Thursday, August 12, 2010

Œuvre au noir

Voir sur le chemin côtier l'absence de couleur maintenue, maintenue jusqu'à son plus haut point

(Mais il faut être seul et - puisque la nature se tait - se taire

(Pour cette opération d'alchimie inversée, transformer la lumière en plomb

De temps en temps un avion dans l'eau, un bateau dans le ciel. Le monde est une île

Jusqu'au noir cormoran
Une île jusqu'au noir cormoran
Une île au noir recuite au noir, comme un pain-fusain, un sombre sang morne inversé, un réceptacle.

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Les Chênes



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Dans le parc

Le soir, la mer était un miroir calme, beaucoup plus calme, qui recueillait, parcelle après parcelle, comme dans un pays du Nord, pour faire durer le plus possible, la lumière.

Il faut dire que la mer dont nous parlons, pour ceux qui ne connaissent pas, est totalement close.

Rien ne distingue d'un lac si ce n'est la marée immense, phénoménale qui vide l'évier et le remplit - et puis l'imagination, bien entendu, car nous savons que le pays d'en face, longue bande de forêt et de serpents qui n'intéresse personne où parfois - de très rares fois - nous sommes descendus en bateau, n'est qu'un leurre, une façade, un mur qui sépare encore du royaume infini, protège.

Quand j'étais petit, je me souviens que sa taille, sa proximité augmentait d'une année sur l'autre jusque un jour se fixer, une année : taille adulte (immuable).

La base du Poulmic était la ville idéale, de science-fiction, Nicolas Moulin, blanche le jour, illuminée la nuit.

Là-aussi, inaccessible, militaire, d'un autre monde, au-delà de la frontière.

Terminons une fois encore par citer la plus belle phrase que Marguerite Duras ait jamais écrite (selon elle) :

"- Ici, c'est S. Thala jusqu'à la rivière. - Et après la rivière ? - Après la rivière, c'est encore S. Thala."

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Comme j'ai toujours perdu mon maillot de bain (et comme l'époque est à se baigner habillé), je demandais un maillot à mon père. Mais toute la série des maillots qu'il me montrait était chargée de merde. En remontant de la grève pour chercher mes lunettes (temps nuageux, mais lumineux) avant de faire du bateau, je trouvais ma mère qui s'essuyait. Pensant qu'elle était seule, elle avait omis de fermer la porte. Cet ensemble d'occurrences (décidément j'aime ce mot) me refit penser à la phrase (prononcée par un enfant) du film de Jean-Luc Godard :

"Et quand viendra l'ère de l'égalité, je vous parlerai de la merde."

Jean-Luc Godard pense que le seul endroit où nous sommes tous égaux, Liliane Bettencourt, Nicolas Sarkozy, vous et moi, c'est quand nous chions. C'est seulement là, le seul moment, parce que, même en baisant, dit-il, il peut y avoir inégalité, mais, là, là seulement, enfin égaux. (Et, en pissant, j'ajoute, il y a, en effet, beaucoup d'inégalité puisque les hommes pissent debout et ne font pas la queue à l'opéra...)

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Belle de nuit

"Les nerfs silencieux, les longues laisses des nerfs, les grandes machines imaginaires, la palette des rêves..."

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Lac Majeur

Mon cher Yves-Noël,
C'est épuisée, physiquement et émotionellement, mais face aux rives enchanteresses et romantiques du Lac Majeur en Italie, que je t'écris. Confuse d'avoir oublié dans le méli-mélo d'Avignon de te donner le volume pléiade Dickens que j'avais pourtant apporté pour toi, contente cependant que tu l'aies trouvé. J'espère que tu trouves comme moi sa profondeur émouvante, son humour ravageur et son actualité fascinante...? J'espère surtout que tu vas bien, que l'atterrissage en terres parisiennes et de réalité s'est fait sans trop de heurts. Qu'en est-il de ton coeur ?
Je regarde mes deux fils merveilleux jouer sur la terrasse avec l'Italie en toile de fond, je me sens un peu comme une Silvana Mangano dans un film de Visconti promenant son élégant mal de vivre avec deux Tazio au lieu d'un...
Je t'embrasse tendrement,
Jeanne






J'ai pas commencé, mais j'ai lu une étude sur Dickens (de 1927) trouvée dans une brocante à Carghese en Corse (chez Yvan Colonna) qui m'a fasciné ! Je vais adorer...
Merci pour ces belles images. Je te crois (en Silvana Mangano). Moi, c'est Bretagne familiale... Bisous tout tendres aussi

Yvno

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Les Nuages qui volent

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Les Rêves d'un si beau garçon

Matthieu Fayette 12 August 2010 at 7:18
(no subject)
Le bon jour...

On s'est croisé cet été à Avignon (combien de fois, cette phrase, tu as dû, mon Dieu...) Je suis venu te voir jouer, j'étais avec Benjamin - Lazar - le jour où Thomas Gonzales. Si jamais, des restes...
C'était beau, c'était très beau, mais je l'ai déjà dit. Pas très fort, mais tout de même.

Je me réveille dans Beyrouth encore calme.
Tu étais dans un de mes rêves cette nuit.

Je me suis dit qu'il y avait de bien moins bonnes raisons pour envoyer quelques mots à quelqu'un.

Matthieu

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Belle de jour

"L'eau n'est pas mon amie, mais c'est mon alliée. Parfois elle est solide et je m'appuie sur elle, comme si je voulais en sortir. Parfois elle redevient liquide et la sensation de glisse est faramineuse. Surtout en compétition après s'être rasé tout le corps. Tu as l'impression d'être sur une planche de surf. Il m'arrive de me sentir en apesanteur. On n'est pas en l'air, on ne touche pas le sol. Je n'est pas l'impression de voler, mais je ne suis pas loin."

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