Monday, February 22, 2010

Kate Moran est Vénus, c'est à dire belle, heureuse





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Cherche je-ne-sais-qui pour interpréter un spectacle intitulé

La Sexualité de Chopin

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A Hervé Le Roux (+ Marlène)

Je t'avais pas répondu... mais mis tout de suite ton texte magnifique sur mon blog (où il a été rapidement enfoui, il est vrai !) Plein de trucs à préparer en ce moment, avec plein de jolies filles, et c'est vrai que je n'ai rien pour toi... et que je pleure moi aussi sans avoir ton talent pour en écrire la complainte ! ...A moins, j'y pense, que je t'invite à présenter en direct une opérette qu'on ait en train de monter (d'abord pour la radio) avec Jonathan et Thomas. C'est sur Marseille (ça s'appelle Marseille Massacre, tiens, je t'envoie le livret et la première chanson). Tu n'as rien de rien à voir avec Marseille, mais, ça, ça pourrait être amusant, justement. Un côté : "Mais vous êtes là pour quoi, vous ? Qui vous a invité ?" pour parodier un peu les émissions de promotion où on se retrouve sur un plateau d'enregistrement à côté de Valéry Giscard d'Estaing venu parler de son roman ou aussi bien d'une miss météo de la Corée du Nord. Ces émissions, cela dit, se parodient très bien elle-même (c'est même là la virtuosité). Gardons l'idée (tu peux me la rappeler). Ce serait vers avril, mai. Et puis faut qu'on se trouve d'autres trucs à faire ! Mais quoi ? Où ? Marlène t'adore aussi, elle a un groupe génial avec un autre Jonathan, les UPSBD, y a pas beaucoup d'argent non plus, mais c'est trop branché ! (D'ailleurs, elle rentre bientôt de New York.) Ça te remettrait au cœur de Paris. (Peut-être pas autant quand même que le BHV...) Tanne-la elle aussi ! starlena51@hotmail.com

Je t'embrasse fort, prend soin de toi

Yvno






Oh bin oui, j'adorerai qu'Hervé participe à notre Kadhafi Prize, un jour, quand on aura des sous...
Comment va la vie ? tu es à Paris ?
On rentre jeudi, pleins d'aventures !
J'ai hâte de te revoir, je t'embrasse, j'aurais bien aimé que tu vois le spectacle de L'Armory, c'était très beau. On aura une vidéo pas mal je crois, 4 caméras, des gros plans, des prises de sons, bref à l'américaine quoi !
Bises, à très vite

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La nouvelle version de Marseille Massacre par Nathalie Quintane

Chers Pierre & Yvno,

La deuxième, donc. Vous me direz ce que vous en pensez. Il me semble que c'est (un peu) plus complexe sans nuire aux relances (à la dramaturgie, comme on dit au CNT).

Pour le (nouveau) duo pute/footballeur, Pierre, ce n'est pas forcément une reprise de la chanson de Léo Ferré, même s'il peut y avoir une réf musicale - en tout cas, j'aimerais bien qu'on sente le désir monter monter monter monter onter nter

à très bientôt,

bises

Nathalie



Ah, je crois que c'est de l'excellent boulot ! C'est la même chose, mais avec quelque chose d'affirmé (plus) : la liberté ! Et la liberté, c'est une énergie, c'est chouette !

J'comprends à 100% !


Yves-No



ouuuuuailllle MERCI

je savais bien que ça clochait, fallait juste que je trouve le bon moment

là, je mets au point 1 présentation pour France-cul (et peut-être pour marseille 2013 ?......... j'en touche 2 mots à Hubert cette semaine)

bises
n






MARSEILLE MASSACRE

--

Prologue


1 : Le port.

2 (accent marseillais) : Le pouart !

1 : ... le pôrt.

2 : Non, le pouart.

1 : Le paourt.

2 : Regarde bien les dents, là, regarde bien : le pou-art.

1 : Le pfort.

2 : N'importe quoi. Tu regardes : les dents, là. T'as vu ?
Maintenant, t'arrondis les joues là, la bouche, toute la face, t'as compris, et tu souffles là, tu craches presque, comme si tu voulais faire la fontaine là, le jet d'eau, ou comme si tu voulais cracher un noyau le plus loin possible : le pouart !

1 : Quoi comme noyau ?

2 : Quoi comme noyau quoi comme noyau, mais on s'en fout, quoi comme noyau ! Comme si tu dégobillais, je te dis, t'as mangé un truc là, qui te va pas, ça remonte, et au moment où ça remonte, où c'est au bord, là tu le dis, là tu dis : le pouart.

1 : Le paouart.

2 : Non, je te demande pas de cracher pour de vrai : tu fais comme si tu crachais, tu comprends ?
Enfin bon, ça y est presque.
Recommence : le pouart.

1 : Le pou-art.

2 : Yo ! Le pouart ! super ! Recommence...

1 : Le pouart.

2 : Yeaaah, le pouart ! Ça y est, tu le tiens !

1 : Le pouart.

2 : Le pouart ! Trop bon !

1 : Le pouart !

2 : Le pouart !

1 : Le pouart !

2 : Le pouart !

1 : Le pou-art !

2 : Le pouart !


1 : Mais y a rien qui se passe au port. On le voit pas, le port.

2 : Qu'est-ce tu t'en fous, du port, si ça s'y passe ou si ça s'y passe pas !
D'abord, tu l'as vu, le port ? T'y es allé, au port ?

1 : Non. Je suis descendu à Saint-Charles, et direct ici.

2 : Alors, t'en as eu besoin du port ? Il t'a manqué, le port ?

1 : Non, mais si y a pas le port, je vois pas pourquoi je m'entraîne à dire port.

2 : Ben justement, c'est les choses qui sont pas là qu'on a besoin de nommer. Tu sors d'où, toi ?
Si y avait un port, ça se saurait.

--

I


DP/Dernière Pute :

Sers-moi un verre, barman
Sers-moi un verre
Vas-y, vide ton bar
Vide ton bar
C'est la dernière fois
Qu'tu me vois là

Le barman : Oh ! Qu'est-ce qui se passe ?

DP :

Paraît que je dépareille
Le paysage
Paraît que je gâche
Le passage
Faut que j'me tire
Mais toi aussi
Tu rest'ras pas

Le barman : Je voudrais bien voir ça !

DP :

Plus de putes
Plus de bar à putes
C'est logique

Le barman : Je servirai les touristes.

DP :

Que tu crois
T'es dans le lot
J'ai l'info

Le barman : Par qui ?

DP :

Le flic que je suce
Depuis trente ans
Qui a une femme
Et des enfants
(entrée du PM, à deux)
M'a dit : ma puce
J'suis désolé
D'la nouvelle que
J'vais t'annoncer :
Faut nettoyer
Le maire est clair
Faut nettoyer
Ces choses qu'on peut
Plus tolérer
Ça fait partir
Les braves gens
Ça impressionne
Les petits enfants
Faut nettoyer
Jusqu'au Merlan
Faut nettoyer
La Belle de Mai
Faut penser aux
Investissements
Au Roucas Blanc
J'peux pas faire plus
Que t'l'annoncer
Et quant à moi
Je vais acheter
Cet appareil
Que tu connais
Qui est vendu
En VPC
La machine à sucer

Le barman : Mais moi aussi, je suis une entreprise !

PM/Policier Municipal :

Alors transforme
Toi en bureau
Ou bien dégage
Vers le Prado
Installe-toi
Pizzaiolo
Vingt mille euros
L'emplacement

Le barman/la DP : C'est dément !

PM :

T'as pas le choix
Signe là

Le barman :

Ah ! Misère ! Misère !
Plutôt retourner
A Toulon !

DP :

Oh non !
Pas Toulon !

PM : Alors, Plan de Campagne.

Le barman : Il a raison. Ça va devenir le plus grand centre commercial d'Europe. Y a déjà trente-deux marchands de moquette.

Tu feras des pipes
Aux consommants

DP : Je ferai des pipes aux marchands !


2


L'élu, off : Alors, ces putes, ça vient ?

Tableau 1 :

La DP :

Mais comment, comment
Faire des pipes aux marchands de moquette ?


Je représente, liées aux yeux de tous, publiques, deux questions centrales dans l'organisation d'une société, dans l'image qu'elle entend donner d'elle-même, et dans la vision qu'en réalité elle en offre : celle de la sexualité et celle du travail.

Pour donner aux populations l'image d'une sexualité circonscrite et sous contrôle, on chasse les putes des centre-villes, en comptant qu'elles disparaissent à la longue toutes derrière un écran, exerçant dissimulées dans un quinze mètres carrés sous statut d'auto-entrepreneur, à l'égal des artistes ou des journalistes.

On ne voit plus les putes, mais on sait ce qu'elles sont devenues : chassées, traquées, elles ont migré en périphérie, loin des villes, au bord des routes. La vieille pute professionnelle a lâché l'affaire, laissant le métier dégradé à des amatrices, larguées, ne connaissant ni la langue ni les lois.

La prostitution occasionnelle a pris le dessus, comme on est maçon occasionnel, plombier occasionnel, prof occasionnel, éleveur occasionnel, graphiste occasionnel, postier occasionnel, infirmier occasionnel, DATR occasionnel - Directement Affecté aux Travaux sous Rayonnements, dans les centrales nucléaires - tous occasionnels. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de transmission. Qu'on apprend sur le tas.

Le tas, c'est la société qui traite comme ça le travail et la sexualité.

--

PM : C'est fait. Les putes en secteur A, les rémistes en B, les dockers en C, les minots en D.

L'élu : C'est bien. Maintenant, occupe-toi des rémistes.

Oh, dis...

PM : Oui ?

L'élu : Tu la trouves pas un peu haute, cette tour ?


3

Chœur des rémistes :

Marseille, c'est sûr
C't une entité
On nous dit d'mieux
Gérer l'budget
Et de manger
Des légumes frais
On nous sug-gère
D'prendre le tramway
Ou bien alors
D'aller à pied

Refrain :

Marseille, c'est sûr
C't une entité
Une beauté mûre
Pour êtr' classée

Chœur :

Le chœur des rémistes
Se heurte toujours
Au chœur des Cafistes
Qui sont les Cafistes ?
C'est des spécialistes
Du pied dans la porte
Et des choses mortes
Est-ce que le pays
Ne te manque pas
Si on te pousse pas
Tu partiras pas
Fais le premier pas
Inaugure l'Euro-
Méditerranée
Retourne à Alger

Refrain :

Marseille, c'est sûr
C't une entité
Une beauté mûre
Pour êtr' classée

Chœur :

Somme toute, moi
J'veux rien de spécial
Juste devenir
Travailleur Social
Pourquoi faire sauter
Les barres des cités
Puisque c'est là que
Je vais exercer
Là qu'est l'avenir
Les Cafistes en haut
Les rémistes en bas
Entre les deux : moi

Refrain :

Marseille, c'est sûr
C't une entité
Une beauté mûre
Pour êtr' classée


PM : Va falloir vous calmer.

Le chœur : Oh, ça va !

PM : Sortez vos papiers.

L'élu : Bon. On peut discuter.

Le chœur : Il est marrant, ce député.

L'élu : Je suis pas député. Je suis l'élu à la Culture.

Le chœur : Bê... qu'est-ce que tu fais là ?

L'élu : Désormais, c'est l'élu à la Culture qui s'occupe des Affaires Sociales.

Le chœur : C'est nouveau !

L'élu : Y a eu compression budgétaire.

Le chœur + le PM : Peuchère !

L'élu :

Croyez-moi
C'est un crève-cœur
Voyez-moi
Croyez ma douleur

Je suis divisé, je suis dissocié
Je ne connais plus ni moi, ni la vérité
Je suis sectionné, je suis morcelé
Je suis assiégé d'inutilité
Je suis fractionné, je suis fragmenté
Je suis aspiré par la viduité
Je suis tronçonné, je suis concassé
Je suis profondément humilié

Croyez-moi
C'est un crève-cœur
Croyez-moi
Voyez ma douleur

Je suis amputé, je suis mutilé
Je suis pour de vrai désorienté
Je suis découpé, je suis dépecé
Je suis franchement destitué
Je suis rompu, je suis bloqué
Je suis totalement déserté
Je suis battu, je suis brisé
Je suis
Profondément humilié

Croyez-moi
C'est un crève-cœur
Voyez-moi
Pleurer ma douleur

Un du chœur : Vé, t'y es un bouffon, quoi.

Le chœur :

Non, nous ne te laisserons pas
Nous ne t'abandonnerons pas
Nous comprenons ta situation
Nous ferons ce que nous pourrons


4 Interlude 1 : reprise d'Un petit cabanon (Alibert)

Je connais des tas de gens
Qui, dans la vie voient grand
Cela n'est pas un défaut
Car il faut ce qu'il faut
Pour mon compte, voyez-vous
Il m'en faut pas beaucoup
Moi, mon rêve le plus fou
Se borne à cela et c'est tout

Un petit cabanon
Pas plus grand qu'un mouchoir de poche
Un petit cabanon
Pas trop trop loin d'une décharge
Car les loyers sont chers
Et je ne compte pas les charges
Avec un peu de chance
Je verrai un bout de ciel bleu
A l'intérieur une table c'est tout
Car l'huissier a confisqué tout
Un aïoli odorant et cordial
Et alors, plein de patates, génial !
C'est pourquoi sans façon
Je me dis là dans ma caboche
Le bonheur, té, mon bon !
C'est un tout petit cabanon

C'est bien beau ton cabanon
M'a soufflé Cupidon
Mais il sera plus joyeux
Lorsque vous serez deux
Cela est mon vif désir
Mais hélas ça passera pas
Il est bien trop étroit
Pour y chanter en duo

Un petit cabanon
Pas plus grand qu'un mouchoir de poche
Un petit cabanon
Pas trop trop loin d'une décharge
Car les loyers sont chers
Et je ne compte pas les charges
Son toit de tôle léger
Où l'on entend la pluie goutter
A l'intérieur une chambre et c'est tout
Car que pouvez-vous faire de plus
Sinon dormir sous l'oreiller
C'est pourquoi sans façon
Je me dis là dans ma caboche
Le bonheur, té, mon bon !
C'est un tout petit cabanon



5


Le maire : Alors, ces rémistes, ça vient ?

L'élu : En tout cas, j'ai bien réussi à les calmer.

Le maire : Ça va peut-être pas suffire.

L'élu : Ils ont réduit de trente-deux pour cent.

Le maire : Ah, voilà du résultat ! Té, si tu arrives à faire pareil avec les dockers, je te nomme à la Ville.

L'élu : Oh merci patron ! Ça va être coton...

Le maire : Je compte sur toi. Je sais que tu es quelqu'un de capable. Et tu as de bons avis. A propos, dis...

L'élu : Oui, patron ?

Le maire fait un geste qui dessine une sorte de tour

enchaînement gestuel avec le :


6


Le maire :

Fils de maçon, de paysan
Fils de rémiste ou de marchand
Ecoutez, vous tous, braves gens


Je vais vous retracer ma vie
Ce sera sans pleurs ni soucis
Ce sera l'hymne sans pareil
Car je suis le maire de Marseille


Refrain :

Oui, je suis le maire de Marseille
Aussi loin que ma mémoire porte
En vérité, je vous le dis
D'un bout à l'autre de ma vie
Un seul rêve m'a porté
Un seul songe m'a enchanté
Et toujours ce songe a été
D'être le maire de Marseille
Toujours, toujours, ça a été
D'être le maire de Marseille


Moi aussi j'étais un enfant
Moi aussi un adolescent
Et moi aussi un résistant
Oui mais toujours à Marseille

Moi aussi j'étais socialiste
Moi aussi j'étais militant
Républicain indépendant
Oui mais toujours à Marseille

Qui a retiré du métro
Toute la terre pour le Prado
Qui a conquis Le Provençal
Si c'n'est le maire de Marseille

Qui a tout fait pour le BTP
Qui a mené Le Corbusier
Qui a conquis Le Méridional
Si c'n'est le maire de Marseille


Refrain :

Oui, je suis le maire de Marseille
Aussi loin que ma mémoire porte
En vérité, je vous le dis
D'un bout à l'autre de ma vie
Un seul rêve m'a porté
Un seul songe m'a enchanté
Et toujours ce songe a été
D'être le maire de Marseille
Toujours, toujours, ça a été
D'être le maire de Marseille


S'il y a des questions qui fâchent
Croyez-moi, je n'serai pas lâche
Et à la question de l'argent
Je vais répondre carrément

Il y eut une époque, un moment
Avant les bonnes lois d'aujourd'hui
On n'avait d'autre choix, en ce temps
Que d'aller voir Venturi

Mettez-vous un peu à ma place
Comment peut-on monter l'Estaque
Ou la Marseillaise à Pétanque
Sans voir des Ricard la face

En vérité, je vous le dis
Il n'y eut pas pire dans ma vie
Je n'ai pas touché à l'héro
J'ai juste touché des euros


Refrain :

Oui, je suis le maire de Marseille
Aussi loin que ma mémoire porte
En vérité, je vous le dis
D'un bout à l'autre de ma vie
Un seul rêve m'a porté
Un seul songe m'a enchanté
Et toujours ce songe a été
D'être le maire de Marseille
Toujours, toujours, ça a été
D'être le maire de Marseille


C'est bien fini les Venturi
C'est bien fini les Guérini
Puisqu'aujourd'hui, je suis ravi
Je suis le maire de Marseille

Je n'ai plus qu'un seul intérêt
C'est d'achever bien le tramway
Et d' compter les clés à molette
Le long des quais de la Joliette

C'est fini le Simonpieri
Et c'est fini le Guérini
Puisqu'aujourd'hui, je suis béni
Je suis le maire de Marseille

J'ai fait refaire la République
J'ai fait défaire les statistiques
J'ai tout vendu, pas de crédit
Mon œuvre est presque finie
oui
J'ai bien mérité de l'œuvre
car
L'gros œuvre est quasi fini

(au loin : cela dit, je me demande si elle est pas tout de même un petit peu haute)


Refrain :

Oui, je suis le maire de Marseille
Aussi loin que ma mémoire porte
En vérité, je vous le dis
D'un bout à l'autre de ma vie
Un seul rêve m'a porté
Un seul songe m'a enchanté
Et toujours ce songe a été
D'être le maire de Marseille
Toujours, toujours, ça a été
D'être le maire de Marseille


II


1

Le footballeur :

Avant de se jeter
Du haut d'un rocher
Des Calanques de Cassis
Mon agent m'avait dit :

Va, fils, va, tu verras
Ta carrière commence là
Et signant ce contrat
En plus, tu te gaveras

J'ai pensé à ma mère
Et puis j'étais si fier :
C'est que tu es une affaire
C'est qu'on paye ton transfert

Si cher
Je suis si cher
Mon corps vaut des millions
Mon corps dore les ballons
Si cher
Je suis si cher
Les tribunes à genoux
Crieront à tous mes coups

Et quand je suis entré
Au vélodrome, au V
Les plus virils, les durs,
Les dockers, les hommes mûrs,

Etaient tous à genoux
Pleuraient à tous mes coups
Et de tous les shooters
Et de tous les dribblers
De tous les marqueurs, les feinteurs
Jamais il n'en fut un

Si cher
Je suis si cher
Rien ne me vaut à leurs yeux
Ils n'eurent jamais rien de mieux
Si cher
Je suis si cher
Le désir a son prix
Dans ce désir je suis
Si cher
Certes si cher
J'veux bien, contre leurs cris
Dans ce désir être
Pris

Mais le but accompli
Quand au vestiaire je suis
Assis, que la nuit tombe
Avance comme une ombre

Je monte à Notre-Dame
Oui, le match est passé
De tous je suis le seul
A prier après

Je cours à qui me comble
Je veux être gagné
Je veux être emporté
Je veux être arraché/balayé

Je ne veux plus, lucide
Evaluer, calculer
Mentir, anticiper
Je veux un homicide

Ma chair
Incalculable chair
L'appelle, le crie, supplie,
Tout est silencieux
Ma chair
Imprévisible chair
Hurle à la faute, au crime

Je veux un homicide

2

La dernière pute :

Je ne peux pas vouloir
Mourir
Je ne veux pas pouvoir
Partir

Je veux un homicide

Je ne veux pas vouloir
Pourrir

Je veux un homicide

Je suis
sans qualification
Je suis
Serrée dans un cordon

Le Footballeur :

Je suis
Un corps
Entré dans un crampon

Ensemble :

Ne te retourne pas
Je me vois
Ne te retourne pas
Je me noie

La DP :
Je suis
Une vidange pathétique

Le Footballeur :
Je suis
Un détail prothétique

Ensemble :

Une vidange prothétique
Un détail pathétique

Ne te retourne pas
Je me vois
Ne te retourne pas
Je me noie


Entrée des dockers, qui commence à chanter ("Mais qu'est-ce que c'est que ces pleurnichards" etc) => les 2 se superposent (cacophonie possible)



La DP et le F :

Nous marchons
Nous courons
Nous courons et marchons
Ensemble

La DP :

Je marche avec toi
Non pas
Dans une ruelle obscure

Le F :

Mais là
Sous la lumière dure

La DP :

Tu marches avec moi
Non plus
Dans des lieux impurs

Le F :

Dans des lieux impurs
Dans la lumière dure
Dans des ruelles obscures
Oh montre-moi

La DP :

Je t'en prie
Montre-toi

Le F :

Montre-moi
Emmène-moi

La DP :

Mais vois !
Ensemble nous marchons
Nous courons !

Le F :

Seuls ensemble
Désormais
Seuls ensemble
Puis quelquefois
On s'emporte
Oh quelquefois
Qu'on m'emporte


+ 3 (chant dockers)



Mais qu'est-ce que c'est que ces pleurnichards
Qui tracent un boulevard aux richards
C'est pas comme ça qu'on résiste
C'est pas en ça que ça consiste

Refrain :

Nous
On s'est pas laissés faire
On n'a pas cédé
On peut être fiers
Passe-moi le CD

On aurait pu finir clochards
C'est tout ce que voulaient ces vachards
C'est pas comme ça qu'on a fait
Chez nous personne ne se tait

Refrain

Nous
On s'est pas laissés faire
On n'a pas cédé
On peut être fiers
Passe-moi le CD

On a viré tous les mouchards
On a mis les niais au placard
Ils peuvent changer de ministre
On sait changer de registre

Refrain

Nous
On s'est pas laissés faire
On n'a pas cédé
On peut être fiers
Passe donc le CD

Pas la peine d'jouer les malabars
Quand ils suffit d'un bon mollard
L'élu s'essuie dégoûté
Et nous refile tout le blé

Refrain

Nous
On s'est pas laissés faire
On n'a pas cédé
On peut être fiers
Passe donc le CD

Ils passent le CD (chant gitan ? voir plus loin)

Le Policier Municipal : Eh, il est pas un peu fort, votre cédé ?

Ils massacrent le PM

Le maire, en off : Je crois qu'il y a un petit souci avec les dockers, tu devrais y aller voir.

L'élu, en off : Est-ce que c'est bien à moi de m'en occuper, patron ? Et puis, ils tomberont comme des fruits mûrs, à la longue.

Le maire, en off : Eh bien, va donc secouer la branche, je te prie.
Et la tour, là, si je l'arrête là, c'est pas mieux ?

L'élu : Y a qu'à creuser autant en dessous qu'au-dessus, comme ça, ça équilibre. L'un dans l'autre, on revient au niveau zéro : le niveau de la mer. Tous les Marseillais aiment la mer. Quand on leur demande ce qu'ils aiment bien à Marseille, ils disent tous : la mer. Et les non-marseillais aussi : la mer. Ça fait beaucoup de monde, les Marseillais + les non-marseillais. Et vous aussi, patron, vous aimez bien

Le maire : la mer

L'élu : et moi aussi, ce que je préfère à Marseille, c'est

La dernière pute : la mer

1 docker : on l'a dans le sang

Le footballeur : la mer

2 docker : c'est notre instrument de travail

Le barman : la mer

La dernière pute : d'ailleurs, c'est de là qu'on vient

Le policier municipal : de la mer

L'élu : ou des étoiles

Un rémiste : ah non, à Marseille, on vient pas des étoiles, on vient de

Un cafiste : la mer

Le maire : des Grecs !

Le footballeur : Mais non, pas du tout : de la mer.

Le maire : Je veux dire que les Grecs y sont arrivés sur des petits bateaux par la mer.

L'élu : Evidemment, ils sont pas arrivés à la nage.

1 docker : Qui dit mer dit bateau.

2 docker : Qui dit bateau dit mer.

La dernière pute : Ou rivière

1 docker : Ouais, mais à Marseille, c'est la mer.

Le footballeur : Il n'y a pas de rivière à Marseille.

Le rémiste : C'est dommage, qu'elle soit que sur la côte. Y en a qui la voient jamais.

L'élu : C'est vrai ça, patron, y a des Marseillais qui voient pas la mer de chez eux.

Le maire : Moi, par exemple, j'en vois un petit bout, depuis la mairie.

L'élu : Vous voyez le port.

Le maire : Le pouart.

L'élu : Le ?

Le maire : Le pouart. Vous sortez d'où, vous ?

L'élu : J'ai fait mes études à Aix-en-Provence.

1 docker : Oh mon pauvre.

L'élu : Ah, je vous en prie. Certainement moins que vous.

2 docker : Le voilà qui la ramène.

1 docker : Alors, c'était bien, ces études à Aix-en-Provence ?

L'élu : J'ai fait Sciences-Po.

1 docker : Il a fait Sciences-Po.

2 docker : Il a fait Sciences-Po.

Po ?

1 docker : Po.

L'élu : Politiques. Sciences politiques.

2 docker : Ouaïlle, politiques. Po, quoi.

1 docker : Po, comme on a dit. Tu as fait Po, quoi.

2 docker : Tu as fait Po à Aix.

L'élu : Sciences Politiques à Aix-en-Provence.

2 docker : Ouais, tu as fait Po à Aix; tu as fait Poix, quoi, c'est ce qu'on dit.

1 docker : Tu as fait Poix.

L'élu : Sauf que là, on comprend plus du tout ce que vous dîtes.

1 docker : Comment ça, on comprend plus du tout ? Je comprends très bien, moi; et toi, tu comprends ou pas ?

2 docker : Moi, personnellement, je comprends très bien.

L'élu : Oui, vous vous comprenez entre vous, mais les autres, ils ne vous comprennent pas.

1 docker : Les autres ? Qui, les autres ? Y sont où les autres ? On est pas entre nous, ici, peut-être ?

L'élu : Oui, eh bien il serait temps d'ouvrir une perspective, de s'adresser à un public plus vaste; aux autres, justement ! Sinon, comment voulez-vous qu'on comprenne vos revendications ?

1 docker : Ah mais, il suffit que toi tu les comprennes, l'élu, nos revendications, parce que c'est à toi qu'on s'adresse, présentement.

L'élu : Vous savez très bien que si le public était avec vous, vous comprenait, elles auraient un peu plus de poix, pardon, de poids. Vous êtes isolés. Vous êtes seuls.


4


Entrée de la DP et du footballeur, seuls sur scène

Le footballeur :

Tes détails
Cylindriques

La DP :

Oh ta faille
Apocalyptique

Par ton truchement
J'accède
Au monde

Le F :

Mais ton truchement
m'excède

Au monde
Tu ôtes
Sa bonde d'ange

La DP :

Du monde
Tu m'ôtes
Et d'Agondanges

Ensemble :

Quand, en pièces
Nous nous joignons
Quand, au piège
Nous nous prenons
Je suis ton moignon
Mignon(ne)

Tu m'as découpé(e)
Je t'ai décalqué(e)
Je t'ai déminé(e)
Tu m'as dévissé(e)

La DP :

Un short monté
Jusqu'au menton

Le Footballeur :

Une langue tombée
Jusqu'au talon

La DP :

Une formule
De tête à claques

Le F :

Et un aviron
Sur un lac

Ensemble :

C'est extra !

DP:

Ton truchement succède au monde
Tu es comme ma mappemonde
Et dedans comme un moignon d'ange
Qui croule en broyant du taffetas

C'est extra !

F:

Tes détails quasi prothétiques
Sur un boulevard supersonique
Et dehors la banlieue qui fume
Dans ton parfum sans amertume

C'est extra !

DP:

Notre parcours millimétrique
Qu'on aura fait à coups de trique
Et dedans un bonbon qui flambe
Au milieu de morceaux de jambes

Ensemble :

C'est extra !

C'est extra !

C'est extra !

La DP, seule :

Ton pépin droit dans mon trognon
Ce que fut Enée à Didon
Et dehors Brognard en carafe
Qui explosera de trop de taf

C'est extra !

C'est extra !

C'est extra !

Le Footballeur, seul :

Tes seins multipliés soudain
Ta raie inondée au jasmin
Et dehors un clochard qui raque
Dans une souricière patraque

Ensemble :

C'est extra ! (ad lib.)

--

5

Tableau 2 :

Un docker ou les dockers entre(nt).


La réduction du travail en gestion du travail, c'est-à-dire en gestion des moyens de production, gestion du temps de travail, gestion des espaces de travail, gestion des hommes, ou ressources humaines, etc, annule le travail, au sens où ça rend le travail nul (sans existence et sans valeur).

La gestion exclut par principe, ou veut éliminer, les pannes, les incidents, les retards, tout ce qu'on regroupe sous le vocable : impondérable. Est pondérable ce qui peut être littéralement pesé, mesuré. Est impondérable ce qui échappe à la mesure, au calcul.

Pour compenser l'impondérable - prévoir les pannes, rattraper les retards -, on a toujours pensé une marge, on s'est toujours donné du mou, on a toujours fait plus (ou moins) et surtout autrement que ce qui était exigé. C'est ce qu'on appelle le zèle. Faire la grève du zèle, c'est faire strictement tout ce qui est exigé, c'est saboter le travail.

Pour supporter le pondérable (la gestion) et l'irréalité du travail qui est son corollaire, on a perruqué : on a prélevé pour soi un temps de repos sur le temps de travail, on a prélevé pour soi un objet qui appartenait à l'entreprise, à l'usine, à la fabrique. Perruque et zèle sont deux conditions sine qua non du travail moderne. Pas de zèle, pas de perruque = seulement du travail, c'est-à-dire pas le travail.


Entrée de l'élu : Excusez-moi mais là, c'est tout à fait incompréhensible ! D'ailleurs, je me prends à témoin et je déclare : là, c'est incompréhensible.

1 docker : Peut-être qu'on devrait résumer ?

L'élu : Voilà !
Et aussi, c'est un peu déprimant.

Autre docker : Ah non, moi ça me donne plutôt la gnaque.

Un autre : Ouais, ça sonne comme ce truc des gitans de la Cayole là, tu connais ?

Un autre : C'est quoi ?

Le CD passe (chant gitan à fond, très énervé).


6


entrée des PM (flics):

N'renversons pas les rôles
Les nions nous les mettions
Ah tout ça c'est pas drôle
V'là qu'on passe pour des cons

On va pas se laisser faire
Sus aux dockers
Qui garde la République ?
Ce sont les flics

La prochaine grève
On la gagnera
A toutes les manifs
On surprendra

Car faut pas croire faut pas
Qu'on n'est pas inventifs
Qui c'est les créatifs
C'est nous, c'est nous, les gars !

Y a pas que la tonfa
Y a pas que la force physique
L'diagnostic, la tactique
Vont vous dégommer ça

On va pas se laisser faire
Sus aux dockers
Qui drague la République ?
Ce sont les flics

La prochaine grève
On la gagnera
A toutes les manifs
On vous surprendra

Plus que la BNP
On va vous embaucher
Ou flic ou bien caillera
Faudra choisir les gars

Nos ballets mécaniques
Mis pour toute esthétique
La beauté à coups de trique
C'est sûr on en jouira

Dans la République
Grâce à qui
Grâce aux flics

On va pas se laisser faire
Sus aux dockers
Qui drague la République ?
Ce sont les flics

-

2 docker : Il a raison : c'est pas bien.

1 docker : C'est vrai, c'est pas bien.

Dockers (ils se frappent la poitrine comme dans les vidéos d'islamistes intégristes) :

C'est pas bien !
Mea
Culpa culpa !

C'est pas bien !
Mea
Culpa culpa culpa !

On revient de loin !
Mea
Culpa culpa !

On est bien !
Mea
Culpa culpa culpa !


Résumé :

Quelqu'un s'exerce à dire "le port" en marseillais, c'est-à-dire avec l'accent marseillais. A la longue, il y arrive - mais l'opérette ne se passera pas dans le port. C'est le prologue.

La dernière pute du centre-ville dit au barman qu'ils vont devoir dégager. Elle l'a appris d'un policier municipal qu'elle suce régulièrement. Le barman ne veut pas repartir à Toulon.

Tableau 1 : Travail & sexualité.

Maintenant c'est à votre tour, dit aux rémistes l'élu, passé des affaires sociales à la culture, et qui cherche à se faire plaindre. Ça marche.

Interlude 1 : reprise du Petit Cabanon.

L'élu rend compte de sa réussite au maire de Marseille, qui n'a jamais eu qu'un seul rêve : être le maire de Marseille.

Arrive le footballeur ; il a des problèmes ; il n'est pas très sûr de lui malgré le succès. Premier duo avec la pute, ils ont l'air de bien s'entendre.

Les dockers n'ont pas l'intention de se laisser faire.

Tableau 2 : Perruque & zèle.

Les policiers sont eux aussi très en forme. Les dockers font leur mea culpa en se frappant la poitrine comme dans une vidéo d'islamistes intégristes.

Résumé.

Déprime de la pute et du footballeur ; heureusement, la prof néo-libérale a plein d'idées de réformes pour l'éducation nationale.

Interlude 2 : la mer.

Les minots arrivent alors, plutôt relax. Discussion serrée avec la prof, qui ne parvient pas spécialement à les convaincre que recopier un article du code pénal sans faute d'orthographe (contre du caramel) est un bon début dans la vie.

Intervention de l'élu, mais la conversation entre lui et les minots se perd dans des histoires de chat (en particulier, comment soigner la conjonctivite chez le chat).

Finalement, on s'aperçoit que la pute est devenue footballeur et vice-versa.
Tout le monde se retrouve en chantant.

--


La dernière pute :

Tu as vu comme
Ils ont arrangé ça !

Le footballeur :

Oui, j'ai vu comme
Ils t'ont arrangé ça.

La DP et le F :

C'est la fin
D'un monde
Est-on dans
L'immonde

Ou bien
Le monde
Est-il fade

C'est la fin
D'un monde
Est-il
Immoral
Est-il
Fade

Est-il mad
Est-il fade

Est-il fade
Est-il fou

Est-il fou
Est-il fade


Entrée de la prof néo-libérale :

(récité)
Voici l'aube
D'un nouveau monde
Les ruines
Ne produisent pas que cendres
Et l'herbe
Pousse plus verte sur les tombes
Voici l'aube
D'un homme nouveau

(chanté)

J'ai pris l'option manageuriale
La solution entre-preneuriale
L'évaluation au mérite
Maint'nant c'est tout sauf tacite

Ah l'enseignement, c'est ma vocation
Le professorat, c'est le pompon
On participe à la Nation
En élevant les cornichons

Partout une grille de compétences
Pas la mêm' selon l'établissement
Ça fera plaisir aux impétrants
D'être traité différemment

A Henri IV, par cœur Tacite
Au Plan d'Aou, des cours d'aïoli
A Louis le Grand, des équations
Rue Félix Pia, une addition

Ah l'enseignement, c'est ma vocation
Le professorat, c'est le pompon
On participe à la Nation
En élevant les cornichons

A La Cayole, anciennement
Y avait déjà que des carreleurs
Qu'est-ce que ça change, présentement
Qu'y ait plus bientôt que des chômeurs ?

Au lycée de Luyne, des ingénieurs
Parlant français, parlant latin et javanais
A Thiers, de futurs décideurs
Avec des chapeaux sur la tête

Ah l'enseignement, c'est ma vocation
Le professorat, c'est le pompon
On participe à la Nation
En élevant les cornichons

A La Renaude, rien que des Gitans
Parlant gaulois puis gitan
Au parc Bellevue, quelques manants
Pleurant aux enterrements

Ah l'enseignement, c'est ma vocation
Le professorat, c'est le pompon
On participe à la Nation
En élevant les cornichons


Interlude 2 : la mer
(une vidéo genre plan fixe sur la mer, assez long pour qu'on commence à s'ennuyer ???)


III


Les minots :

On roule sans casque
On deale du caramel
On sirote l'hydromel
If you don't know us, ask


Refrain :

Mais par dessus tout ce qu'on préfère
C'est le bleu de Prusse
Et jeter des calorifères
Du haut des rochers, en plus


On fait tomber du camion
On est d'excellents michetons


Mais par dessus tout ce qu'on préfère
C'est le bleu de Prusse
Et jeter des calorifères
Du haut des rochers, en plus


On fume ton frère
On fume ton père
On fume le pissenlit
On fume Alliot-Marie


Mais par dessus tout ce qu'on préfère
C'est le bleu de Prusse
Et jeter des calorifères
Du haut des rochers, en plus


On a pour se protéger
Du jugement des autres
La distance qui nous sé-
Pare de nous-même


Mais par dessus tout ce qu'on préfère
C'est le bleu de Prusse
Et jeter des calorifères
Du haut des rochers, en plus

Mais par dessus tout ce qu'on préfère
C'est le bleu de Prusse
Et jeter des calorifères
Du haut des rochers, en plus



2. (Entrée de la prof)


P : Celui qui aura réussi à recopier l'article XXX du code pénal sans faute d'orthographe aura double ration de caramel.

M : Toujours les rois des bouffons dans l'éducation nationale, à ce que je vois.

P : On ne peut pas être rois des bouffons, car on est soit roi, soit bouffon, historiquement, et on est bouffon du roi, éventuellement, mais non roi du bouffon.

M : Eh bien, vous avez réussi à créer une nouvelle catégorie; comme quoi vous êtes inventifs, quand vous voulez.

P : Toi qui as une certaine maîtrise du discours, tu devrais l'utiliser à meilleur escient.

M : Quoi comme escient ?

P : Meilleur.

M : Meilleur que quoi ?

P : Meilleur que ton escient.

M : Le vôtre, quoi.

P : Le vôtre ou un autre.

M 2 : Arrête, elle est cool, cette prof, elle est large d'esprit. Viens, on fait l'orthographe, pour le caramel.

M : Quoi, comme autre ?

P : Eh bien, je ne sais pas, un autre... tout est possible!

M : Pourquoi envisager des escients qui existent pas, alors que vous avez le vôtre et que moi j'ai le mien ?

P : Tu peux pas rester dans le tien, faut pas y compter.

M : Et où voulez-vous que j'aille ?

P : Mais dans le mien, par exemple. C'est incroyable ce que vous pouvez être manichéens.

M 2 : Putain, t'es bon en orthographe, en plus, j'y crois pas...

M : Non mais - je n'ai pas envie d'effectuer des actes ridicules uniquement pour être à bon escient.

P : Ce n'est pas ridicule. Tout le monde le fait.

M : Dans ce cas, tout le monde est ridicule.

P : Pour qui tu te prends ?

M : Pour quelqu'un qui n'a pas envie de changer d'escient à n'importe quelle condition.

P : Bon. Combien ?

M 2 : Trente.

P : Trente, mais tu le copies deux fois.

M 2 : Pas de souci, je fais bis.

M : Hors de question.

P : Et les autres, ils en pensent quoi ?

Les autres : Hors de question.

P : Ah. C'est toi le leader, alors ?

Un autre : Non, c'est moi.

P : Ben pourquoi tu parles pas ?

Un autre : C'est normal, m'dame, c'est un taiseux.

Un autre : Historiquement, c'est moi le leader.

Un autre : Dans la deuxième mouture du groupe, c'est moi.

Un autre : Oui, c'est vrai, dans la deuxième mouture du groupe, c'était plutôt toi.

Un autre : Ensuite, t'y as passé la main.

Un autre : A moi.

Un autre : A lui, d'abord.

Un autre : A Guy Debord ?

Un autre : Non, je dis : à lui, d'abord.

Un autre : Ah oui, à toi d'abord.

Un autre : Non, vas-y, toi.

Un autre : Plutôt toi.

etc etc etc


3. Gros titres : Emeutes en banlieue.

Le maire à l'élu : Vas-y, y a que toi qui peut faire qqchose (à part) et quand il les aura calmés, je lui colle une affaire de fausses factures sur le dos, car il est décidément trop doué.



4.

L'élu :

Plus personne ne comprend
Vos revendications
Vous avez un problème
De communication

M : On n'en a pas, de revendications.

L'élu :

Faîtes du performatif
Avec votre sens du spectacle
Dans un lieu alternatif
Vous vaincrez tous les obstacles

M : On les aime bien, les obstacles, on n'a pas spécialement envie de les vaincre.

L'élu :

(...)

Dans ce cas, je vous propose
Un stage de maître-chien
Afin de maîtriser son chien
Ou bien d'élever des chiens

M : Moi, je les aime pas trop, les chiens. Et toi, tu les aimes bien, les chiens ?

Un autre : Personnellement, je suis plutôt chat.

Un autre : Ma tante, elle a un Persan.

Un autre : C'est fragile, les Persans.

Un autre : Non, c'est les Siamois qui sont fragiles. Faut alterner entre croquettes et boîte, sinon ils vomissent.

Un autre : Suffit de pas prendre le bas de gamme.

Un autre : En Siamois ?

Un autre : Non, en croquettes. Y a des croquettes bio, maintenant.

Un autre : Moi, mon chat pleure.

Un autre : Comment ça, il pleure ?

Un autre : Ben oui, il a des larmes, quoi. Il arrête pas de se frotter l'œil avec la patte.

Un autre : Ça doit être une conjonctivite.

Un autre : Et comment tu la soignes, la conjonctivite ?

Un autre : Avec du Fradexam (collyre). Trois gouttes dans chaque œil par jour.

Un autre : Non mais moi, il va faire trois fois le tour de la pièce en passant par le plafond avant que j'arrive à lui mettre une goutte !

Un autre : Tu lui retiens les pattes avant de la main gauche, de l'autre main tu lui prends la peau à la base du cou, et pendant ce temps quelqu'un d'autre lui met les gouttes. Faut être à deux.

Un autre : Et surtout, faut pas qu'il aille au bord de la mer.

Un autre : Pourquoi veux-tu qu'il aille au bord de la mer ?

Un autre : Pourquoi, pas au bord de la mer ?

Un autre : Parce que ça renvoie le soleil; ça risque d'aggraver la conjonctivite.

Un autre : Sans parler du sable. Dans les yeux.

Un autre : En fait, il vaut mieux qu'il reste à la maison.

Un autre : A la maison, couché, dans le noir.

Un autre : Une question que je me pose, c'est : quand il va dans sa caisse, tu sais comme ils sont fous furieux à gratter le gravier après, ça risque pas de rentrer dans l'œil ?

Un autre : Parce qu'ils grattent avec la patte avant.

Un autre : Toujours avec la patte avant.

Un autre : Ils grattent peut-être avec la patte avant, mais vers l'arrière.

etc

(les minots continuent à discuter des chats dans un coin)


5

La dernière pute/le footballeur

l'(ancien) Footballeur à l'(ancienne) pute :

Alors finalement
Tu es toujours footballeur
Mon cœur ?

l'(ancienne) pute à l'(ancien footballeur) :

Et toi destinalement
Tu es toujours dernière pute
Ma pute ?

Le footballeur-pute :

Ton short lycra
Provoque en moi
Une douleur cuisante

La pute-footballeur :

Tes stylettos
Suscitent en moi
Une tension haletante

FP + PF :

Que faire
S'il ne faut pas céder sur son désir ?
Se taire
Lors même qu'on brûlerait de tout dire ?

Le F-P :

Tes crampons
Sur ma gueule
Formeraient une constellation

La P-F :

Tes talons
Sur ma gueule
Creuseraient un trou mignon

FP + PF :

Que faire
S'il ne faut pas céder sur son désir ?
Se taire
Lors même qu'on brûlerait de tout dire ?

La Tour :

Arrêtez
Ces schémas dépassés
Laissez donc aux cruciverbistes
L'architecture volontariste

Minot :

En pinçant la peau du cou
En tenant les pattes avant
En coinçant le corps d'un coude
En tirant la paupière vers l'arrière

Le maire :

Que faire
S'il ne faut pas céder sur son désir ?
Se taire
Lors même qu'on brûlerait de tout dire ?

Le policier municipal :

Ton taser
Dans ma gueule
Produirait des verbigérations

La Tour :

Je suis toute prête à me creuser
Je suis fin prête à m'évacuer
Je partirai en rondelles
Dans un champ d'asphodèles

Les dockers :

Nous partirons en rondelles
Dans des champs d'asphodèles

La prof :

En tenant les pattes avant
En coinçant le corps d'un coude
En pinçant la peau du cou
En tirant la paupière vers l'arrière

Un Cafiste :

Ta tonfa
Dans mon choux
Forcera des hallucinations

L'élu :

Je suis le fruit du coumarou
Je suis la fève tonka

Les rémistes :

Laissez donc aux cruciverbistes
L'architecture volontariste

Le maire :

Je suis le fruit du coumarou
Je suis la fève tonka


etc etc etc etc

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"Pourquoi on ne fait plus des films comme ça ? - Parce que c'est en noir et blanc."

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When I hear something I like I listen to it, I don't play."

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