Tuesday, October 26, 2010

L'Humanité rase gratis

« From the table of my memory
I’ll wipe away all trivial fond records,
All saws of books, all forms, all pressures past
That youth and observation copied there. »

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Je ne fais rien sans gaieté

Les chemins dégagés de la maladie et de la passion.
Il y a les soins, les besoins, je n’ai pas tout dit. J’aime le matin (surtout en automne), mais j’aime la nuit (en automne). J’aime l’automne. Je n’aime que l’automne. Les autres saisons me font peur. Je ne voudrais pas revoir la mer. (J’ai tout oublié.) Ou alors en automne. Je voudrais voir la mer en automne. Un auteur que je n’lis pas me tient lieu de l’automne. Kafka. Dont j’ai cru voir la photo sans être sûr de la reconnaître à l’expo.
Je n’aime que les livres qui soustraient aux livres, je n’aime pas les autres. Je n’aime pas les livres qui rajoutent parce qu’ils sont faux. Je n’aime que les livres qui soustraient, qui font de la place. Un livre en annule dix, en annule cent. Tout est résumé. Reader’s digest. Parfois je suis gêné. Il y a une mélopée arabe à minuit trente-sept et ça me gêne. Ça me gêne non pas en soi, mais de repartir pour la fête. J’aime quand les gens dorment. Les gens doivent dormir. Ça me laisse un espace – noir – dans la grand-ville qui dort. Les gens doivent dormir. Ou sauf les chauffeurs de taxi qui couchent avec François. Ou Lucie. La création est un mélange d’oubli et de souvenir de ce que nous avons lu. La voix, la voix, quelques extraits…

Déclaration correspondante

Dans mon détail de vie, les sensations s’émancipent… On m’a presque oublié. J’ai plusieurs corps. Mes corps s’affaiblissent. Mais lové, comme lové, à l’intérieur de sa boîte, la boîte de la vie, la sensation, les sensations, comme toujours, aveugles – des libellules, des papillons déjà morts, déjà ôtés – se refusent et se réfugient. Le mot « je t’aime » frappant ici ou là, au hasard, frappant de son épée liquide, frappant les fantômes. Pierre est un désastre, il n’appelle pas. Mais tout ce qui nous frappe est argile, matériau pour notre art. Pour tout homme.

La Beauté que je nomme point par point

« Du Christ nous savons qu’il écrivit une seule fois quelques mots que le sable se chargea d’effacer. Il n’écrivit rien d’autre, que nous sachions. »

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« J’écoute
à mon oreille
la voix
de quelqu’un
qui parle
les yeux fermés »

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Nostalgie de la terre


Photo Sylvain Couzinet-Jacques. Thomas Gonzalez dans La Mort d'Ivan Ilitch.

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Tout paysage automatique

« J’ai
respiré
le paysage
et maintenant
pour dessiner
jeretiens mon souffle »

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« Toute
la
nature
sort de l’or
elle émerge
de son bain
d’éternité »

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Lac de la guitare (2)

« Le lac de la guitare. »

Pas de panique, je vis au Ritz. Mon corps est beau, blond, délavé… Je descends en peignoir dans les sous-sols pour la santé. J’ai l’air de Michel Houellebecq. La clope au bec. Dont la cendre tombe sur la moquette épaisse des escaliers où je traîne mes savates. Les plus belles filles du monde couchent aussi au Ritz. C’est l’amitié.

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Tous mes spectacles sont bons à mes yeux (sauf un ou deux) car ils justifient le moment où ils ont été créés.

Lac de la guitare

« « Le lac de la guitare », en Ômi, ainsi appelé à cause de sa forme. »

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« Je ne peins pas des fleurs, mais la lumière sur les fleurs, le soleil qui cogne contre une vitre… »

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« Donne-moi des épreuves, Seigneur, donne-moi des persécutions. »

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Oui, mon pays résonne encore indépendamment...

Par la fenêtre, le gardien ne sait pas qu’il retient le – je voulais dire la nuit.
L’amour flou, vide, invaincu – l’organiser.
Où sont les oiseaux, les poissons ? Aller entre les deux.
On veut l’essentiel – tout d’un coup on a peur de ne pas pouvoir s’occuper de tout – alors la mort, l’amour (une personne), la formule (« ici, c’est partout »).
La maladie est l’ouverture.
« Ah, on prend bien soin de nous ! », dit mon père de sa clinique IRIS, rue des Sources, à Marcy l’Etoile. Déjà l’adresse est un poème (je lui envoie le livre de Paul Claudel).
Dégager un espace où je pourrais écrire directement. Je n’ai besoin de rien.