Thursday, July 28, 2011

Le Bruit d’une cloche

Au café ce matin, j’étais retourné dans un café très tôt, au sortir du train et je lisais « Libération ». J’écoutais les Parisiens, je regardais les travailleurs, les balayeurs, les serveurs, il y avait de la musique fine, pas agressive, un peu rap : j’étais en vacances.

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Un homme et ses doutes

Je suis prisonnier à Paris. J’aimerais vivre Paris comme des vacances, mais je n’y arrive pas. Je suis prisonnier des possibilités, des possibilités invisibles de Paris. Tout le monde y fait quelque chose, mais ce n’est pas ça, la vérité. On ne voit pas la vérité. On ne voit que des gens qui font semblant de faire quelque chose et qui gardent leur secret. (Quand je parle des autres, je parle de moi.) C’est de ça dont je souffre. Manque d’être. L’être a glacé quelque chose, cadenassé quelque chose.

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Paraît que tu cherches à aider quelqu'un (me dit Arnaud Guy, bien sûr). Alors, moi, ce serait bien parce que je suis dans la panade complète. C'est la première fois que ça m'arrive, mais c'est spectaculaire. Trois annulations. Nyon, en Suisse, où nous devions présentés le dernier spectacle (de Bruxelles, intitulé 1er avril, douze personnes), là, ce mois d'août ; Marseille, ensuite un très beau projet sur l'opérette dans un très beau théâtre fantôme, en septembre et même, Paris, dans la foulée, le TCI, un spectacle que je devais faire avec Mathilde Monnier, annulé aussi. Pour Paris, je me tourne de nouveau maintenant vers Christine Picon qui m'avait proposé il y a quelque temps sa très belle salle de La Java, mais qui n'a pas d'argent. Voici succinctement ma situation que je pourrais te développer plus au téléphone si tu veux (06 84 60 94 58).

Au plaisir

Yves-Noël

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Mathilde, dear, je pars en vacances (assez heureux de ça...), mais je suis joignable – pour le moment dans ma famille, en Bretagne. J'ai revu Christine Picon qui m'avait proposé sa très belle salle de La Java (tu connais ? en dessous de Belleville). Elle me propose les 29 novembre, 6, 11, 13 décembre (je lui ai demandé ses disponibilités dans la période que, toi, tu as de libre). C'est peu, c'est espacé, mais c'est déjà ça. La salle est vraiment très belle et je pourrais faire comme, moi, je le conçois, c'est-à-dire ne pas faire payer le public, offrir le champagne, etc. L'essentiel pur. Bien sûr, il y a un contexte intéressant qui n'y est plus (« mettre en scène la programmateuse », comme disait Felix), mais peut-être une liberté, une « bohème » qui nous gagnerait tous les deux. J'en suis sûr même. Si l'aventure te tentait...

Des bises

Yvno

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La Grotte du Bédat














Je serai en vacances. Je suis épuisé par ces annulations. Quand il y a peu d'argent, il faut que ça se passe encore mieux que quand il y en a. Sinon à quoi bon ? A Avignon, ça m'a certes coûté 10 000 euros (ce qui est très peu), mais j'ai pu faire exactement ce que je voulais sans aucune autorisation. J'ai joué vingt-cinq fois dans le plus beau lieu d'Avignon (mis à part, peut-être, le cloître des Carmes), nous arrêtions la liste d'attente à la moitié de la jauge, le spectacle était gratuit et un artiste que j'invitais offrait le champagne au public pour commencer. Voilà comment je conçois les choses de mon métier : la fluidité et le facile et le possible, une communication parfaite, directe, pas de résistances de toute sorte qui s'inventent au fur et à mesure. On ment quand on travaille dans la difficulté.
Mais je pars en vacances et je ne veux certes pas jouer les artistes maudits !

Yves-Noël

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Lourdes (il ne faut négliger aucune option)

Voyage à Lourdes pour sauver ma carrière







Je dîne avec Claude Régy (photo non transmise au journal)

Dans un Thaï, rue Tiquetonne (le deuxième en venant de la rue Montorgueil, je me souviens que Claude a dit : « Allons plutôt au deuxième. ») Claude Régy s'étonne des foules et des foules qui se multiplient à Paris. Dans le quartier qui est le sien (les Halles), les terrasses apparaissent et s'étendent, colonisent, pleines à tout heure du jour et de la soirée. C'est vrai, je suis étonné, moi aussi qu'il y ait tant de monde à Paris fin juillet. Quand est-ce que tout le monde meurt ? Claude dit qu'il a voulu aller jusqu'à la place des Vosges à pied, l'autre dimanche après-midi, mais qu'il n'a pas pu avancer. En effet, rue Rambuteau, rue des Francs-Bourgeois, un dimanche après-midi, c'est bouché... Je ne sais pas trop de quoi on parle avec Claude. On est content de se voir, de bien manger, d'être encore vivant. Je suis plus jeune que lui de quarante ans, mais le lien est subtil. (Claude fait beaucoup pour qu'il n'y paraisse pas.) Il y a une chose que je n'ai jamais retrouvé chez d'autres, c'est que Claude, quand il parle des gens, d'un tel ou d'un tel, dit très souvent : « Il est fou. » Je me souviens que quand j'avais commencé une psychanalyse (il y a très longtemps), cela agaçait ma psy que je parle comme ça : « Mais cessez de dire ça. Les gens ne sont pas « fous ». Les vrais fous, croyez-moi, c'est autre chose. » Certes. Mais c'est une façon de parler. Claude le dit toujours. Michel Cassé ? « Il est fou. » Jean-Claude Ameisen ? « Il est fou. » C'est peut-être un compliment dans sa bouche... Henry Meschonnic ? « Il est mort. » Je lui fait part de mes angoisses, moi aussi, quant à la vie, la carrière. Mais, demain, je vais à Lourdes. Comme je lui ai fait part aussi de mon désir de dire L'Evangile selon Jean que je trouve tellement beau, il s'inquiète sincèrement de mon retour au religieux. « Non, c'est vrai, tu vas à Lourdes ? » Je lui fais remarquer quand même que je le trouve soudain bien anticlérical, lui qui prononce le Notre Père avant chaque répétition... « Oui, mais j'ai changé les paroles. » (C'est donc qu'il le prononce toujours.) Il dit : « Notre Père qui êtes nulle part... » Et il me quitte en disant, au bout de la rue Jean-Jacques Rousseau : « Sois sanctifié ! » Je l'aime, Claude, Je l'aime bien, ce bonhomme...

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Je sors (définitivement) de chez mon psy

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Hero's Journey

Chéri,

I heard about the bad news !!! Crazy !!! I'm sorry, if I understood it right, the shows in Paris are also canceled !? It seemed so perfect, Mathilde also seemed happy about it !
Anyway I just wanted to confirm that I will go with you to Réunion ! As a light designer, I'm really looking forward to do the light, I know that I have to perform, but to imagine some light with you is a nice gift ! I just wanted to tell you that you are a great artist... I hope you do not doubt about this, and if at the moment it seems that everybody is against you, it has a reason...! ;)
I believe in the heroes' journey ! That's your adventure !

Big kiss
Yours Felix

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