Thursday, November 04, 2010

Le Plus violent oubli

« Avez-vous jamais eu une grande déception ? Quelle a été votre plus grande déception ?
Je ne pense pas que ce soit une question intéressante, excusez-moi.
J’ai beaucoup appris du livre des Entretiens avec Marcel Duchamp, à la toute première page on lui pose cette question et il dit : « Je ne me plains de rien. J’ai tout aimé, j’ai aimé le tout. » On trouve la même remarque chez Thoreau quand l’un de ses proches lui a demandé sur son lit de mort s’il avait fait la paix avec Dieu, il a dit : « Je ne pensais pas que nous nous fussions jamais querellés. »

« Je suis en train d’apprendre au fur et à mesure comment prendre soin de moi. Cela a pris du temps. Il me semble que quand je mourrai, je serai en parfaite condition. »

« Qu’il ait laissé les portes ouvertes à l’inconnu et à la surprise, à l’affirmation de la vie plus qu’à l’affirmation de l’ordre, c’est ce que j’aime chez Mozart. »

« Regardez n’importe quelle page de Mozart, vous y découvrirez non pas une idée, mais plusieurs. Je pense qu’il y a chez Mozart une tendance inhérente à la multiplicité. Cette tendance m’intéresse plus que la tendance à l’unité. Elle me semble plus caractéristique de la nature. Si je regarde un arbre, un arbre tout simple, et que j’en observe les feuilles, toutes, disons, présentent une structure générale semblable. Mais si je les regarde attentivement, il n’y a pas deux feuilles identiques. Alors avec une attention de cette sorte pour les différences, j’en viens à aimer chacune des apparences de l’arbre, parce que je n’ai pas déjà en mémoire chacune des choses que je vois. »

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