Saturday, September 10, 2011

Habitacle

Toilettes d'aéroport



Château de bienvenue

« La rue... seul champ d'expérience valable », André Breton






Venise, c’est l’écriture multiple, c’est le monde en miroir, c’est l’étouffante sensation d’être, « il n’y a pas de hors Texte »

L’homme de science se promène dans un bois. Il n’a pas de bagage. C’est mon père. Il a les larmes aux yeux

Mes voyages sans bagage, ce sont des voyages qui, je le constate, me mettent en rapport avec mon père ; ce qui est curieux car, lui, n’a jamais rien jeté – vous verriez les maisons, les terrains où il habite – et, pourtant, dans ces voyages où je n’ai rien, je suis à proximité de mon père

Venise, c’est un jeu pour moi

Venise, la ville de l’atopie. La ville est sa possible disparition – engloutissement, tour de main, ciel mer fumée – et toute la pierre et toute la vie disparue…

Pour moi, Venise, c’est un quartier de ma vie

Bien sûr, je suis venu pour voir de l’art, de la décoration, la ville en est, comme vous le savez, bourrée

C’est une sorte de pèlerinage

Les villes que je visite, ce sont des quartiers de ma vie, ce sont des promenades…

Dans des rues pleines de vent

Il y a la lune juste en face

Ecoutez, je n’ai absolument rien à dire sur Venise parce que – c’est ma manière d’aimer les villes – Londres, par exemple – c’est de les vivre sans avoir rien à en dire. Les villes sont des labyrinthes et je cherche à m’y perdre

Il y a un arbre, il y a un puit

Beaucoup de beauté, beaucoup de décoration à Venise…

Les villes sont implantées dans l’atmosphère

Le temps est éternellement septembre

Venise, c’est une sorte d’exposition universelle du catholicisme… Une église chasse l’autre… Où étaient logés tous ces gens qui peuplaient tous ces temples ? Ou alors n’étaient-ils peuplés que par Dieu (et tous Ses anges) ?

Certes, c’est une ville surchargée de décoration, si vous voulez…

Qu'est-ce que je fais ? Je regarde les filles qui passent (en buvant du spritz)

Qu’est-ce que j’ai fait à Venise ? J’ai regardé les filles…

Marie-Madeleine absorbée par la lecture

Le paysage comme des cheveux

La honte, le personnage de la honte…

Tout est disponible comme par jeu, la buée sur la joue

Devant la télévision dans laquelle entrent toutes les odeurs

Il voit encore le craintif lapin

Il cherche dans les poches de son jean le petit mot qu’il fallait le dire – et lui donne à avaler

Oui, je suis allé voir la biennale… écoutez, c’est une journée de perdu, vraiment

Ecoutez, je veux jouer la pièce de moi-même

Venise est, pour moi, une ville très ordinaire. C’est juste une ville ordinaire qui est très belle. Tout le monde peut en profiter. Le clochard vit dans un palais

Je voulais tout de ton sourire, de ton sourire – souffrir…

Ma mère, elle a de la chance, il ne peut rien lui arriver. Elle a bâti une muraille de Chine, elle a brûlé les livres… (Tout commence avec elle)

Aimer, c’est facile, tout ce bonheur…

« You don’t know what you’ve done »

« A la maison, jouons la sécurité »

Tout est réel, film réel. Se foutre de tout est se foutre de sa dépression

Je ne suis que l’un des acteurs

Avec mon ami le pigeon (que je tiens en laisse)

« If reality is eclipsed in the performance of itself, than the performance might as well be used and the effects of reality it produces might as well be put in operation. »

« abandoned materials »

La robe de mariée, lieu commun du bonheur...

« vanished hopes and forgotten dreams, unrealized utopias »

See No – Hear No – Speak No

« repellent society »

« sparing nothing »

« lack of escape routes »

« A closer examination reveals, however, the profound ambiguity of the work. »

« narrative maps of non-existent places »

« Ever since I was a child... »

Il y a ces trucs, il y a ces lumières. Il y a ces couleurs ou ces bouts de tissu. Les ordres et les chefs. Pluie d’intensités, la terre comme une étoile

Il y a ces palais déçus, il y a cette lumière déçue. Encore un jour qui se termine dans l’eau de septembre et le calme de septembre

en tendresse, en misère, en lumière

Respirare l’ombra

Gilded leaves

Verbal Asceticism

« Art deflects the certainty of seeing »

L'Ombre blonde, c'était le spectacle que nous devions vous présenter, Mathilde Monnier et moi

Une plainte immense d’une lecture faible

C'est dans mes prix, Venise. J'y vais en EasyJet, je dors à l'auberge de jeunesse, je mange dans la rue. Venise est une ville pauvre

Oui, la mélancolie, chose d'enfant. Je serre entre mes doigts le petit mouchoir (la serviette du McDo). Il y a peu de poubelles à Venise et peu de choses jetées par terre

Je suis juste amoureux de Venise, ce qui fait que, ce soir, je suis malheureux (je pleure) (une raison en chasse l’autre)

A mon âge, vous savez, on appelle plus ça l’homosexualité, on appelle ça l’amitié

Si ancien, si intact – et

Un passaggio attraverso una porta aperta

Venise-musée

La société, qu’on ne la voit pas ! Elle est proscrite, elle est discrète, elle ne se donne qu’aux initiés. Reste la rue. La rue est notre richesse, notre dépeuplement. Mais la rue trace parmi les traces des traces à demi ou presque effacées…

« Le biographème, c’est la fragmentation du sujet et la dispersion de son image dans le jeu et l’éparpillement de traits biographiques. »

Venise, la dispersion

« Car s’il faut que par une dialectique retorse il y ait dans le Texte, destructeur de tout sujet, un sujet à aimer, ce sujet est dispersé. »

Glisser dans la nuit

Il porte une montre, une bague. Il regarde sa montre...

« Alors, chais pas quoi faire, comment faire… »

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Amour




« Le corps comme retraite spirituelle. » Mais c’est ton corps…

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Camouflage











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Deleuzien




« Lui-même, il s’en était expliqué, estimait que la négation n’a pas d’intérêt, que seule compte l’affirmation. Ce qu’on n’aime pas, il faut le taire. Bien sûr, il pouvait avoir parfois la dent dure, mais il y avait chez lui une sorte d’équanimité. Il suivait son propre chemin affirmatif, fidèle au fond à sa propre philosophie : ce qu’on ne désire pas, ce qui est sans vie, ce n’est pas la peine de s’y attarder. »

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Nuit pure au chagrin de mur




« J’ai le sentiment que tout est détruit et que tout est entier parfait. »






« Oui, voyager en évitant les trous les plus durs, sans tomber dans ses propres peurs… »

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Ce temple incohérent




« Ce temple incohérent, où le païen retrouverait l'autel de Neptune avec ses dauphins, ses tridents, ses conques marines servant de bénitier, où le mahométan pourrait se croire dans le mirah de sa mosquée en voyant les légendes circuler aux parois des voûtes, comme des Souras du Coran, où le chrétien grec rencontrerait sa Panagia couronnée comme une impératrice de Constantinople, son Christ barbare au monogramme entrelacé, les saints spéciaux de son calendrier dessinés à la manière de Panselinos et des moines-peintres de la montagne sainte, où le catholique sent vivre et palpiter dans l'ombre des nefs illuminées du fauve reflet des mosaïques d'or la foi absolue des premiers temps, la soumission au dogme et aux formes hiératiques, le christianisme mystérieux et profond des âges de croyance ; ce temple, disons-nous, fait de pièces et de morceaux qui se contrarient, enchante et caresse l'œil mieux que ne saurait le faire l'architecture la plus correcte et la plus symétrique : l'unité résulte de la multiplicité. Pleins cintres, ogives, trèfles, colonnettes, fleurons, coupoles, plaques de marbre, fonds d'or et vives couleurs des mosaïques, tout cela s'arrange avec un rare bonheur et forme le plus magnifique bouquet monumental. »

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Etre pute




Objet : On est toujours la pute de quelqu’un

Cher Monsieur Frydman,

Kataline m'a dit que vous vous étonniez que je ne vous réponde pas. J'allais le faire, j'allais le faire... Peut-être ai-je été surpris que l'étendue de mes projets semble dépasser vos capacités que j'imagine immenses. C'est vrai qu'il n'y a aucune raison de ne pas commencer par un bout. L'essentiel est de commencer. Réussir une seule chose ensemble nous donnerait l'envie de continuer. On pourrait partir sur ce que vous voulez, vos thèmes sont honorables, on pourrait échanger sur tout, mais il faut que vous donniez de l'argent. Je n'ai aucune idée applicable sans conditions de production. Parce que, des idées, j'en ai des milliards, autant que de rêves, si vous voyez ce que je veux dire... Marguerite Duras disait que le mot qu'elle détestait le plus dans la langue française était le mot « rêve » : « Moi, je ne rêve pas, j'écris. » Vous le savez pour vos affaires : il n'y a pas de rêve, il y a des affaires. Pour moi non plus, il n'y a jamais rien eu en dehors des conditions de production. C'est pour ça que j'insiste sur la monnaie sonnante et trébuchante. De toute façon, vous voir serait (de nouveau) un plaisir. Je crois que Kataline essaye d'organiser un déjeuner en octobre...

Bien à vous

Yves-Noël Genod

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