Friday, July 29, 2011

L'Ecriture et l'ordinateur font perdre la mémoire

A mon frère qui se plaint que Google lui fait perdre la mémoire (il ne se souvient pas du nom d’un auteur, il le trouve immédiatement sur Google plutôt que de « se prendre la tête »), je cite une fable égyptienne contre l’écriture (trouvée dans les Enquêtes, de Jorge Luis Borges) – dont « l’usage déshabitue les gens d’exercer leur mémoire et les oblige à dépendre des signes ». Cette note fait penser au genre de celles écrites par mon ami Jean Pierre Ceton (cliquer sur le titre).

En lunettes

« Le monde, selon Mallarmé, n'existe que pour un livre ; selon Bloy, nous sommes les versets, les paroles ou les lettres d'un livre magique, et ce livre incessant est la seule chose qui existe au monde : plus exactement, est le monde. »

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« Les uns, dirait-on, ne songent jamais à la réponse silencieuse de leur lecteur. »

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Disjonction syntaxique

« Les hommes parlent de manière, sur ce qui les regarde, qu'ils n'avouent d'eux-mêmes que de petits défauts. »

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Eloge de la trace

Mathilde, je me souviens, un journaliste – que nous ne nommerons pas ! – l’avait descendue dans un magazine à grand tirage. Mathilde était furieuse. Ce jour-là, elle me disait qu’elle allait « se le faire ». « Tu vas lui écrire ? – Non, je vais le coincer. Tuer sans laisser de trace. » Je me souviens de la phrase qui m’avait assez fasciné pour que je l’inscrive dans un texte. C’est Guillaume Allardi qui prononçait ces mots dans Domaine de la jalousie, le très beau spectacle qu’il a eu la disponibilité de faire avec moi (à Marseille, au festival actOral). J’y repense parce que, moi, moi aussi, il m’arrive des malheurs aujourd’hui (certes pas avec des journalistes, peuple que j’adore). Moi aussi, j’ai envie de tuer. Mais je publie immédiatement ce que j’écris dans cette envie. En fait, ne m’intéressent que les traces. Je pensais ça.



« Ainsi je cours de course debridée

Quand la fureur en moi s'est desbordée...

Elle me dure ou le cours du soleil,
Quelquefois deux, quelquefois trois... »

Le Livre de Dieu

« Toutes les choses sont artificielles, car la Nature est un Art de Dieu. »

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Le Baiser

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« Notre corps nous est inconnu, nous sommes embarqués avec lui dans une drôle de navigation à travers le temps. Pour s’en convaincre, il suffit de lire le très beau livre de JC Ameisen, La sculpture du vivant, Le suicide cellulaire ou la mort créatrice republié en poche récemment. Oui, lecteur, lectrice, chaque jour, plusieurs dizaines de milliards de vos cellules s’autodétruisent, et sont remplacées par des cellules nouvelles. A tout moment vous mourez, à tout moment vous renaissez. […] Ce suicide cellulaire, constant, devrait transformer notre vision des choses et de nous-mêmes : naissance, vieillissement, vie, mort, tout ce drame change de sens. »

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Cherche une salle et un budget pour un spectacle sur Claude Régy intitulé

L’Homme qui ne vieillissait pas

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La Fabrication de ruches transparentes




La Bretagne est définitivement,
Today, un – ou plusieurs –
Tableau de Geneviève Asse

Il y a tout pour mourir
Et vivre au même endroit

Les grues ne sont là que pour
Transporter le sel

Et le rocher est un tunnel
Peuplé de cette vie microbienne :
Les fougères

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Dans le bleu miroitement




Je regarde le bleu tomber des étés
Tout est miroir, le monde par ma fenêtre
Le monde se catapulte, se télescope
Parfois un mot en vaut un autre

Je regarde par la fenêtre
Le bleu liquide, pur, sans débat
Il est lent, long, il est un tableau
D’Agnès Martin

Et un peintre peut en cacher un autre

Agnès Martin oblige à s’approcher
De son œuvre pour la percevoir

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Visiting Hijikata's grave

Oh, écoute, je n’sais pas. Il sera bien temps de faire le bilan. J’imagine bien que tu es de très bonne volonté. Je suis très fataliste. Mathilde était à fond. Puis elle me dit que tu lui as parlé de ce problème de conflit d’intérêt que tu aurais avec tes tutelles (ça, oui, c’est le genre de chose qui me rend furieux). Il est vrai que j’ai été étonné qu’elle ne t’en eût pas parlé – puisqu’elle a pris le temps de consulter avant de donner sa réponse. Je repasse probablement à Paris avant le 10 août, je te fais signe.

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« Va donc pour la monotonie, c’est plus stimulant. »






« J'ai l'air d'un hanneton découragé, battu par la pluie d'une nuit de printemps... J'ai l'air d'un oiseau déplumé... J'ai l'air d'une gouvernante dans le malheur... J'ai l'air... Mon Dieu, j'ai l'air d'une actrice en tournée, et c'est assez dire... »

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