Thursday, May 05, 2011

Jeanne Balibar, actrice française

Jeanne Balibar, nous parlons longuement, après son spectacle, avec Christophe Wavelet. Il y a aussi Jérôme Bel, Pascale Murtin est partie, une certaine « Marie » aussi est partie, Marie Collin ? – nous sommes quatre, le Wepler ne servait plus, nous nous retrouvons à l’Hippopotamus. Christophe dit devant le serveur qu'il vaut mieux prendre le whisky le moins cher, celui dont on n'a même jamais entendu parler parce que, de toute façon, tout, ici, est infect et on sera empoisonné à en mourir, ainsi, lui, il a choisi, quant à mourir, le pire (car ce n'est pas le pire) : du fois gras (très, très peu cher) – ça, ça me fait rire, c'est comme dans un film. Mais je soutiens – car il s’agit d’un échange entre Christophe et elle où il lui propose de « sortir de ses gongs » comme Dominique Valadié au Théâtre-Français, il y a je ne sais combien d'années – je soutiens Jeanne Balibar. Nous avons le plaisir de nous comprendre « à demi-mot ». Sauf, à un moment, elle parle du masque, du déguisement, forme de répression, etc. Ça, ça m’échappe totalement. Du coup, j’y pense depuis… Elle m’en dira plus long quand elle viendra à Berlin.



« Car comment savoir ce qu’il est s’il est masqué, et ne porte-il pas masque de femme, ici, l’acteur ?
Le masque seul ex-sisterait à la place de vide où je mets La Femme. En quoi je ne dis pas qu’il n’y ait pas de femmes.
La femme comme version du Père ne se figurerait que de Père-version.
Comment savoir si, comme le formule Robert Graves, le Père lui-même, notre père éternel à tous, n’est que Nom entre autres de la Déesse blanche, celle à son dire qui se perd dans la nuit des temps, à en être la Différente, l’Autre à jamais dans sa jouissance, – telles ces formes de l’infini dont nous ne connaissons l’énumération qu’à savoir que c’est elle qui nous suspendra, nous. »

Labels:

Pour Sarah

« En ce qui concerne les journaux intimes, on peut aussi bien les considérer comme un moyen de répression. J’ai actuellement un patient qui avait l’habitude de tenir son journal avec zèle. Eh bien, maintenant que l’on peut examiner de tels écrits à la lumière de la psychanalyse, on s’aperçoit que le sujet y omet régulièrement l’essentiel, qui est l’inconscient des premiers temps. »

Labels:

Chacun aurait trouvé dans sa chambre quelque chose qui résonne


Photo Marc Domage. 1er avril. Marlène Saldana, Bram Droulers, Pierre Mégos, Jean Biche, Lorenzo de Angélis.

Labels:

Un très beau texte de Pierre Droulers pour Nyon

(Reprise de 1er avril.)




Inviter Yves-Noël, c'est le jour des Rois, ce qu'on appelle aussi Epiphanie.
Apparition, offrande, début du Carnaval, printemps.
C'est comme ça que je le vois arriver et/ou sortir de n'importe quel endroit, pièce, porte, seuil, monde, rêve, réel.
Et s'il va mettre en scène, Il va mettre à jour un monde, un rêve, un seuil ; un mystère, un conte, un truc inouï.
A ceux qu'il a choisi pour faire naître la chose, il dispense avec douceur et fermeté les consignes et chacun s'en nourrit pour le voyage.
Il veille alors avec ses amis pour qu'ils réveillent la matière proposée ; frugale au départ et multipliée soudainement, des choses se révèlent.
Chacun aurait trouvé dans sa chambre quelque chose qui résonne et Yves-Noël choisit en un dosage savant les matières et agence pour que, comme un parfum, l'air s'éprenne et condense l'improbable réalité de son désir. Subtil et raffiné, brutal et soufré, c'est à voir.
Yves-Noël est poète, l'homme qui passe et entend tout et donne en retour ; il navigue (et « c'est précis », dit Jeanne B.) Rimbaud et Verlaine aussi, Lautréamont, Mallarmé, Wilde et qui encore ? Faites voir !

Labels: