Thursday, August 05, 2010

...le glaïeul fauve, avec les cygnes au col fin...

Sans le décalage horaire, ma première journée en Corse me rappelait les Caraïbes...
J'avais laissé la porte de mon bungalow ouverte, alors, à l'aube, le soleil tapait de face. Dans le rêve, j'avais le choix, porté par une corde (d'un hélicoptère, peut-être ?), de m'ensabler dans des sables mouvants jusqu'à la mort si je coupais la corde, de m'ensabler - c'était nommé comme ça - dans L'ŒUVRE DU SAVOIR GLOBAL.
La veille, j'avais relu sans fin le passage de L'Eau et les Rêves qui me fascinait où Gaston Bachelard explique que si le mot glaïeul revient si souvent dans les poèmes sur l'eau, c'est à cause seulement de son son. J'étais fasciné parce que je me souvenais parfaitement avoir écrit ce mot dans un poème, ce mot "poétique", puis - repentir - en avoir cherché l'étymologie qui jurait tellement avec le son (glaive) que j'y avais renoncé.
Mais Bachelard écrivait :
"Le glaïeul est alors un soupir spécial de la rivière, un soupir synchrone, en nous, avec un léger, très léger chagrin qui s'étale, qui s'écoule et qu'on ne nommera plus. Le glaïeul est un demi-deuil de l'eau mélancolique. Loin d'être une couleur éclatante qui se souvient, qui se reflète, c'est un léger sanglot qu'on oublie. Les syllabes "liquides" amollissent et emportent des images arrêtées un instant sur un souvenir ancien. Elles rendent à la tristesse un peu de fluidité."

Ce que je relis encore après avoir pissé, bu un verre et tiré les rideaux.

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