Saturday, February 20, 2010

Le Voyage inquiet

vers la Suisse car je ne sais pas encore que je vais réussir... Une angoisse, même... Et puis je suis malheureux. Le livre (Le Voyage en Suisse, chez Robert Laffont) est ouvert sur une page au hasard : ni Rimbaud ni Conrad ni Kafka, ce sera Katherine Mansfield, Hôtel de montagne. Il est rare que je souffre dans un train, mais, à l'arrivée (et après avoir pris connaissance par les photos que je trouve belles du paysage "comme russe", ici vers la Bresse, je crois), j'écris dans mon carnet : "Même ce voyage atroce m'avait soigné..."






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La bestiole

Le géant

Le type est obligé de se pencher pour passer sous les portes. L'hôtel, près de la gare, est peuplé d'une foule interlope, le premier jour : ultra-pute black à gros seins puis le géant, les Anglais style musicos, deux copines vulgaires parlant très fort sans discontinuer une langue indéfinissable, etc. Et eux, comment me voient-ils ? La pute m'a jaugé, de bas en haut aller-retour, mais d'une formule trop lourde pour être agressive, avant de m'oublier... J'aime la petite anglaise (pas un mot de français), fraîchement arrivée, comme "au pair" qui fait les chambres et apprend à la réception. J'aime la portugaise boudinée, trapue du petit-déjeuner, mais, voyez, je ne prends de photo de personne sauf, de dos, volée, du géant qui ne passe pas sous les portes et flotte dans son costume de Frankenstein.

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Jour de lumière

Vibration

Belle de nuit

"Je ne voulais pas me l'avouer, mais j'étais jalouse de son écriture, la seule écriture dont j'ai jamais été jalouse. Elle avait la vibration."

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Sujet du bac

Profondeur : ce qui m'échappe.

Explicitez.

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Saint-Rambert-en-Bugey

Cherche deux acteurs pour jouer une histoire d'amour intitulée

Accord secret

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Femmes dorénavant

Etre heureux

Mes spectacles n'ont jamais qu'un seul sujet : être heureux.

Autoportrait de Thomas


Thomas Scimeca.

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La baignoire chauffante

Ophelia, par Millais, le tableau, c'était une fille, un modèle préraphaélique, qui posait allongée "dans une baignoire chauffée par des lampes" - je lis ça chez Payot, la grande librairie où je passe la matinée, à Genève, en face de l'hôtel (l'hôtel Lido), il y a des fauteuils... (J'achète La Tour, d'Hélène Bessette.) Et ça me rappelle une anecdote : Michaël Lonsdale racontait qu'à une époque, en Angleterre, dans les hôtels bas de gamme, il fallait de la monnaie, des shillings, pour, si vous aviez froid, constamment mettre des pièces dans les appareils de chauffage. Comme on répète avec Claude Régy (Trois voyageurs regardent un lever de soleil, de Wallace Stevens), d'ailleurs en plein soleil, au mois de juin, dans la lumière du jour, à Vitry, j'en profite pour une saillie, toujours ça de gagné : "C'est pas vrai ? Eh bien alors... Alors autant se payer une pute !" et, tandis que Régy s'énerve, Lonsdale, riant doucement, sa manière : "Une pute chauffante..."



Ça a été réussi, Genève, finalement. Les Suisses sont gentils, j'ai été couvert d'éloges, très chaleureux... J'ai mieux joué la deuxième fois (parce que j'avais vu mes défauts sur la vidéo) et j'aurais mieux joué encore la troisième, etc. Ce que je jouais, c'était une page trouvée au hasard (comme cela devient mon habitude pour les performances...), celle-ci de Katherine Mansfield qui, atteinte de la tuberculose, a passé les dernières années de sa vie à errer dans une Suisse fantômale, entre deux mondes, très belle page qui donne son titre à la performance : Hôtel de montagne. Je répète deux fois la phrase : "Rien n'est arrivé et, pourtant, il semble qu'il y ait beaucoup à dire." Les gens rient, surtout sur les gradins (au loin), groupe emmené par Yan Duyvendak, parce qu'il ne se passe pas grand chose. Il y a de la fumée blanche à intervalles réguliers de deux minutes, un jet de vingt secondes, la lumière est très belle, des svobodas, et "dans ces montagnes", Thomas, sorte de yéti moderne, très cake, fait du ski nu (sans le remarquer comme à son habitude). Il y a une petite fille qui "danse" autour des adultes en décomposition sous le soleil "comme un moucheron". Je dis aussi, dans la phrase : "Il n'y avait pas de bal, pas de golf, rien d'autre à faire que regarder la vue", l'homophonie que je découvre de "vie" et de "vue" : "Rien d'autre à faire que regarder la vie." La dernière phrase est : "Quand à la vue, si on la regardait trop longtemps, elle vous donnait envie de pleurer tant les montagnes semblaient hostiles..." J'ajoute : "Voilà, c'est une page de style", pour faire sonner la performance. Pendant toute la performance, l'épisode d'Heidi que j'avais vu avec Cléélie, intitulé "Mauvaises nouvelles", le jour où j'avais appris que Libérez Polanski ne se ferait pas, passe en silence. Au début, seulement, un soupçon de son (ce n'est pas le sujet). Et, deuxièmement, ce que je jouais, c'était une chanson de Barbara, Vivant poème. Que je sois arrivé à ce qu'on me dise que je chantais bien me reste encore un mystère (mais, il est vrai, Barbara sans voix, sans justesse, de la fin, n'est pas un mystère pour moi qui l'aie suivie, comme tant d'autres, toute mon adolescence de dernier concert en dernier concert...)



Et puis chaque fois que je vais à Genève (et retour), il y a ce passage du train juste à l'endroit où j'ai, moi, passé trois, quatre des premières années de ma vie, ça va très vite (ça ne peut se voir, semble-t-il, qu'à cette vitesse), le train longe la petite école, la petite place en triangle entre la rivière et la gare et c'est fini. C'est terriblement étrange de voir, à travers la vitre du TGV, son passé. Et alors d'imaginer même, de son passé, son futur. Car la voie ferrée est la même, il n'y a pas d'autre passage dans cette vallée très étroite, que celle où je regardais, de l'étage, s'arrêter ou partir les trains, "le t'ain youge", sans doute porté par ma mère ou par mon père à la fenêtre - et, là, j'arrête pour ce soir parce que je pourrais raconter précisément l'architecture de ce paysage enfantin encore longtemps, peut-être pas mille et une nuits, mais mille et une secondes.

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Cherche des acteurs pour jouer un spectacle intitulé

Un volume d'air suspendu

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Belle du soir

"Création collective mi-écrite par Hélène Cixoux sur une proposition d'Ariane Mnouchkine". En voilà deux qui arrivent à travailler ensemble. Se renseigner. (J'en étais resté à la phrase d'origine, il y a des années, d'Hélène Cixous à Claude Régy : "Je vis un amour extraordinaire... avec Ariane Mnouchkine. Il n'y a qu'un problème : Ariane ne comprend rien à mon écriture.")

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Cherche des acteurs pour jouer un spectacle intitulé

Le Copain de mon copain

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Belle du soir

"...si on admet que le cinéma muet est une forme de théâtre masqué..."

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Quatre ajustements des yeux




Belle du soir

"Pour faire de la musique, il faut que je sois en paix avec le reste pour être investie à 100% en studio."

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Cinéma central

A Genève


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Le ça-ne-va-plus

Le théâtre, pour moi, c'est pour défaire l'indifférence. L'amour aussi. Si l'amour ou le théâtre se contredisent, soit l'un soit l'autre est faux - soient les deux. Bref, ça ne va plus.
Et, maintenant, qu'est-ce qui va dans ça-ne-va-plus ? ...

Belle de nuit

"- Un manteau pour l'hiver, crie-t-elle, voici mon rêve, mon poème, mon aberration, ma littérature, mon illusion."

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D'impolitesse de l'eau

Le contrôleur était gentil. Il disait bonjour. J'ai failli lui dire que j'avais perdu mon collant de danse (à Genève, probablement au théâtre parce qu'il n'était pas dans la chambre d'hôtel). J'étais endormi, il y avait les hautes falaises de la vallée à Saint-Rambert-en Bugey, l'Albarine, disons, vert émeraude, très profonde, très profonde, presque noire, une barque à demi immergée, très calme, la beauté...

Chacun ressent à l'intérieur dans le creux, le cœur, le cri, la plainte que...

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Cherche des acteurs pour jouer une pièce intitulé

La Mort déguisée

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Le Revermont vu du train

Cherche deux acteurs pour jouer un spectacle intitulé

Les Amoureux se désaccordent

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Jouer, c'est improviser. Une fois qu'on a dit ça, on a tout dit. D'ailleurs tout le monde joue et tout le monde improvise. Vous allez dans un restaurant, vous demandez le même plat que la veille, il est différent. Et le même. Vous demandez des spaghetti Pescatore et, hier, il y avait, parmi les pescatore, des vongole et aujourd'hui, il n'y en a pas. C'est un bon exemple ? (On regrette les vongole...)

Belle de jour (chez Payot, Genève)

"Vous avez fait une grosse bourde... que tout le monde fait une fois."

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Les orangers de Paris

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Paul en ski

Yves-Noël Genod 'Hôtel de montagne', ce soir, au Théâtre Grütli
Yesterday at 5:25pm · Comment · Like
Alexis Lameda-Waksmann, Hervé Duparc and 2 others like this.


Neige Melanie Chereau M.....
Yesterday at 6:23pm ·

Isabelle Moulin avec ou sans Polanski?
Yesterday at 7:44pm ·

Yves-Noël Genod avec de la peau (nudité), du lent ("la vie est un long je t'aime") et des skis, en effet
Yesterday at 8:41pm ·

Julien Thèves paul en skis, ça doit être qqch
6 hours ago ·

Isabelle Moulin attention de pas s'emplafonner dans un poteau télégraphique à 140 km/h
3 hours ago ·

Yves-Noël Genod En effet, ça valait la vue (sur les Alpes) !
2 hours ago ·

Yves-Noël Genod Et merci à Isabelle pour m'avoir soufflé la chute de mes quelques phrases explicatives rajoutées à 'Hôtel de montagne'

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