Wednesday, August 11, 2010

"Médiapart"

(Belle de nuit)

"La diversion xénophobe du pouvoir pour faire oublier le feuilleton Bettencourt est un tournant du quinquennat: désormais, Nicolas Sarkozy est un président hors la loi. Depuis 2007, il est chargé de veiller au respect d'une Constitution qui «assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine». Dès lors, il a, par son discours de Grenoble visant les personnes «d'origine étrangère», violé la loi fondamentale et manqué aux devoirs de sa fonction. Cet événement ne saurait être traité à la légère: il oblige au sursaut le plus large et le plus solennel. Parti pris."

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L’Océan d’anonymat

(Belle de night)

"En présence de cette immense platitude des destinées humaines, Dickens éprouve le sentiment qui pourrait bien être, à l’avenir, le sentiment dominant de l’humanité, une sorte d’heureuse liberté dans la petitesse, un respect aux yeux ouverts, une religion sans mots."

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Belle de night

"Ce soir, sans doute, dans quelque music-hall de la banlieue de londres, au milieu d’un spectacle qui comprendra des acrobates, des chanterus comiques, des danseurs, un ventriloque, on pourra voir un étrange artiste, le Dickens impersonator, l’homme qui sait imiter les personnages de Dickens. Il demande au public de lui indiquer des noms et, de toutes les places partent des cris : « Mr Pickwick ! Sam Weller ! La petite Nell ! Fagin ! Mrs Gamp ! Pecksniff ! » L’homme tire d’un panier des perruques, des vêtements et, revêtant successivement l’apparence de chacun de ces immortels, imite pendant quelques minutes leurs gestes et leurs discours."

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"Les Temps modernes", Micheline Servin

Cher joueur d'Adonis,
Je suis parvenue à retrouver la chronique d'Avignon 2007 dans laquelle j'ai osé quelques lignes, avec coquille, in "Les Temps modernes" n° décembre 2007- janvier 2008. Si nous nous croisons, je vous donnerai une photocopie.
Où en êtes-vous à Avignon ?
Le champagne coule-t-il encore ?
mbs






La Descendance

Un gamin (Marcus Vigneron-Coudray) se costume en vague mousquetaire. Il se fait son théâtre. Entre en scène, jeans à moitié boutonné, un boa en plumes sur les épaules, « bad boy », Yves-Noël Genod. Il parle de sa femme (Marlène Saldana) qui écrit, spécialiste de théâtre – elle interviendra, perruque rouge sur le crâne, robe courte et décolletée, allant, à quatre pattes, manger des feuilles d’un arbuste dépassant d’un coin de la scène, avec la drôlerie des clowns felliniens -. Ah ! le théâtre. Il lit, volontairement mal, sur des feuilles gribouillées, un texte qui est une mise à mal féroce, et très spirituelle, tant du théâtre actuel que de ses artistes. Lui-même dit « je », dans un narcissisme qui a l’élégance de se moquer de soi-même. Il a été comédien, mais les silences de Claude Régy ne lui permettaient pas de montrer ses fesses (il les montre fugitivement). Tout y passe, les soireés chic – il enfile une moitié de jeans argent -, on pense aux costumes des acteurs des Feuillets d’Hypnos, surtout qu’il exhibe une paire de bouchons d’oreille (semblables à ceux distribués avec les programmes de certaines représentations) avant de tirer un coup de pistolet en l’air, allusion à plusieurs spectacles possibles dont celui pré-cité), les avis sur tout, le jeu des relations, l’hypocrisie… Une femme vient en avant-scène avec une tarte aux pommes (Hyppolyte), coupe des parts qu’elle offre aux spectateurs (Cantarella ne leur laissa que l’odeur). Les traits cinglants font mouche, surtout pour ceux qui ont suivi quelques spectacles de cette édition du Festival. Une insolence et une finesse dans le déglingué affecté qui parodient avec causticité un certain théâtre, bien différent de celui que voudrait le gamin qui s’échine à intervenir, et sa classe sociale. Un avatar de Boris Vian déjanté qui jouerait à être Andy Warhol. Yves-Noël Genod a le culot libertaire, cet irrespect en voie de disparition. Ce n’est pas de la danse (qu’est la danse au regard de ce Festival ?), mais que Daniel Larrieu a eu une bonne idée de programmer cette prestation railleuse bien en situation. Sujet à vif.

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Les plages sont comme des croissants de lune

Prière

Pierre (douze ans) énonçait que Solal (quatre ans) était rentré dans un chien : "Le chien va bien". Je renchérissais à mon tour par le paradoxe de S.*, édulcoré : "Il faut protéger les chiens des enfants."

C'était chien et loup pendant un bon moment. Je me demandais quand même si ma vue n'avait pas baissé. Le pays d'enfance intact, on mesure les dégâts sur sa propre personne, sa perception : Comment je vois ce qui est immuable, moi qui ne le suis pas, moi qui change ?

Trois jeunes filles se précipitaient sur moi et c'était impossible de n'en pas subir l'outrage : je ne les reconnaissais pas. J'exigeais les prénoms, ce qui ne m'avança guère : Charlotte, Amina, Nastasia.

Je repensais au paradoxe avant de m'endormir à cause d'un livre de citation d'Oscar Wilde qui traînait près du lit : La Jeunesse est un art.

"Si paradoxal que cela puisse paraître - et les paradoxes sont choses dangereuses -, il n'en est pas moins vrai que la vie imite l'art beaucoup plus que l'art n'imite la vie."






* Voir plus bas.

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