Sunday, June 05, 2011

Beauté d’un bâtiment (pour Felix)

« La cause profonde de la mélancolie roupnelienne tient peut-être à cette nécessité métaphysique : on doit faire tenir dans une même pensée le regret et l’espérance. Synthèse sentimentale des contraires, voilà l’instant vécu. »

Et heureusement il y a l’avion. L’avion déchire et déclare. La journée ouverte.



Bachelard dit mieux que nous tout ce que nous avons tous dit. (Disons, dans mon cas, à partir de Claude Régy…) Les livres rencontrés au hasard sont toujours les livres de la raison. Les livres volés. Il fait l’été. Aux vitres scellées.
« Au lieu du temps mâle et vaillant qui s’élance et qui brise, au lieu du temps doux et soumis qui regrette et qui pleure, voici l’instant androgyne. »

Labels:

Plan serré, plan large



Thomas Scimeca m'envoie ça tout à l'heure, en deux fois, sur mon téléphone, alors qu'on parlait de lui avec un stagiaire encore qui disait – à propos d'un spectacle de J-Ch Meurisse – : « On voit qu’lui », phénomène bien connu de ma pomme (mais pas chez moi…) Je crois que c’est une photo de Philippe Munda. C’est très ancien. (Mais j’étais déjà con.) On s’est baladé. C’est dimanche. Il faudrait que je raconte. On a trouvé du beau temps.

Labels:

L’Etre livré à la raison

Dans le parc des oiseaux, je les connais un à un. Je les reconnais à force, de ma prison. A force de les entendre partout ensemble, parfois. Le peuple léger et à tire-d’aile. De ma prison, je fais le tour par le peuple des oiseaux. Quel film aujourd’hui ? Irons-nous au Puy ? Quelle plainte ? Pourquoi ne pas supporter le temps infini ? Sans le dire. Sans mot dire.




Indécision, quant au sexe, du choix des victimes.
Les singes invraisemblables décident la vie à mesure.
On trouve toujours.

« Nous fûmes réveillés de nos songes dogmatiques par la critique einsteinienne de la durée objective.
Il nous apparut très rapidement évident que cette critique détruit l’absolu de ce qui dure tout en gardant, comme nous le verrons, l’absolu de ce qui est, c’est-à-dire l’absolu de l’instant. »

Un nouveau est arrivé hier soir. Un jeune garçon aux cheveux longs.

« Ce que la pensée d’Einstein frappe de relativité, c’est le laps de temps, c’est la « longueur » du temps. »

Oui, j’ai mieux aimé Les Valseuses que Buffet froid. Puisque nous n’avons droit qu’aux films de Bertrand Blier. Au moins, dans Les Valseuses, il y a deux très bonnes actrices, Jeanne Moreau et Miou-Miou. Depardieu pèse un peu, mais, bon, c’était celui qui épatait les foules, à l’époque. Jean Carmet est très bien. Quelle vulgarité ! Mais les deux films s’ouvrent, au bout d’un moment. Il y a les fins du film, les paysages. Il faudrait noter ce que l’on voit passer. Si je commence…
J’ai tout oublié. Comme toujours, le travail engrange l’oubli, ouvre l’oubli… C’est cela, la tristesse, ma tristesse : pourquoi ne pas réussir à recueillir. Quand on voit Bertrand Blier, comme c’est facile à jouer (mal, comme Depardieu) et difficile d’en faire quelque chose (comme Jeanne Moreau)… Il faudrait, nous aussi, faire du cinéma. « La raison, cette étrangère sans mémoire et sans héritage qui voudrait toujours que tout recommençât. » (Imparfait du subjonctif.)

Labels:

Wuppertal

Accepter de ne s’adresser à personne, c’est peut-être, maintenant, ce qui est nécessaire. Momentanément, la pluie parle et Stig Dagerman parle. Par Ambre Kahan, sorcière entre les sorcières, Stig Dagerman parle et parle, près de l’inaudible : « chasse-neige… buisson… portrait de chien ? »



Je deviens si absolument et si définitivement sage – il n’y aura plus rien à faire. Devenir sage avec un manque de moyen, n’est-ce pas la misère, n’est-ce pas partir déjà ?



Comment lutter contre la dépression ? C’est vrai, quoi, il fait tout le temps mauvais... Et je n’fais pas de sport. On travaille bien, y a pas à dire, les petites travaillent bien, ça, y a pas à dire, mais quand même, on va devenir neuneu, ici… On s’croirait, je n’sais pas, on s’croirait à Wuppertal ! Moi, je rêve de vacances. Au moins d’un jour de congé ensoleillé. Un jour de congé d’été.

Labels: