Thursday, July 07, 2011

Cirque






























Kataline Patkaï, Charlie Fouchier.

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L'Art intérieur

« …où est la plus grande vérité, où est la plus grande beauté, dans les mots qui les suivent en surface comme des détecteurs, ou dans la profondeur de notre vie intérieure, de notre art intérieur ? »

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Salut, Laurence,

Encore ébloui par ton travail avec les jeunes auquel je pense souvent (comme à de la vraie vie) et aussi par la manière dont tu m'as accueilli... Non pas que rien ne m'ait surpris – tu es une reine pour moi – mais quand même...
J'aimerais t'en parler plus et surtout t'entendre en parler... (Ça m'apprendrait.) Mais, là, je t'appelle pour un cas d'urgence. Peux-tu aider ? Le Festival de Nyon, le Far, devait produire la reprise du spectacle de Bruxelles 1er avril et on apprend que l'argent qu'ils attendaient ne va pas arriver. Avant d'annuler (ce serait la première fois que ça m'arrive), on cherche tout azimut les solutions pour tout. Ça paraît foutu, mais question logement total gratuit ou vraiment pas cher, tu n'aurais pas des idées, des amis sur Nyon ou Genève ?
Les Suisses ont pleins de qualité, mais ils sont plutôt protectionnistes quant au logement, prêter leur logement ou accueillir chez eux, c'est pas facile. Si tu as des idées, mille fois merci !

Bises

Yves-Noël






J'ai un cousin à Genève, il faudrait que je l'appelle, mais là je suis en vadrouille, je rentre jeudi et ie l'appelle. Par ailleurs, j'ai une tante à Lausanne, pareil, je l'appelle et te le dis aussitôt. Et peut-être encore... à Neuchâtel, à la mort des parents nous avons gardé une mansarde sous les toits... Je pourrais te donner les clefs, deux personnes peuvent y dormir. Et merci pour ton message qui m'a fait rire et aussi plaisir...! Je ne me connaissais pas encore sous la forme d'une reine. Moi aussi, j'aurais aimé te parler davantage, j'étais si fatiguée et aussi le vin... J'aurais aimé savoir comment tu ressentais Schwab...
Je t'embrasse
Laurence

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C’est difficile d’avoir des informations précises (et totalement définitives), mais il y a de grandes chances que la reprise de 1er avril ne se fasse pas, pourtant bien engagée. Véronique Ferrero Delacoste, la directrice du festival, à fond sur le projet et c’est ce qui a permis qu’on y croie – ne recevra pas l’argent (quelle somme, je ne sais pas, je ne sais pas si c’est seulement pour nous, pour plusieurs spectacles ou pour l’ensemble du festival) sur laquelle elle comptait. A l’heure actuelle, je ne sais pas si elle va me proposer de faire quand même une petite forme dans ce très beau lieu (avec peut-être quelques-uns d’entre vous), mais je voulais vous informer de cette mauvaise nouvelle : les rêves ne sont intéressants que quand ils vont se réaliser, sinon il ne vaut mieux pas.

C’est la première fois qu’une annulation m’arrive. Normalement, les sommes dérisoires avec lesquelles nous travaillons nous permettent de passer en dessous de ce phénomène réel, mais les temps se durcissent – comme vous le sentez aussi – et touchent aussi les petits (mais pas assez) malins… (Mathilde Monnier me dit qu’elle pense que ce sera pire en 2012.) Il faudra inventer encore des manières plus ingénieuses de faire du théâtre – en attendant, que ceux qui ont du travail dans les boutiques, les restaurants, les billetteries, les séries télé polonaises, les réunions de famille, les astuces de tout ordre le conserve bien ! Je vous tiens au courant dès que j’en sais plus. Véronique essaye encore d’activer des leviers…

(Sorry, Felix-darling, I’m not in the mood to translate. Summary : bad news for Nyon. We still try, but we have important difficulties to tenir la promesse !)



Bisous-bisous



Yves-Noël

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Marseille-Revue


Stage, à Marseille, du 15 au 30 sept. Thème : l’opérette marseillaise. Donné au théâtre de l’Œuvre, sorte de théâtre fantôme tiré d’un film de David Lynch. Conditions : savoir/aimer chanter, bénéficier de l’Afdass.

Yves-Noël Genod
Pour bien commencer l'année... Le lieu est exceptionnel. C’est autant un stage musical (pour explorer l’art suranné de l’opérette) qu’un stage à partir d’un lieu très fort (comme un vêtement, comme un masque), un stage qui expérimente la formule (de Wallace Stevens) « Je suis ce qui m’entoure. » Bref, c’est encore une fois « Jouer Dieu », mais peut-être encore, plus précisément : « Jouer vieux ». Je rappelle la phrase de Jane Fonda : « Nous sommes faits de molécules d’étoiles et, quand nous commençons enfin à être nous-mêmes, nous sommes Dieu. » Présentations publiques, à la fin, dans le cadre du festival actOral.



Renseignements et inscriptions auprès d'Ophélie Gautier : ophelie.gautier@lareplique.org

LA REPLIQUE
Tél Fixe : 04.95.04.96.00 / 04.91.50.56.84
Tél Port : 06.62.01.61.40
Site : www.lareplique.org

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Une intelligence domestiquée sous contrôle de l’inconscient

Je repensais que Luigia (qui me donne des cours de technique Alexander) avait eu peur que ce soit contagieux, la maladie de Lyme, ça m’avait fait rire… Une semaine tumultueuse s’achevait, une semaine où j’avais vu médecin sur médecin – mais la médecine me stresse, ça n’avait fait qu’empirer mon état. Je ne désirais que des bords de mer, j’avais la nostalgie – à cette période – des vacances de mon enfance ; je feuilletais quelques livres : les livres aussi ne parlaient que de ça. Mais je ne pouvais lire – laborieusement – que des magazines (dans les salles d’attente) ; je me disais qu’on pouvait trouver Dieu partout, j’essayais de me rassurer par les phrases de grande sagesse des interviews d’actrice.

« GQ : Vous m’avez dit un jour que pour aborder une fille, il faut dire : « Vous avez l’air absent, mais rien ne vous échappe. » Sur certaines femmes mélancoliques, très belles, et que personne n’ose aborder, type Léa Seydoux, cette phrase peut marcher.
AD : Il faut vraiment le dire mezza voce, comme si on avait compris quelque chose d’essentiel. Et, là, c’est du feu… »

Le feu… Voilà le type de livre que je pourrais lire. Le feu, par Gaston Bachelard. J’avais L’Eau et les Rêves, le livre que je lisais quand j’étais encore avec Pierre, à Avignon, mais il me fallait Psychanalyse du feu.

Chapitre 1er. Feu et respect. (Je lis sur Wikipédia.) Bachelard s’attache dans ce chapitre à décrire l’élément « feu ». Le feu est à la fois mouvement et principe contradictoire. « Tout ce qui change vite s’explique par le feu », affirme-t-il. Il représente à la fois le bien et le mal : il brille au paradis, il brûle en enfer. Il veut tenter de faire une psychanalyse de la pensée objective : trouver les causes inconscientes à la base même de la connaissance scientifique et empirique. Il nous explique que ce qu’on connaît d’abord du feu, c’est qu’on ne doit pas le toucher. Il donne ensuite une définition du complexe de Prométhée : « toutes les tendances qui nous poussent à savoir autant que nos pères, plus que nos pères, autant que nos maîtres, plus que nos maîtres »

Pierre, mon Pierre… Quel dommage qu’il soit maintenant avec ce pianiste idiot… Enfin, voilà ce qu’il arrive quand on aime un homosexuel : ça ne mène jamais à rien. Si encore il avait le temps pour l’amitié… ça me suffirait. Mais, ça aussi, c’est une loi que j’avais découverte – jamais démentie – depuis des années : les homosexuels n’ont jamais de temps pour l’amitié, toujours et seulement pour l’amour. Et pour une seule forme d’amour – mais, celle-ci, je la comprenais : l’amour qui fusionne.

Mais, peut-être que je me trompais, personne n’a vraiment le temps pour l’amitié et tout le monde est malheureux autour d’eux qui s’aiment. Arielle Dombasle le racontait – je crois que c’est elle – que son père était très amoureux de sa nouvelle femme et qu’elle ne le voyait jamais, qu’elle vivait avec des nounous… Je ne sais plus si c’est Arielle Dombasle, cette histoire m’en rappelle une autre. « Qu’est-ce que tu préfères, avoir raison ou être heureux ? », disait le prof de danse pour se faire comprendre. « Moi, je préfère être heureux. » Et cela me faisait penser à l’hémisphère droit décrit dans une vidéo sur YouTube par Jill Bolte Taylor (« If Liz Taylor is rich, I am Notte », chante Pierre Notte…)

« GQ : Mais vous n’avez jamais eu envie d’être populaire, commerciale ?
AD : J’aime les chemins qui bifurquent, la marginalité, l’obscurité, la torture. Je suis très romantique et l’époque ne l’est pas. »

Tout gagne – tout réconforte.

« Et cette espèce de vertige, d’identité non figée, de jeu perpétuel, de kaléidoscope, c’est merveilleux. »

Fatigue de peur, d’amour, d’odeur, la belle Arielle (Dombasle) comme une poupée indéfectible. Je lis son interview dans GQ et je la comprends mieux (je pense à Laurent Goumarre qui l’adore). En fait, elle explique très bien qu’elle réalise son rêve de petite fille. « Et ce que je vis maintenant est exactement la femme que j’ai imaginée à treize ans. Et je m’imaginais quelqu’un de très brillant, adulé d’amour, ce que je suis. C’est absurde, mais c’est un rêve d’enfant qui s’est réalisé. Et j’imaginais toujours que je serais la seule de ma catégorie et qu’avec moi s’éteindrait quelque chose d’unique. »

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Anthony Thibault cherche du travail

Salut Yves-Noël,

c'est ton PA de Bruxelles… :-)

j'espère que tu vas bien et que tes créations se déroulent pour le mieux.

Depuis Avignon l'an passé avec ta superbe lecture, et surtout depuis le spectacle de Claude Schmitz, je suis impressionné et très attentif à ton travail que je trouve remarquable.
Je ne sais plus si je t'en avais parlé, mais je trouve que tu as la capacité, dès que tu parles, lis un texte ou encore lorsque tu es sur scène, à nous emmener ailleurs, à nous transporter immédiatement dans un univers poétique.
Monter un spectacle en une ou deux semaines, aujourd'hui, est une véritable force artistique, et politique !

J'aimerais vraiment travailler à tes côtés lors d'une de tes prochaines créations, notamment pour voir la façon dont tu travailles, et pour apprendre, bien-sûr.
Tu as la force encore à ce jour de monter autant de spectacles, avec si peu de moyen, avec si peu de temps, que je trouve ça remarquable !

Voilà, je voulais t'en parler depuis très longtemps, et maintenant que j'ai fini entièrement mes études, j'aimerais vivement retravailler avec toi, car ce fut un véritable plaisir en Belgique !
Alors si tu as besoin d'un assistant à la mise en scène ou d'un dramaturge, ça serait avec un véritable plaisir, j'espère partagé.

Bien à toi,
et j'espère à très vite,


Anthony THIBAULT
+33 (0)6 86 69 01 32

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Cinéma

















Kataline Patkaï, Charlie Fouchier.

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Optimistic

« Chesterton pensa, comme Whitman, que le simple fait d’être est si prodigieux qu’aucune infortune ne doit nous dispenser d’une sorte de gratitude cosmique. »

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Roman-photo




Kataline Patkaï, Charlie Fouchier.

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Travailler sinon rien

Il y a eu malentendu. Il y a un malentendu. « Acteur de génie », commence la page du programme qui me définit. Cet acteur de génie n’existe pas. Moi qui porte son nom, je suis seulement un bosseur. Je n’en connais d’ailleurs pas, personnellement, de génie, présentez-m’en (je ne connais que des bosseurs). Neuf jours tout compris pour faire un spectacle de cette importance, très attendu, à Paris, ça ne suffit pas. Ce n’est pas ce qui avait été annoncé, en tout cas, ce que j’avais compris. Il me semble que j’avais beaucoup insisté pour le temps de travail et – dans mon souvenir – il y avait le temps. Les problèmes se proposent toujours ainsi : le lieu, le temps, l’argent (ou dans un autre ordre). Il n’y en a pas d’autre. Et l’un compense l’autre. Au Rond-Point, il n’y a pas beaucoup d’argent, comme chez vous, mais j’ai le lieu six semaines (et la salle est plus facile). A Bruxelles, peu d’argent, mais le lieu – avec la technique – pendant un mois – pour 1er avril. Un poste compense l’autre. (Il arrive même – plus rare – que l’argent compense le manque de temps sur place et l’inconnaissance du lieu, comme à la Réunion.) Je suis très content d’aller à Montpellier (et de l’augmentation des possibilités financières), mais ce n’est pas pareil. J’espère bien que ce sera en relation avec ce que je ferai à Paris – j’ai des choses à tester – mais je me méfie (de moi) parce que chaque fois – rare – où j’ai travaillé dans un autre lieu que celui de la représentation, je me suis planté. En septembre, seulement, je ne suis plus libre à partir du 15 (comme déjà annoncé). Sinon, j’ai gardé toute disponibilité. Il faut absolument trouver plus de temps de travail dans la salle ou on va à la catastrophe. Si vous n’en trouvez pas, il faudra que je travaille pendant les pauses déjeuner, dimanches, travailler la nuit, que nous trouvions des solutions. Il est hors de question que je me présente encore devant un public sans travail. Je refuse depuis un an énormément de « performances » (c’est-à-dire, comme disait très bien Fanny de Chaillé au débat de l’autre jour : de spectacles pas répétés). J’en accepte par amitié, mais celles-ci aussi, je vais maintenant les refuser parce que je les rate. J’ai raté les deux dernières que j’ai faites, celle pour Jeanne Balibar et celle pour Laurent Goumarre. Je suis un bosseur sinon rien. Et ce n’est d’ailleurs pas poli, pas pudique et, je dirais même : pas responsable de se présenter ainsi, sans travail, auprès du public. Hier, sur le seuil du théâtre de la Ville, j’ai croisé une femme qui m’a dit : « Ecoutez, je passe des moments très difficiles, en ce moment, et quand je sors d’un de vos spectacles, je suis heureuse. » Je travaille à partir de l’âme des lieux – au sens du violon. La salle de la Galerie n’a pas beaucoup d’âme – moins que la coupole et contrairement aux lieux que je recherche (comme La Condition des soies à Avignon, bien sûr (c’est toute l’histoire), la salle communale à Nyon, en août prochain, le théâtre de L’Œuvre, à Marseille, en septembre). La salle de la galerie est difficile, mais elle n’est pas méchante : il faut simplement pouvoir y travailler dedans. A l’intérieur. Faire sonner. Apprivoiser. N’allez pas penser malheureusement que, si c’est moi sur scène, je devrais moins travailler que pour une mise en scène, c’est tout le contraire : je suis beaucoup plus lent que les acteurs que j’emploie. (Je les choisis meilleurs que moi.) J’ai bien compris que je devrais être sur scène. Mais je ne serai pas seul, je ne le souhaite pas. Il me faut du temps pour moi seul (nuit, dimanches, pause déjeuner, là, ça m’est égal) et du temps pour les acteurs que je mettrai en scène (dans des horaires plus simples). Une chose que j’avais en revanche bien comprise, lors de nos rendez-vous, c’est que la technique n’arrivait qu’à la fin – ou alors payante, en plus. Je ne sais pas comment procéder, je ne l’ai jamais fait. La solution évidente est de faire un spectacle sans lumière (ça, je l’ai déjà souvent fait, mais le lieu, encore une fois, manque quand même de magie pour ça). Dites-moi : – 1) si j’engage un éclairagiste plus en amont, est-ce que lui peut travailler (seul) ? – 2) s’il faut payer un technicien de chez vous en plus de l’éclairagiste, à combien à peu près ce coût (j’imagine à l’heure…) ? Il faut aussi que je rencontre – au plus vite – votre directeur technique, Serge, pour comprendre les possibilités qui doivent être limitées, j’imagine. Anna Tauber m’a demandé, il y a un moment – de sa part ? – ma « fiche technique », mais ce n’est pas la peine que j’envoie des désirs un peu abstraits (j’en ai plein), il vaut mieux faire un tri (des idées) à partir du réel. Et aussi, si j’ose dire : tenter une rencontre.
J’espère que ce mail n’est pas trop cassant. Je suis désolé de me fâcher (comme l’autre jour sur ton répondeur, Julien) avec une équipe avant même de commencer un travail. Je n’aime pas ça. Mathilde, merci pour ta réactivité virtuose, à la minute, Julien, en revanche, il faudrait, je le redemande, que tu le sois plus parce que je ne vois pas comment on va pouvoir avancer, à cette vitesse, il sera décembre dans une minute.



Yves-Noël



Une des solutions que je cogite – s’il n’y en a pas – serait peut-être de réduire encore la durée des représentations pour dégager du temps de répétitions… Ou bien trouver plus d’argent (!) pour reprendre 1er avril, mon dernier spectacle (qui pourrait se reprendre tout juste en neuf jours – je pense – mais les acteurs seraient-ils libres ? Il y a peu de chance…)

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Kataline Patkaï, Charlie Fouchier.

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