Friday, September 10, 2010

La Question du trouble alimentaire

(J'ai mis n'importe quel titre, ce que j'entendais à la radio - Laurent Goumarre -, d'toute façon...)






Thomas Scimeca.

...joue le boxeur


Thomas Scimeca.

Je commence sans angle d’attaque, juste raconter

Je regarde les photos et je me souviens. (Bien sûr, pourquoi raconter ?) D’abord le week-end commence vendredi chez Jean-Marc et Alice où nous avions pris rendez-vous pour déguster des grands crus (de Bourgogne). Ici, liste des vins. J’étais passé chercher la voiture de la mère de Jeanne près du parc Montsouris. A minuit passé, Thomas nous rejoint, mais nous restons encore un moment. Je crois que nous sortons de Paris vers deux heures trente. Thomas n’a pas bu (seulement la dernière dégustation) ; c’était prévu comme ça, il doit conduire jusqu’à Deauville. Je dors tout le trajet. A Deauville, nous arrivons vers cinq heures, je crois. Plutôt que d’aller à l’hôtel, nous sortons en boîte (nous traînions devant sans vraiment nous décider, quand le patron, un moustachu efficace, est venu nous intimer d'entrer). Je danse (sur Michael Jackson). On regarde les filles. Celles avec des seins. Whisky-Coca. Tout le monde se connaît. Ça s’appelle le Point barre. Quand on nous vire, nous allons à l’hôtel. Nous dormons un quart d’heure. Nous avons rendez-vous à six heures trente pour tourner à l’aube (à sept heures) sur la plage. C’est émouvant, il y a Barbet Schrœder. Ici, grand passage – ou passage soigné – sur Barbet Schrœder. C’est émouvant aussi de retrouver toute l’équipe, les deux Jeanne, Andréa, Alexandre (c’est tout). Sur la plage, l’aube, les chevaux. Les chevaux qu’on vient faire baigner. Au début, avant de voir vraiment, on croit que les chevaux sont sans cavaliers (c’est Barbet qui fait la remarque). On tourne – ici, décrire ce dont il est question – de quoi s’agit-il ? A neuf heures, on va prendre un petit-déjeuner (c’est-à-dire juste énorme, rien de petit) au Normandy Barrière, le palace de Jeanne. On va se coucher, après, Thomas et moi (dans le premier hôtel) pendant que l’équipe tourne sans nous. On revient pour déjeuner au Normandy Barrière et, comme on n'a pas très faim, on grignote des huîtres et des fruits de mer, un peu de mayonnaise, de la Badoit. On traîne, on reste après que l’équipe (qui n’a toujours pas besoin de nous) soit repartie. Il fait si doux et il y a plein de people. Il y a plein de gens riches mélangés aux people ou l’inverse. Il y a aussi plein de serveurs. Ville de la ville dans la ville, tout le monde s’observe. Des yeux partout, des caméras, des lunettes noires, des discrétions. Mais tout le monde est ensemble. Il y a des femmes somptueusement laides (que je voudrais engager sur le champ). Seuls les riches peuvent être aussi laids. Les pauvres sont loin derrière. Les serveurs nous offrent du champagne en faisant mine de s’excuser de nous avoir changer de table. Je pense, maintenant, que c’était pour qu’Emmanuelle Béart puisse discuter tranquille (et comme sous cape) avec un homme important. Peut-être le directeur du festival... Emmanuelle Béart est aussi dans le film de Jeanne. Avec Thomas, on l'imagine dans toute sorte de situations. On confronte nos imaginations. On arrive à un accord sur celle-ci : si Emmanuelle Béart nous disait (enfin, à chacun) : « Lèche-moi l’cul », nous suppliait, « Lèche-moi l’cul... », comme ça, ça nous semblerait le must, le top, quoi. On remonte dans la chambre de Jeanne et on fait des photos. Thomas n’ose pas se branler avec les chaussures Balenciaga (bien qu’il le suggère). Il craint que Jeanne soit choquée. Tu parles ! (J'essaie de le convaincre.) On regarde par la fenêtre. On rejoint l’équipe quand Andréa nous appelle. Le tournage a lieu sur un terrain de tennis plein de lignes et de zones et Barbet dit : « L’échiquier des sentiments. » Il y a Evelyne Didi qui joue avec Jeanne une scène violente et belle. (Ai-je dit que ce que nous tournons est la pièce Electre ?) Ensuite, on est devant les cabines de bain. La population nous regarde, regarde ce petit tournage maison, ce petit tournage à domicile. Il fait très doux. Barbet s’en va le premier, on attend tous avec lui le taxi. Il dit à Jeanne : « Je ne me suis pas ennuyé une seconde. » On part aussi peu après (je dis à Jeanne la même chose). On longe la côte, on s’arrête à Villers-sur-Mer car Thomas voudrait faire du bateau, mais il est déjà sept heures. On se baigne, l’eau est douce comme l’air, pas froide du tout. On marche sur les sables découverts, au couchant. Tout est bien. J’avoue même : « Amoureux de Pierre » parce que me revient une sortie qu’on avait fait ensemble, comme ça, sur les plages de la Manche (au Sud de Calais). C’est Jeanne qui a fait remarquer, dans l’après-midi, que, le problème, c’est que ces plages réveillent toujours d’anciennes histoires d’amour (et Barbet a dit : « Oui, ce romantisme… Même Claude Lelouch s’en est aperçu ! ») Au moment où Jeanne dit ça, rien ne me revient. Mais, à Villers, me revient une histoire, une des histoires, rapidement. Mais tout est propre et nouveau. On file à Caen. On tourne dans Caen un bon moment avant de trouver la salle de spectacle. On regarde la dernière soirée des présentations du Skite, le rassemblement international d’artistes orchestré par Jean-Marc Adolphe et où j’étais, moi aussi, invité. Tout le monde est content de me voir, me dit : « Ah, enfin ! » Je dis que j’arrive avec un mois de retard et la formule vaut pour toute la soirée. Je suis très fatigué, on me ramène dormir à l’IMEC vers deux heures du matin. Thomas retourne dans la fête car – non, ça, je ne peux pas le dire ici – disons qu’il est plus jeune que moi, quoi. Je l’entends rentrer très, très tard. Je me réveille à sept heures trente. Je visite, à l’aube, le magique domaine de l’IMEC, une ancienne abbaye, le potager merveilleux (comme réservé aux fées et aux chats). On doit rendre la voiture à onze heures à Paris. Je conduis, Thomas dort tout le trajet. A l’arrivée, on va au hammam de la Mosquée, jusqu’à deux heures. (Au hammam, il y a beaucoup d'hommes comme Thomas.) Je rentre ensuite en Vélib'. La phrase finale de ce texte, je l’ai écrite en premier, déjà tout à l’heure, c'est : Ensuite, Paris était désert.

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Le Pommier de la gare



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