Monday, August 30, 2010

L'Hôtel à Yverdon-les-Bains


Belle du matin à Yverdon ou Yvetot

"Peut-être cette confusion toute médiévale, génératrice de fausse étymologie, doit-elle être restaurée: dans Le Roman de la rose, le mot auteur est en effet écrit acteur, souvenir de l’auctor latin."

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Fond d'amitié



Robin Causse. Photos Jonathan Burteaux.

Dîner en ville

Être en plein dedans et toujours à côté.

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La grande distribution

Je suis dans une ville presque inconnue (et comment la garder telle quelle ?) On a dîné, on a parlé avec Pascal Rambert. On s'est demandé ce qu'on faisait là. On fait passer des auditions pour le concours Migros (les coopératives Migros, c'est de la grande distribution, en Suisse). On fait passer les auditions pour le concours d'art dramatique. Quand c'est bien, on trouve ça bien. Quand c'est pas bien, on trouve ça sordide. Mais, finalement, tout est bien. En fin de compte. Ça tient à pas grand chose, la différence. En fait, il n'y a pas de différence. C'est la perception. La séduction. Celui-ci, celle-là, ils nous touchent, c'est physique. Sinon, les autres, on a envie de les aider, les aider pour qu'ils nous plaisent, mais certains, on le pressent, il n'ont pas du tout envie de nous plaire. C'est pour ça que tout est bien. Je dirais même : tout est juste. Absolument. Tout parle et il n'y a absolument aucune faute de sens. Certains auront la bourse, ils remplissent d'offre la demande. Les autres ne l'auront pas, ils sont ailleurs, dans la petite distribution. Après, on a parlé de l'argent des Flamands. Et puis de l'argent tout court. Parce que parler des talents ennuie vite. Le talent, il est partout et c'est ennuyeux qu'il soit si répandu, d'ailleurs, dans cette espèce humaine qui construit tant et tant de cathédrales et tout un tas d'machins... Alors on parle d'argent. En dernier ressort et même en premier, c'est l'argent qui fait la différence. C'est l'impérialisme. Avant de parler des Flamands, j'avais pensé à Marguerite Duras. Une fois, à Trouville, un soir, on était allé demander quelque chose dans un restaurant, je ne sais plus quoi, la route, peut-être (on était en voiture) - et il y avait un chanteur dans le restaurant. Marguerite Duras avait dit au retour : "Il a une très petite carrière devant lui, cet artiste." Et Claude Régy avait dit : "Il n'en a pas du tout, tu veux dire !" Elle avait répondu : "Non, non, il en a une, mais petite. Grande comme ce restaurant, à peu près." (Qui n'était pas grand.) Et puis on avait rit du chanteur à la carrière grande comme un restaurant parce que tout se terminait dans les rires, de toute façon, pas tellement avec Claude Régy, mais avec Marguerite Duras, oui, c'était prétexte. Maintenant, je suis dans une chambre de l'hôtel La Prairie. Anne Bisang, directrice de la Comédie de Genève est allé aux bains de l'hôtel des Bains. Mais il faut un maillot. Elle avait prévue le coup, elle était déjà là l'année dernière. Et moi, un maillot - pour ceux qui ont suivi le blog ces derniers temps (cet été) - j'en ai toujours pas, on m'en prête. Y avait ce projet de maillot brésilien qu'Olivier voulait me donner, mais je n'ai pas osé le lui rappeler au dîner de l'autre soir, chez Jean-Marc et Alice.

Et ainsi et ainsi et ainsi (le geste malheureux)



Ecrire, c’est s’arrêter d’écrire. Ce n’est ni lire ni écrire. Il y a le train (construit par les ingénieurs de génie dans le paysage de génie) et le train avance en vitesse glissante. Est-ce normal, pour une jeune femme qui s'habille, que le bras il passe entre les atomes de son chandail ? Les chevaux peuplent la terre à la surface. On a des problèmes avec les toilettes. La Suisse par où je n’étais jamais entré. Une entrée par le Nord. Et ainsi et ainsi et ainsi… Tantôt à la ville, tantôt à la campagne, tantôt dans les châteaux, tantôt dans les bouges, tantôt chez les grands seigneurs et les gens du monde, tantôt chez les journaliers et les hommes de peine... Dans ces régions vertes comme s’il n’y avait pas eu d’été. La Suisse qui ressemble à un paysage de plaine. Bien ouverte. Il n’y a pas d’eau dans les toilettes. Le paysage que l’on déchire. Les nuages sont comme du vent. Ils peuplent le cœur, la mort. Le train virevolte. Il tourne en spirale tout autour, tout autour… Il refrène son enthousiasme. Les oiseaux répercutent. (Le cri des oiseaux se répercutent.) Il y a comme des auréoles de neige. Elles sont données comme le paradis, les Champs Elysées. Il y a les emblavures molles des courbes comme les vagues. Un château de Louis II (dans le coin de l’œil). Une falaise. On passe sous le château. Pas un mirage. Tout est catastrophiquement clair. Et il n’y a rien à dire : c’est décrit. Des usines en pleins champs. Tout est vert comme s’il n’y avait pas eu d’été. Vert frais. Jamais eu d’été. Les plantes sont pour repartir, repartir… Et le bleu, cette couleur préhistorique, l’azur, l’azur bleu, le bleu, le « riant ». Parmi les forêts et les monstres, les fougères, larme bleue. « Sauf s’il y a un geste malheureux… » Les rails, les rails à l’infini car la terre est un paysage. Un paysage d’or, de palettes et de bureaux. Les biches gambadent et les loups se cognent contre les vitrines. Il n’y a pas d’hiver sauf dans les rêves d’Antoine et Pierre. « Je sens l’escalier dessus. » « Ils disent que c’est trop dangereux… » Lausanne, ce rêve, ce crève-rêve.