Saturday, October 23, 2010

Oui, j'ai traîné en ville parmi les 100 visages

Journée difficile, pas nulle, mais difficile. Publicité, hier (rendez-vous Jean-Michel Ribes, radio, fête…), descente aujourd’hui. Pris dans la foule. La peur. Pas vraiment la peur, mais le jeu de la foule, l’inquiétude, le « on est tous sur le même bateau ». Des accalmies, bien sûr, mais… de faux-semblants. (Le faux-semblant étant très proche du vrai, aimant le vrai, je dirais...) J’ai feuilleté le livre de paperolles de Marilyn Monroe, un bout de texte, un poème peut-être ou elle dit qu’elle est fatiguée des human beings, les autres (si nombreux), qu’elle comprend que chacun à ses problèmes comme elle a les siens, mais quand même « j’en ai marre ». Ça a fait tilt. Et j’ai attendu si longtemps, la pleine nuit, pour qu’enfin ça se décante. Avec l’aide de Vincent Cespédès, son enthousiasme (je regarde des vidéos). Puis j’ouvre l’un des livres que j’ai acheté à la FNAC (quand il pleuvait si fort). Les Notes de chevet de Sei Shônagon que je connais (sans l’avoir lu) pourtant depuis longtemps – c’est Sabine Macher, je crois, qui avait commencé avec ce livre (Notes de cheveux) et je viens d’en voir une version (si faible, évidemment) à Lausanne… J’ouvre au hasard. La page, c’est : 38. Choses que l’on ne peut comparer. Le paragraphe, c’est : « Pour les rendez-vous secrets, l’été est charmant. Les nuits sont extrêmement courtes et fugitives. Déjà il fait jour et l’on n’a pas dormi un seul instant. Comme les stores sont partout restés levés, la fraîcheur pénètre dans les habitations, et on peut voir au loin, de tous les côtés. A l’aube, les amants ont encore quelque chose à se dire ; ils sont occupés à causer, quand, juste devant leur chambre, un corbeau s’envole avec un cri sonore. Ils ne doutent pas d’avoir été découverts, et c’est bien amusant ! » L’émotion, même sans avoir compris le sens. Les larmes aux yeux (de soulagement). C’est écrit en l’an mille, au Japon. Marguerite Duras disait aussi (dans la biographie que j’ai feuilletée à la FNAC) que ça n’existait pas de ne pas aimer, que même s’il n’y avait plus que les mots, elle ne voyait pas ça comme possible de ne plus aimer du tout, qu’on était toujours dans le tout de l’amour, par définition, sans doute (je paraphrase…)

Labels:

0 Comments:

Post a Comment

<< Home