Wednesday, June 16, 2010

Belle du soir

"Car je me vois avant tout comme un lecteur. Comme vous le savez, je me suis risqué à écrire, mais je pense que ce que j'ai lu est bien plus important que ce que j'ai écrit. C'est que l'on lit ce que l'on aime, et l'on écrit non ce que l'on voudrait écrire, mais ce que l'on est capable d'écrire."

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L'Œillet


Thème suisse

Tu vas bien, Maya ?

J'ai encore un spectacle pour toi !
Ici, au stage que je donne à Pontempeyrat (Haute-Loire), comme, en deuxième semaine, il s'est trouvé qu'il y avait trois Suisses parmi nous (laurence Mayor, Mathias Glayre et Lætitia Dosch), j'ai dit : allez, la Suisse ! et avec l'accent (les accents). Ça a donné une forme épatante... Vraiment décapante, dérapante et drôle. Légèrement cynique, techniquement légère (autour d'une table trop grande et trop haute, dans la salle d'un château-fort, un piano pour finalement soulever le rien (le monde)...) Juste les acteurs - excellents. A ceux déjà cités chargés de tenir le fond (et le profond), de baratter le thème s'ajoutent Valérie Crunchant (qui joue l'étrangère), Pauline Mereuze qui joue Karl Marx (faux accent chinois), Raphael Defour (qui joue le Belge - accent pur - qui se déshabille entièrement peu à peu dans la réunion). Bastien Mignot joue Delphine Seyrig en maîtresse de maison cinglée et Judicaël Jermer, rôle subsidiaire, joue l'ours qui apporte à l'étrangère (la parisienne à peine descendue du train, mais déjà chez elle) des fleurs cueillies de nos belles prairies... On s'est bien amusé ! On a repris ça dans tous les sens, à l'envers, à l'endroit : ça tient, ça renverse. On entend aussi du suisse allemand, de l'italien. Bref, encore un spectacle de plus qui est un spectacle de moins... Ça te dirait, des fois ? Je me suis dit : ne reste plus qu'à vendre le spectacle ! (Je vais en parler à Maya.) On a aussi une captation pour toi.

Bises


Yves-Noël

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Météo

en pensant à Jocelyn Cottencin



On ne se souviendra pas de ces jours. La pluie sans discontinuer tout au bord du lac. Le mois de juin est le mois des rivières. Les mois de juin sont les mois. Toutes les bêtes ont absolument disparu. La torture, c'est d'avoir envie de pisser. Mais où sont-elles noyées ? Il y a très peu de secondes entre les gouttes. La sorcellerie. Twin Peaks. Les oreilles bouchées par la cire, par la mousse, pour ne pas entendre la pluie sur la mouille, constamment la pluie. Dominique Gonzalez-Foerster avait prédit (avait vu juste). Toutes les œuvres d'art sont détrempées. Détrempées plutôt que trempées. Je ne sais pas. Les fleurs revivent. Celles coupées que quelqu'un avait déposées sur le marchepied de ma caravane pendant la nuit ou mon départ, ce dimanche, revivent puisqu'elles sont dans l'eau et que la boue même, grossie, grossissante embourbe le pied, les roues, le marchepied de ma caravane. C'est une chanson. La caravane. Il y a l'eau. Anosmie. Shakespeare et on dégage. Surdité. Aveugle. Des yeux de sourds. (Météo.)