Thursday, June 23, 2011

Voici comme j’aimerais que mes spectacles soient

« Si un homme traversait le Paradis en songe, qu’il reçût une fleur comme preuve de son passage, et qu’à son réveil, il trouvât cette fleur dans ses mains… que dire alors ? »

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Une allusion au Sahara

Juste dire – on s'est pas beaucoup parlé à Pontempeyrat cette année – alors juste dire que, pour moi, pour Bénédicte et, je crois, pour les stagiaires, ça a été encore une fois une expérience très forte et singulière, ce séjour de juin dans cette région sinistre (mais parfaite). Ce que j'espérais a eu lieu : ça n'a rien eu à voir avec l'année précédente, chaque expérience est singulière. (C'est aussi pour ça que je tenais à la présence de Bénédicte Le Lamer : tout à coup une autre configuration dans les astres. C'est toujours le même univers, mais à des années-lumière dans un autre temps, un temps différent.) Bref, il s'est passé quelque chose. Une chose qu'on essaie maintenant d'oublier au plus vite pour ne pas céder à la nostalgie, à l'émotion (ce métier nous y habitue, aux séparations). Nicolas a fait allusion très chaleureusement à un retour l'année prochaine. J'y suis évidemment entièrement favorable. Il y a peut-être le problème du remplissage – bien que, pour ma part, le groupe de huit, par exemple de la dernière semaine, ait été plus adapté à ce travail difficile à nommer qu'à douze (ça n'aurait pas été la même chose).
Une allusion aussi a été faite au Sahara : toujours favorable.
Et encore : j'ai vu mon nom dans le programme des Pontempeyresques. Alors, ça, il faut qu'on en reparle, ça m'était complètement sorti de la tête, je dois dire. Là, ça me pose une colle. Faut qu'on en reparle... (Je n'ai plus aucune idée de comment cette chose – de quelle ordre ? – avait été évoquée...)

Des bises

Yvno

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Lorenzo de Angelis fait des histoires


Filmé par César Vayssié. 1er avril.

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1er avril en août

(Cliquez sur le titre.)



Ok. Le 28, je ne peux plus, mais je vais venir le 29. Tu parles du 30, c'est donc sans doute pas possible de voir la salle le 29. Si ça n'est pas possible le 29, j'irai voir la pièce que donne Laurence Mayor à Lausanne avec La Manufacture et je viendrai le 30 à Nyon (si c'est possible, on inverse, c'est mieux (Laurence joue aussi le 30) : voir la salle le soir – de manière à imaginer la lumière d'août même si évidemment c'est une approximation, mais, cette approximation, c'est pas la peine de la faire à deux heures de l'après-midi, parce que, là, on est sûr que ça n'y ressemblera pas. Une fois que j'aurais revu la salle dans la lumière la plus proche, je peux, le lendemain, la revoir dans n'importe quelle lumière, par ex aussi pour rencontrer votre technicien et élaborer ensemble une fiche technique (ça ne sert à rien de faire la fiche technique de Bruxelles – même s'il faut s'y référer pour avoir la mesure des choses – les espaces sont si différents, il s'agit d'une recréation, bien sûr, ou d'une traduction (ce mot que j'aime bien)... J'aurais autant préféré descendre avec Sylvie et Benoît, mais ma puissance financière ne me le permet pas, tant pis. Vérifie bien que nous pourrons accéder à la salle en soirée (très important et très important que j'y passe plusieurs heures, voir la tombée du jour (par exemple de 19 à 22h).
Est-ce que les filles ont donné de l'argent ? Combien ? Il faudra qu'on fasse le point sur les problèmes qu'on avait : c'est-à-dire logement et donc sur le budget réel dont je peux disposer, moi, pour cette recréation.
Pour le logement, là, Laurence Mayor peut me loger sur Lausanne (mais le soir de la vision de la salle, il faudrait m'y conduire où que je loge à Nyon ou un train tard, je ne sais pas).

Je viens de voir (enfin – tout à l'heure) les rushes du spectacle de Bruxelles (film) : c'est absolument somptueux, du David Lynch (on le savait, mais à l'image, c'est encore plus net...), du Fellini, etc. C'est extraordinaire. J'espère qu'il y aura un film un jour, mais je vais essayer déjà de mettre les rushes en ligne...
Voici un texte que j'avais envoyé à la presse à Bruxelles (ou oublié d'envoyer, j'ai un doute maintenant) que je pourrais réactiver pour Nyon, si tu veux.






1er avril


Mise en scène et scénographie d’Yves-Noël Genod

Le 1er avril 2011, avant-premières les 29, 30, 31 mars. 20h30.


« Le fait esthétique est quelque chose d’aussi évident, d’aussi immédiat, d’aussi indéfinissable que l’amour, que la saveur d’un fruit, que l’eau. Nous sentons la poésie comme nous sentons la présence d’une femme, ou comme nous sentons le voisinage d’une montagne ou d’une baie. Si nous la sentons de façon immédiate, pourquoi la diluer dans d’autres mots qui seront certainement moins forts que nos sentiments. »

Sous l’influence – excusez du peu – de Jorge Luis Borges, je propose des performances qui ne parlent de rien. En général, les titres choisis rajoutent à l’ambiguïté. Elles ne parlent de rien parce que – premièrement – la beauté est une sensation physique (ou ne sera pas) et parce que – deuxièmement – elles sont adressées. Ainsi « c’est vous qui remplirez les cases ». « Le formulaire est vide, vous remplirez les cases et vous ne rendrez pas le formulaire. Vous l’emporterez avec vous. » C’est une administration du bonheur. (C’est ce que je vous dis.) Ce nouveau spectacle qui va être créé au festival Compil d’avril, à Bruxelles, à La Raffinerie, a déjà été présenté en avant-première (après une première période de résidence). Ainsi je peux un peu vous en parler. Il a été créé à partir d’un enfant, Bram Droulers qui est un enfant de la balle (fils d’une comédienne et d’un chorégraphe), il a aussi été créé pour répondre à une commande (de Pierre Droulers) : « Qu’est-ce que la danse ? » C’est un thème ouvert, c’est le moins que l’on puisse dire. Je l’ai ouvert encore plus : « Qu’est-ce que la vie ? » De cette manière, ce genre de phrase, on ne peut y répondre que par la sensation, rien d’intellectuel, bien sûr (ou alors il y a les philosophes…)

Je suis navré, je m’aperçois, en vous en parlant, que je cache encore le sujet du spectacle. C’est que c’est évidemment le jeu des spectateurs (et de la critique) de désigner de quoi il est question. Disons qu’il y a trois actes. Qu’il y a une troupe, une troupe de cirque ou de théâtre ou « d’indéfinissables spectacles », serait mieux dire, qu’il y a même plusieurs troupes, plusieurs espaces, les points cardinaux, nous les connaissons comme notre poche, et le haut et le bas, vous voulez rire ? Alors, on est partout, on n’est pas là, on est là quand on est là, on est de passage. La majorité du spectacle se passe en coulisse, se passe hors champ. D’ailleurs les coulisses se sont déplacées et nous ne sommes plus où l’on était. Mais ce n’est pas grave car nous avons découvert – depuis un siècle déjà – la mécanique quantique. Alors – faut plus se gêner... Et puis les enfants poussent comme des fleurs (dans des terrains vagues). Et puis il y a des images, mais des images défaites comme chez Fellini, comme chez Lynch, comme chez… Comme chez les poètes, en fait, tous les poètes – et les astrophysiciens aussi. Ça se défait, mais c’est ça, le bonheur, parce que c’était tellement con quand c’était pas défait. Alors le racisme est drôle, le racisme est hilarant, la catastrophe est hilarante, le malheur familial est drôle, le ressassement. Non, oui, la vérité est ailleurs…

Avec Bram Droulers, Lorenzo de Angelis, Jeanne Balibar, Jean Biche, Felix M. Ott, Pierre Mégos, Marlène Saldana, Philippe Tlokinski.
Voilà, c’est une troupe de poètes, c’est pour ça que ça s’appelle Jour des fous et que ça a lieu le 1er avril.



Bien à vous

Yves-Noël

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