate Moran) dans sa langue originelle. Le reste n’est pas à dévoiler mais à savourer sur place tant la grâce, parfois, échappe aux mots, tant les expériences théâtrales d’Yves-Noël Genod ne se laissent pas étiqueter ni déchiffrer. Après, c’est une affaire de sensibilité. La sienne est aiguisée comme la plume du poète. »

Marie Plantin (Premiere.fr)






« Dans ma jeunesse je croyais à l’expression : j’avais lu Croce et cette lecture avait eu des effets fâcheux. Je souhaitais exprimer toute réalité. Par exemple, s’il s’agissait d’un coucher de soleil, je croyais qu’il me fallait chercher le mot exact pour l’exprimer, le mot ou plutôt la plus surprenante métaphore. Aujourd’hui j’en suis arrivé à ceci (cette conclusion peut sembler triste) : je ne crois plus en l’expression, je ne crois qu’en l’allusion. Après tout, que sont les mots ? Les mots sont des symboles qui représentent des souvenirs que nous partageons avec les autres. Si j’emploie un mot, ce mot n’a de sens pour vous que si vous avez l’expérience de la réalité qu’il représente. Autrement il ne vous dira rien. On ne peut donc, je crois, que faire allusion, c’est-à-dire aider le lecteur à imaginer. Et si le lecteur a une certaine vivacité d’esprit, la suggestion sera suffisante.
L’efficacité s’obtient ainsi – et ma paresse y trouve son compte. »

Jorge Luis Borges, L’Art de poésie, Gallimard.

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