Wednesday, May 26, 2010









Le pur, le brut et le High-Tech

Trois titres possibles :

Une vivante pensée mal garée

Poème holorime

La Conversion sexuelle




Il y a la wifi. Le camping High-Tech. L'écran de l'ordinateur remplace la lampe-torche (ou même la regrettée Butagaz). La pluie tambourine comme toujours sous la tente (souvent).

...

Et, maintenant, c'est l'été, maintenant c'est huit heures. Il pleut sur l'ordinateur car 1) il fait plein soleil éblouissant, 2) la pluie sur les feuilles ne s'est pas dissipée, 3) pas un souffle d'air, le moindre mouvement d'oiseau fait s'ébrouer l'ensemble pour l'orage virtuel High-Tech.

J'ai essuyé la table et la chaise d'aluminium avec le drap (qui m'a aussi servi pour la douche).

Il y a beaucoup de très-jeunes dans cette auberge de jeunesse dont le parc est celui d'un palace. J'ai dormi cette nuit sous une tente. Les deux punks qui m'ont accueilli vers minuit m'ont demandé avec une coquetterie presque de courtoisie si j'avais plus de vingt-six ans (pour la carte).

C'est extraordinaire, cette pluie artificielle sur les babyfoots, les ping-pongs, les japonais en rose et en bob.

(Moi, en Dior.)

(Je pense aux larmes de Vénus sur le visage d'Adonis.)

Je vais vous dire pourquoi je suis heureux. C'est parce que je paye. J'ai écrit dans la nuit à Rémy Héritier, je lui ai dit : "Tu sais d'où me vient cette sensation de liberté ? C'est parce que je vais faire un truc à Avignon et que c'est moi qui paye. Personne pour me faire chier, je plane..."

Il y a de la musique (mais bien choisie) et quelqu'un chante en surimpression "Allez tous vous faire fouououtre..."

J'entends tous les sons. Hier, la chorale à l'intérieur des murs fortifiés de l'église médiévale. Avant-hier, la milonga place des Carmes. Ce matin, l'oiseau qui m'a fait penser à Gilbert Montagné. Ou l'inverse : Gilbert Montagné me fait penser aux oiseaux. (Il avait dit chez Mireille Dumas qu'il avait composé son premier succès à partir des quatre notes d'un oiseau entendu à seize ans sur un chemin de balade.) Hier encore, le crapaud dans le Jardin de la Fontaine, le jardin de l'arrivée d'eau à Nîmes (pas un chat, les grilles en retard d'être fermées, le crapaud de l'obscur a, ma foi, voulu conversé - crapaud ou grenouille, crapaud ou gremouille). Il y avait aussi le petit bruit de l'appareil photo qui résonnait dans le laqué pur du soir et vide au Pont du Gard. Et puis les voix qui ressemblent à celle de Marlène. Comme celle de la pute mal garée à Nîmes : "Oh, si les flics arrivent, qu'est-ce qu'ils vont m'faire ? Un trou ? Je l'ai déjà !". Je pense à Pierre tout le temps, ce n'est pas pour lui faire plaisir que je l'écris ici. Je vais passer à Arles. Je pense souvent, je rêve, qu'il soit libéré de ses obligations professionnelles et que nous nous baladions ensemble dans l'art, dans la nature, dans la liberté. Ça ne sera probablement jamais. Ce n'est pas grave. On est du genre à rêver sa vie.

Gall, amant de la Reine, alla, tout magnanime
Galamment de l'arène à la tour Magne, à Nîmes

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Belle de jour

"Ah, en fait, j'ai eu une idée pour la brasserie. J'ai vu à la télé..."

(L'idée : "L'hiver, je vais louer la brasserie pour faire des films.")

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Là où j'ai appelé Pierre



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Maquillage nègre

Michelle Morgan ! Chez Mireille Dumas... Je croyais qu'elle était morte... Pas du tout : très, très belle... Michelle Morgan ! Ou alors c'est une rediffusion, je n'sais pas... Elle parle d'une relation qu'elle voulait, "une relation volontairement parfaite" (qu'elle a vécu avec Gérard Oury). Elle parle de son mari précédant Gérard Oury, Henry Vidal, qu'elle a essayé de sortir de la drogue pendant huit, dix ans, l'héroïne, sans y parvenir - ni lui (il en est mort). Elle parle de son fils mort à soixante ans, "tellement gentil, tellement adorable", "C'est la blessure de ma vie, bien sûr." Après, il y a Frédéric Mitterrand qui raconte qu'il a tourné avec Michelle Morgan quand il était petit. Elle dit : "Je ne voulais pas me retrouver dans un personnage qui m'aurait fait du mal, voyez..." Elle dit : "Moi, je vis dans un rêve, vous savez !" Elle rit. "Je rêve beaucoup !" Elle dit : "Je crois qu'il faut aimer, aimer, aimer !" Bon, allez, si je m'arrêtais là, il faut dormir. Ça tombe bien, c'est la fin de l'émission, c'était le mot de la fin. Ah, non ! Pas Gilbert Montagné, ce soir... C'ui-là, je sais bien qu'il est pas mort, je l'ai déjà vu beaucoup... Cela dit, il est drôle, il dit de sa femme (qui est aussi son agent) : "Des fois, elle est un peu mal-entendante..." Mireille Dumas lui demande comment il l'imagine, sa femme, et il répond exactement avec le ton de Philippe Katerine : "Ben, j'l'imagine exactement comme elle est." Bon, après, il précise, il dit que les couleurs, en effet, il les imagine pas (elle est rousse criarde, par exemple, à la télé). Bon, mais je voulais lire Arthur Cravan, une autre époque : j'ai connu Duchamp, j'ai connu Breton, j'ai connu Apollinaire... Oh, encore un truc : le fils de Gilbert s'est marié avec la fille de sa femme... Incroyable ! "J'aurais jamais pu imaginer un truc pareil... Pourtant, j'ai l'imagination plutôt fertile." Après, on le voit dans l'Himalaya expliquer à une femme de ce royaume perdu dans les montagnes qu'il ne voit pas et elle se met à pleurer, il est obligé de dire : "Non, mais c'est très bien comme ça..." Il dit : "Ça m'a surpris quand elle a éclaté en sanglots quand elle a appris que j'étais aveugle." Il dit de ses parents que "maintenant ils n'existent plus qu'en photo", mais que les meilleures photos sont celles qui sont dans la tête et Mireille Dumas dit : "Absolument. Absolument." "C'est un homme qui chante dans sa nuit", dit Denise Glaser dans une archive. Il dit qu'il va dans les prisons. Il dit : "Moi, je chante pour les policiers et pour les voleurs. Je chante pour tout le monde." C'est difficile de ne pas être ému aux larmes à la télé. Dommage que ce soit si moche, la télé, parce que c'est chouette ! Il dit : "Sincèrement, j'ai peur de rien du tout."

Belle de jour (suivie d'une note)

"Oui, j'm'en fous royalement..."


En fait, je suis au Cintra, à Avignon, ce lieu que j'adore, la patronne, nommée Bernadette, a la voix de Marlène (Saldana), alors faudrait tout noter.

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Belle de jour

"C'est pareil, arriver à un certain âge, faut arrêter parce que..."

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Gros titre (belle de jour)

"Une famille du Pas-de-Calais tabassée au Parc Astérix"

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Belle de jour

"Oui, j'ai cru entendre un soupçon d'mécontentement."

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