Wednesday, July 28, 2010

L'Inconséquence des thérapeutes

ou vivre sur terre

(Mon journal dans la cour des grands)



Le problème que j'ai de connaître des gens célèbres, c'est que je ne peux pas raconter leur vie sur mon blog !

Regarder danser Foofwa d'Imobilité toute la nuit. Le merveilleux Foofwa réversible, qu'on peut inverser, j'veux dire, comme une marine, air-mer, air-terre, haut-bas, il est dans tous les sens, il a autant d'énergie vers le haut que vers le bas, objet de la terre, objet inventé pour vivre sur terre.

Bon, sans tout raconter, J. se fait masser tous les jours depuis qu'elle est à Avignon. Elle dit qu'elle ne va pas bien, mais elle est rayonnante. Elle est d'abord allée dans un salon qui s'est révélé quelque chose d'assez échangiste-pornographique (elle ne s'en est aperçu que le deuxième jour), "une ambiance à la Claude Chabrol", puis elle a enchaîné avec P. B qui se déplace à domicile, que j'avais vue la semaine précédente et qui m'avait fait vraiment du bien (conseillée par le festival). Alors donc vient le jour où J., elle-aussi, me rejoint à 17h15 pour recevoir, à 17h45, le public au champagne et jouer une mini première partie de 18h à 18h05 puis une apparition dans le cours du spectacle puis les saluts. On répète un tout petit peu. Elle a préparé une chanson de Stevie Wonder, je crois, qu'elle a traduite et qu'elle voudrait dire (elle a ses papiers). Je n'entends rien de ce qu'elle dit. Je lui propose alors de la chantonner (elle chante si bien). Elle me dit qu'elle n'a plus de voix (en effet) et qu'elle ne va pas bien du tout, que la masseuse lui a dit qu'elle était comme une accidentée de la route et que ça ne l'étonne pas, qu'avec tout ce qu'elle a vécu depuis trois mois, etc. Elle pleure, elle pleure, elle pleure. Catastrophe. Elle est à ramasser à la petite cuillère, elle est comme droguée. NE JAMAIS SE FAIRE MASSER OU DU SHIATSU OU DES TRUCS COMME CA UN JOUR DE REPRESENTATION ! A moins de fatigue extrême, de courbatures. Ce sont des pratiques qui déconstruisent, mais qui ne reconstruisent pas (en donnant les directions). J'aurais peut-être dû dire à J. : "Tu sers le champagne et puis rentre chez toi." Je dis au contraire : "Raconte ça au public, cette vérité de maintenant, cette émotion." Mais elle : "Oh, non, je ne peux pas raconter ça..." Pauvre enfant-chatte. Elle si surnaturelle, si forte, tout d'un coup plus personne. Gros chagrin. Je pense à Marilyn.

Alors je me suis mis à danser dans l'espace vide, imitant Foofwa, danseur pas malade ou J. quand elle est en forme (comme dans son concert de la Flèche d'or), en ayant trop chaud, en gardant mon écharpe (celle de Stéphane).

Vincent Dissez est passé aussi tout à l'heure, très en forme. Il adore jouer avec Podalydès qui réinvente tout chaque jour (c'est vrai). Il me dit que ses parents ont adoré mon spectacle et que J. lui a dit, après la générale, (il l'imite très bien) : "Bon... Vincent... continue bien de jouer ce spectacle horrible."

J'ai quand même repris contact avec la masseuse pour un rendez-vous. Mais, tout à l'heure - nous sommes aujourd'hui le 28 -, elle m'appelle pour l'annuler. C'est la fin de cette histoire. Elle a des problèmes de santé, elle est obligé d'arrêter tous ses rendez-vous de la semaine. Je ne l'a reverrai donc pas. Ça l'embête, elle avait oublié son réveil chez moi. "Je sors du laboratoire. Y a plus qu'à attendre."

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