Friday, August 20, 2010

Un cri d'oiseau nouveau

Bientôt midi. Mozart. Thomas Bernardt. Fenêtres ouvertes sur le parc (l'hôtel est à l'extérieur de la ville). Un cri d'oiseau nouveau.

La ville est encore inaudible. Elle semble invisible. Une façade. Je m'en veux de ne pas aller visiter ses églises baroques. Je m'en veux de ne pas monter à sa fortress. Je m'en veux de ne pas aller me baigner dans ses lacs (qu'on m'a indiqués).

Je ne tape pas complètement. On a laissé le faux ongle au petit doigt. On n'en pouvait plus d'essayer de les arracher. Ici, les maquilleuses changent tous les jours. Ce qui est assez agréable parce que je change de tête tous les jours. Chacune a sa propre interprétation de Frankenstein. Et, franchement, je trouve ça pas mal. De toute façon, j'adore le maquillage. Mais celle d'hier a archicollé les faux ongles, très consciencieuse.

On s'entend bien dans cette équipe internationale. Les Belges (Wallons et Flamands), les Anglais, les Galloises, les Irlandaises, les Américains, les Français... On a découvert qu'il y avait cinq Juifs dans la compagnie. Forcément, ici, on y pense. Trois Arié (ou Arieh), un Boris et Philippe, l'administrateur. Hier, j'ai insulté ce pauvre public endimanché. Toutes les insultes de la créature à son créateur. Les morceaux de Shakespeare, les plaintes, les hurlements, reproches infinis, tout avait un sens infini et très clair : qu'avez-vous fait, vous les catholiques (j'ai déposé la crucifix et le portrait de Marie - plus la Bible - dans ma chambre de l'hôtel St. Virgil) et comment comptez-vous expier vos péchés, vous qui êtes damnés pour les siècles des siècles ? C'était assez agressif, mais tellement tentant... Il suffisait de ne changer aucun mot, mais de diriger l'intention (ou le sous-texte) de telle manière à être complètement compris. On peut tout faire avec le théâtre. Tout ce qu'on pense se voit (comme pensait la petite Catherine Mouchet). En tout cas, Vincent, décidément vraiment smart, l'a perçu. C'est lui qui m'en a parlé : "Tu n'y es pas allé de main morte !" Ce soir, il y a un débat. Ça va donner. C'est pour ça que je révise un peu mon Thomas Bernardt...

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