Sunday, October 31, 2010

La Pluie lorsqu’on est dans le train, la pluie lorsqu’on est dans la ville

C’était le pire week-end pour venir à Marseille. Il a fait beau partout, sauf ici où il a plu sans interruption. A Marseille, quand il pleut, il pleut. C’est à s’noyer ! Ça rappelle l’œuvre de Dominique Gonzalez-Foerster à la Tate Moderne à Londres. Elle imaginait la pluie, la pluie sans discontinuer. Je dis ici, « sauf ici » car je ne suis pas encore parti. Je suis dans le train, il y a l’électricité, les chaussures pleines d’eau. Il y a eu alerte à la bombe. On a attendu deux heures sous la pluie. Il y a eu aussi un arbre tombé sur les voies. On n’est pas encore parti. Quand on appelle la SNCF, cette voix féminine nous parle toujours des conflits sociaux. En fait, on ne sait plus où on en est. Temps de guerre, temps de paix. Dépression et sourire. Tout le monde s’emmerde, alors, attendre un train ou pas, qu’est-ce que ça change ? Au moins, il y a des gens qui ont du travail, les DEMINEURS. On est content pour eux. Les démineurs et Sarkozy ont du travail. Peut-être qu’il n’y a peut-être plus que lui qui a du travail. Notre DICTATEUR.



J’ai vu trois spectacles à Marseille. Le premier, par hasard. Vendredi soir, je me dirigeais de la gare vers chez Erik et je suis passé devant le Palais Longchamp tout éclairé de cascades. C’était beau. Il ne pleuvait pas encore. Quelqu’un m’a gentiment proposé d’aller voir un spectacle-parcours qui allait commencer. Pour cinq euros. Why not ? Mais le spectacle était affreux. Le lieu était sublime, le Museum d’histoire naturelle dans le Palais Longchamp, mais le spectacle était affreux, nul, sidérant de bêtise. J’ai pensé que c’était foutu, que les autorités (dictatoriales) donnaient de l’argent à n’importe qui (pour se dédouaner, occuper le créneau) et que c’était foutu. Le monde avait vrillé comme dans une nouvelle de Ray Bradbury. Irrécupérable. Je suis allé chez Erik (où la vie a repris). Le lendemain, après une atroce journée de pluie, je suis allé voir le spectacle de Rémy Yadan dans un lieu juste en face de Montévidéo, Le Point de bascule. Ça, c’était magique ! La très bonne surprise. Précision du casting, humanité jamais absente, vie parfaite et organisée (et libre), communication, intelligence, sensibilité. Le théâtre était un bout de lieu pavé, une ancienne écurie (on aurait pu se croire à la campagne). Huit filles (de tous les âges et les formes) un garçon et un bébé de trois mois. Juste parfait. Il faut que j’en parle à Marie-Thérèse Allier. Ça ferait un « Etrange cargo » du plus haut vol. Après le spectacle (après un entracte), il y avait deux vidéos elles aussi magnifiques. J’ai rencontré Rémy Yadan qui est très, très beau. Je lui ai dit : « Quel dommage que je ne sois pas homosexuel ! » (Il l’est.) Il est de mère bretonne et de père juif tunisien. Ça donne quelqu’un de râblé, dense, lourd et souple, intelligent et d’une couleur de peau mouvante avec la lumière, lumineuse et sombre. C’est le copain de Guillaume Clausse que j’ai auditionné à mon dernier séjour, c’est pour ça que j’ai eu la chance d’arriver jusque là (mais lui a vu plusieurs de mes spectacles, il m’a parlé des deux premiers Hamlet). Il a décroché la Villa Médicis à la place – entre autres – de Nicolas Moulin. Le lendemain, dimanche, aujourd’hui, donc, j’ai vu, au théâtre de L’Œuvre, le spectacle du groupe Art et Charité qui était la raison de ma venue à Marseille. Ça a commencé à 14h30 et ça a fini à 17h30. Ça m’a épuisé, mais dans l'bon sens du terme... SUBLIME !

Je fais une pause avant d'vous l’raconter.

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