Thursday, September 09, 2010

Chambre de J.





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Le plus grand peintre contemporain est français et c'est un ami






Les Couleurs, la guerre., exposition de Bruno Perramant, 6, rue du Pont de Lodi, Paris.

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Felix tourne un film

Cliquer sur le titre.

Belle de nuit

"J'ai 33 ans, nous sommes 33 mineurs, et Dieu avait 33 ans. C'est une coïncidence comme pour un miracle, et cela me donne davantage de forces pour continuer (...) Salue de ma part ma sœur, avec laquelle nous avons tant de choses à nous dire, raison pour laquelle Dieu m'a donné une autre chance de le faire"

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La Ruralité heureuse

Bdj

« Bon, je tiens Louis de Funès pour un des génies du XXe siècle et je l’tiens aussi pour un des hommes qui a profondément souffert et, dans un reportage, j’l’avais vu au milieu d’ses roses et – qu’est-ce qu’il avait l'air heureux, quoi. »

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Mille portraits de Thomas




























Thomas Scimeca.

Ecrire un peu, pour l’émotion

Paris était merveilleux avec le centre de sa cathédrale.
Le livre me donnait des forces, le nouveau livre. Il me donnait du temps. Il ne m’en prenait pas. Ma vie était nouvelle, recommençait, ne m’ennuyait pas. Le livre était doux, il était gentil, il était intelligent, mais de la vraie intelligence, celle qui ne se voit pas, celle du cœur. Le précédent livre m’avait empoisonné, j’avais laissé tomber (non sans mal : avec l’aide d’un psy).

Ô musique et contre-musique !
Trouver l’axe. L’amas d’pierre que sont les villes. Ce pas d’côté.
Cette fille sans sépulture. (L’efficience…)

Houellebecq-personnage

Bdj

« Faut trouver l’axe, la chose qui va trancher qui va permettre de faire engouffrer le roman à travers le monde, quoi. »

« La trajectoire artistique – enfin, j’parle d’un artiste un peu valable, hein – est une chose qui est parfaitement imprévisible, y compris par lui. »

« J’attends l’message. »

« Quand la mort est, vous n’êtes pas, et quand elle n’est pas, vous êtes. »

« L’intelligence ne gêne absolument pas, mais il faut qu’il y ait quelque chose de plus fort que l’intelligence, il faut que l’intelligence perde. » « Il faut que le projet perde, il faut que l’intelligence perde, sinon on n’obtient pas un roman. »

« S’il y a des romanciers futurs qui m’écoutent, là, enfin… Faut jamais, jamais oublier que le lecteur fait cinquante pour cent, exactement, du travail. Quand il rencontre - un livre -, un cerveau d'lecteur, le lecteur fait cinquante pour cent. C’est un chiffre très important, vraiment. C’est la chose la plus importante à savoir, à mon avis, pour écrire un roman. »

« Mon image, c’est mon cadavre. » (Sollers.)

« La morale est plus haute que l’art, soit dit en passant (ça, c’est une phrase générale). »

« Il faut arrêter d’recueillir des informations sur le monde, quoi, il faut considérer que ce qu’on sait, eh bien, suffit pour produire le roman. »

« « L’art est du temps pris à la vie », disait Flaubert, et vous êtes d’accord avec ça ? – Oui. »

« Et Stendhal disait qu’y avait deux types d’artiste : la brute absolue et le type ultra raffiné, ultra cultivé, mais qu’y avait pas d’intermédiaire, y avait pas c’que Pascal appelle les demi-habiles. On peut pas être demi-habile, c’est à dire un tout p’tit peu cultivé et pas vraiment brutal. Il faut être soit très brutal, soit très cultivé, soit éventuellement les deux – ça vous conviendrait, enfin… ? - Oui, j’crois que c’est assez juste. C’est encore plus vrai dans l’domaine de la critique, c’qu’il y a d’pire, c’est l’demi-habile. (…) C’est une malédiction. Et, malheureusement, la société en forme, des demi-habiles. Elle n’sait former qu’ça, d’ailleurs.»

« Y a un truc qu’on dit pas parce que c’est trop simple, mais qui est quand même vrai : la critique littéraire, c’est d’la littérature, hein. Ça en fait partie de plein droit, quoi. »

« On est saturé de ressentiment. On a l’impression de plus pouvoir faire un pas sans écraser quelqu’un, quoi. Ça grouille. Oh, j’veux bien avoir un peu d’pitié, mais quand même pas trop, faut pas exagérer non plus.»

« Le nombre de morale est exactement égal à un. »

« Le légitimement célèbre : « Ils ne feront qu’une seule chair. » » (A 1h45 de l'entretien.)

« Je cite : Michel Houellebecq : « Il est impossible d’écrire un roman pour la même raison qu’il est impossible de vivre : en raison des pesanteurs qui s’accumulent. » Est-ce que vous pouvez, tout simplement, expliciter cette phrase que l’écrivain Houellebecq, dans l’roman, adresse à Jed ? – Bon, évidemment, c’est une phrase exagérée. Mais il n’en reste pas moins qu’les personnages s’alourdissent de plus en plus. – S’alourdissent ? – Oui, au fur et à mesure qu’le roman avance et que,– mon Dieu, quelqu’un qui voudrait maintenir tous ses personnages jusqu’au bout aurait bien du mal, hein. Il faut s’en débarrasser, quoi. – Et ils s’alourdissent de quoi ? (…) Eux-mêmes se sentent de plus en plus lourds, c’est bien ça ? – Ben, leur densité, leur poids d’humanité augmente. – Leur poids d’humanité augmente et donc leur lassitude augmente… – Non, non, le poids, le poids à porter. » « A mon avis, la difficulté d’un roman augmente à peu près comme le carré d’sa taille, à vue d’nez. »

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Photo Thomas Scimeca.

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Le prof de danse s’est approché de moi avant le cours. J’avais un peu peur qu’il me parle du livre (que je commençais à peine) que je tenais dans mes mains, mais, c’était pour me parler d’Euronat, le domaine naturiste où il allait chaque année. « J’ai cherché tes tresses blondes dans tout l'domaine. Cette année, le temps était superbe. Je suis revenu de Bali exprès pour ça, etc. » Je lui ai répondu que, moi aussi, j’adorais, oh, oui, cet endroit, que ça me manquait beaucoup, mais qu’« En ce moment, je vis avec des gens que ça n’intéresse pas du tout. » Oui, c’est dommage… En fait, en ce moment, je ne vis avec personne du tout. Mais j’étais assez heureux de n’avoir pas dit tout à fait la vérité.
Je suis allé à la manif juste pour m’entendre dire d’une inconnue sortie de la foule : « Je vous ai vu cet été à Avignon, c’était super ! » Ah, s’ils savaient comme la star est seule et malheureuse (le clown triste) – et puis je suis resté au milieu de la manif à regarder passer tous les métiers (les pompiers, etc.). J’ai refusé une invitation à boire un verre, mais le personnage qui me la proposait était pour moi sans mystère. On n’a rien à se dire, je l’aurais écouté évoquer sa nouvelle célébrité et il aurait évoqué la mienne, nouvelle aussi. Je sentais que cette histoire de célébrité (surtout la sienne) suffisait, pour lui, à nous supposer une amitié. Je suis sorti de l’épicentre, place de la Bastille, et j’ai retrouvé une rue très calme. Je cherchais un café pour lire le livre que je tenais à la main. Je ne voulais pas rentrer chez moi, j’avais cette idée : lire dans un café. Dans celui que j’ai trouvé, je me suis glissé dans l’un des coins les plus ignorés, mais néanmoins éclairés (près d’une fenêtre). C’était le café de L’Industrie. Un livre, récemment, m’avait influencé trop et m’avait donné le bourdon comme c’est pas permis. J’avais décidé d’en changer. La rentrée littéraire offre un choix. Pendant un moment, je n’écrivais rien, le livre était fluide et s’accrochait directement en moi, puis finalement, quand même : « nuit, somptuosité et mystère ». Suivait quelques notes-poème sur le café lui-même et les gens qui y apparaissaient et sur la possibilité de comprendre comment se débrouiller avec la vie. Par exemple (je ne vais pas tout recopier) :

et tout est là et vous ne
savez rien –
c’est comme un jeu
mais vous ne vous laissez
pas impressionner par
la – dictature – de
– l’ambition –
mot difficile à articuler
surtout si vous avez une
perruque rouge à la place
des cheveux

je veux les plaisirs
et je ne veux que les
plaisirs
– et le rouge du café
de L’Industrie m’indique
le vert de la plante grasse
– car ce café de L’Industrie
a ceci de particulier
qu’il est en trois parties
et que, quand on est dans
l’une, on
peut en voir une autre
de l’autre côté de la
rue (on peut se voir)

Puisque c’était la grève, je ne suis pas sorti de Paris. Paris était calme, un jour de grève, il empêchait de faire des bêtises. Je songeais au sexe des villes. C’était curieux, Paris était « il », tandis que Londres était « elle ». Lyon, je n’savais pas, mais Marseille était « elle ». Finalement, beaucoup de villes étaient « elle », mais Paris était « il ». Lille était « elle » et Strasbourg aussi, Rennes étaient « elle » , Nantes était « elle » – enfin, je n’allais pas entamer une énumération à la Bernard Heidsieck, mais Paris était « il ».

Le mot « androgyne » que j’avais lu dans une traduction française du dernier roman de Bret Easton Ellis (sur un étal de librairie), je voulais le lire en anglais. Il y avait ces gens autour de moi (le café s’était peu à peu déserté, la manif s’était éloignée, mais certains restaient). Je les voulais Anglais. Mais je ne voulais pas une histoire.
Il y avait cette fille à côté de moi que j’imaginais lesbienne – très hommasse – et qui était, en fait, un garçon ; je m’en suis aperçu quand il a fait les cent pas en téléphonant – disons que le doute a continué jusqu’à la fin, mais en faveur du « il ».

Maintenant, toute la rangée de la banquette était vide jusqu’au fond de l’autre côté, l’autre fenêtre, où deux garçons en chemise blanche (très blanche) étaient visiblement du côté des précieux – ou de la peinture (Manet).

Mon psy m’avait conseillé un anxiolytique. Il fallait que j’aille le prendre à la pharmacie. Mais je devais aussi attendre une certaine Cynthia, coincée dans les métros en grève (aux dernières nouvelles), qui devait m’apporter une mallette de matériel pour le son que je devais apporter à Deauville pour le film de Jeanne. Je devais prendre un anxiolytique parce que j’étais angoissé de travailler avec ces deux négros (ceci dit non péjorativement, ils sont admirables) et aussi de devoir donner la réplique à Barbet Shrœder en lisant une pièce qui ne me disait rien, Electre, pour le film de Jeanne Balibar. Plus tout le reste. Les masses de contact qu’il me fallait gérer pour « la suite ». D’où l’anxiolytique. J’avais été si déprimé, le matin, en voyant mon psy que j’avais eu envie toute l’après-midi de l’appeler pour lui dire que j’allais m’en sortir et de ne pas me laisser tomber. Maintenant, l’après-midi finissait, le soleil était revenu, mais j’étais toujours enfermé dans un livre – et j’avais encore envie de l’appeler. Mais je ne pouvais pas l’appeler avant d’avoir acheter l’anxiolytique, sinon – à quoi bon ses conseils ?

D’autres gens merveilleux commençaient à envahir le café. Si je tenais un tout petit peu, je pourrais peut-être dîner là… Jusque là, ma présence échouée et discrète n’avait pas semblé poser de problème. J’avais commandé deux fois du thé vert, oui, « à la menthe » que je ne sentais pas, puisqu’il n’y en avait plus de nature. Et j’attendais Cynthia, petite amie râleuse de l’ingénieur du son. (Mais petite amie quand même…)
Toutes les filles maintenant qui s’engouffraient dans le café munies d’un sac étaient possiblement Cynthia (virtuellement) et – mon Dieu – quelle variété chez les filles !
Finalement, Cynthia


(à compléter)


Les sardines sont arrivées, divines. Voilà, si j’avais envie de rester au café de L’Industrie le restant de mes jours, j’allais le faire : je ne voulais pas rentrer chez moi, jamais plus !


(à compléter)

Belle de jour (plus photos)

« Quelqu’un – je sais plus qui m’avait raconté, en fait – avait croisé Aragon une fois, sur la fin, donc il était dans une espèce de chaise en face de la mer et il avait dit : « Comme elle travaille ! » C’qui est un beau commentaire sur la mer. »





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Un décloisonnement de la souffrance

(Bdj)

« Un roman a cette grosse utilité : en le lisant, on se dit : ce qu’on a vécu, d’autres humains l’ont vécu, l’ont écrit, l’ont décrit. C’est déjà pas mal. On n’a pas la sensation de vivre quelque chose d’unique, monstrueux dans son unicité. »
(« Oui, quelque chose circule. » « Ça décloisonne la souffrance, comme vous l’disiez, oui. »)

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Jean-Christophe Meurisse



Il circule dans Paris que J-C. M. aurait fait évincer Marlène Saldana de la Ménagerie de verre pour jouer à sa place. La rumeur m'est parvenue par un ami qui l'aurait apprise d'Elie Hay (qui travaille maintenant au côté de Marie-Thérèse Allier). Les Upsbd (Marlène Saldana et Jonathan Drillet) seraient donc devenus le Off des Chiens de Navarre, c'est intéressant...

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Dîner en ville

La ville, on est forcé de l’admirer sans fin, c’est ça qui est éprouvant.

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Belle de jour

"Ne pas ajouter à la démence du réel la niaiserie d'une explication."

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Belle de jour

"Il n'y a qu'à l'automne où Paris soit vraiment une ville agréable, offrant des journées ensoleillées et brèves, où l'air sec et limpide laisse une tonique sensation de fraîcheur."

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