Tuesday, October 25, 2011

Cherche un(e) assistant(e) pour les spectacles du théâtre de la Cité Internationale (Paris), deux périodes de répétitions 4-10 nov. et à partir du 22 nov. (représentations les 3, 4 et 10, 11 déc.). Pas d’argent malheureusement. Si c’était un(e) assistant(e) technicien(ne), un peu d’argent néanmoins disponible.






Merci à toutes les personnes qui ont (déjà) répondu à cette recherche d'assistant(e). Je promets d'appeler tout le monde ce week-end. Je me croyais seul, mais je sens que j'intéresse toujours, ça me touche ! On en parle...

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Mourir n'est pas un risque

Good Luck On The Road (Solo pour Robert Franck)
Un film d'Alexandre Barry



Je te dis rien sur ton film – que dire, d'ailleurs, comme tu le fais remarquer – ou alors on en parle longtemps – et plutôt de l'artisanat parce que, pour le fond et la manière, je le trouve absolument parfait, ton film, très, très beau... En tout cas, j'ai un rapport intime avec. Je le comprends et, bien sûr, je pourrais témoigner de ce rapport, mais juste te dire que, dans mon cas, la résonance est réelle. Très étonné que le cinéma puisse dire tant / si peu.

YN






YvesYes,

Merci. J'ai l'impression d'avoir pris des risques, avec moi-même, avec le feu.
Je suis heureux que Ça résonne en toi, et je l'espérais. Parfois, je pense que je devrais m'arrêter là, que les forces du désespoir sont épuisées.
A vite de te voir... On stage...
Alexandre







Oh, tu n'as pas pris de risques... Risque de quoi ? De mourir ? Ce n'est pas ce que le film dit (célèbre) justement : ce n'est pas un risque du tout... ? Filmer, photographier, écrire, c'est une manière d'être déjà mort. C'est ce que j'ai compris, moi : oui, les choses sont en partie pour les vivants, mais en partie seulement... Oui, les choses sont en partie vivantes. Juste assez, en tout cas, peut-être, pour saluer les vivants, juste assez pour sourire, mais c'est tout. C'est suffisant. Barbara : « Peut-être que le talent, c'est simplement de savoir sourire, d'entrer en scène et de sourire. » J'aime aussi beaucoup la phrase de Francis Bacon qui dit qu'il est « optimistic ». « About what ? » lui demande le journaliste. « About nothing. » (L'alcool aidant, c'est vrai, dans son cas...)

Des bises très chaleureuses, en tout cas, petit-grand frère

YN

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Message privé




Mon chéri, tu es vraisemblablement en vacances quelque part dans le monde (comme je comprends que nous sommes en plein dedans...) Comme je disais sur ta boîte vocale, je pars vendredi à Montpellier pour jouer le 2 novembre. J'aurais voulu qu'on se voit pour la révision des chansons un soir avant mon départ, mais ce ne sera sans doute pas possible (si tu n'es pas là...) C'est bien dommage. Je travaillerai, à Montpellier, chansons et le textes du livre puisqu'il m'a semblé – dans l'émotion qui m'a saisi à la lecture – que je pouvais en faire qqch (de théâtral, ce qui, comme tu sais, m'a toujours paru jusque là impossible – à voir). Donc version augmentée si possible. De même, nouvelles chansons si possible. J'aurai cinq jours consacrés à ça, plus vraiment le temps ensuite jusqu'en décembre... Je reste connecté à Montpellier évidemment aussi. Et si tu voulais descendre à Montpellier, même rapidement, évidemment ce serait super aussi...

Bises

YN

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It's just another title : End of Dream




Dit à la radio (23h23)




Mon chéri,

Ton texte est très bien, mais, quand même, je me suis amusé à faire une nouvelle version, peut-être plus radiophonique... Je suis assez enjoué en ce moment, j'ai donc voulu un truc gai, un truc en plumes !

Aurélie, peut-être que juste après cette perf d'Yves-No, ce serait drôle de passer ça, au moins un tout petit bout, comme un point final : http://www.youtube.com/watch?v=bGjRfMTOFu4






« Non, oui, c'est-à-dire, je le dis tout le temps finalement dans cette émission : ce sont des amis que vous recevez, mais, alors, là, ce sont des amis particuliers parce que ce sont les gens qui sont absolument au top, en France, en ce moment, Cecilia et François, bon. Alors, écoutez, c'est assez long, ce texte, parce que c'est déjà un texte que j'ai écrit, moi, puis, après, ça a été réécrit par un nègre que j'ai, donc il a rajouté, en fait, des choses, comme ça. Donc, si vous voulez, on va peut-être pas le faire en entier, je sais pas – bon, j'y vais... Alors qu'est-ce que ça dit ?... Ça, je peux sauter... oui, tout ça... Oui, alors... C'est-à-dire que je me suis réveillé, comme ça, un matin, et il y avait cette phrase : « Il aimait tout de moi, même mes prothèses. » Je sortais d’un rêve érotique avec Jérôme Bel absolument délicieux. Je ne savais pas que Jérôme Bel était si désirable, je le découvrais par ce rêve et, bien entendu, c’était évident : son intelligence, sa gentillesse sans faille, sa disponibilité depuis quelque temps... Il continuait d'être Jérôme Bel, c’est-à-dire bel et bien le premier de la classe. Il continuait de jouer partout dans le monde (voir son site) et il continuait d’être toujours là, disponible comme s’il ne faisait rien, sans limites de temps, partout dans Paris… Ce doit être un cas de réussite de la psychanalyse ou bien de l’ubiquité, j’avais dit cela à Jeanne, un jour... Bon, le rêve, j’y reviens : tout était absolument naturel, absolument humain et ouvrait la perspective d’un siècle nouveau dans la sexualité, d’une nouvelle ère des mœurs, un Vaux-le-Vicomte de la libido, dirais-je en me prenant pour Chantal de Sévigné ! Jérôme continuait d'être mondain, je continuais d’être mondain (mon daim, ma biche, mes chaussures en daim, LOL) et l’amour que nous réalisions se répandait sur l’assistance médusée. L’assistance entière médusée comme une Gorgone. Comme je cherchais des titres, Cecilia avait proposé : Des après-midi entières dans l’hiver. « Durassien », avait dit Jérôme Bel. Certes. Cecilia, dans le taxi qui nous ramenait finalement de Jaurès à Max Dormoy, avait parlé d’une pièce espagnole qui s’appelait : Le Temps tout entier. Durassien, encore. Il y avait… Intimité, Intimacy, en anglais, c’est tellement plus beau, plus vaste, mais trop Chéreau, cette fois, et, Chéreau, ça me ramène toujours un petit peu à Olivier Steiner qui est un de mes nègres, je l’ai déjà dit, je crois. Donc... Où en étais-je ? Ah, oui ! Avec Cecilia, nous nous parlions à l’oreille... Je me rappelais alors Valérie Dréville, un souvenir très sensuel dans ma vie. Nous avions improvisé une scène tous les soirs avec Valérie dans la mise en scène de Julie Brochen du Cadavre vivant (de Léon Tolstoï), et Valérie, que j’aimais dans la pièce, me murmurait des choses à l’oreille, du genre : « Porte-moi... », « Mets-moi sur la table… », « Embrasse-moi… » Intimacy, encore... Ah, là, là... Bon, je reviens sur terre, je reviens au rêve, j’atterris. Jérôme Bel avait quelques réserves sur la pièce que nous venions de voir et les exprimait si gentiment. J’expliquais à Cecilia comme il avait été gentil (encore une fois, il ne l’a pas toujours été). Cecilia disait : « Oui, il a été gentil, car il a senti que, s’il avait été méchant, je n’aurais pas écouté. » Nous étions dans le bus de nuit avec les sacs et les valises, dans ce bus qui allait nous conduire jusqu’à Jaurès et ça me faisait penser à Titine Aubry qui venait de perdre les primaires. Jérôme remarquait les nouvelles lumières des taxis, oui, rouge pour « occupé » et vert pour « libre ». Jérôme restait longtemps dans l’éclairage vert d’un feu de signalisation, assis sur son vélo où il y avait aussi le siège bébé. Jérôme avait du vert sur le visage comme un petit Hulk, ce qui voulait dire : je suis un monstre libre. Je ne savais pas que j’étais déjà amoureux, mais je remarquais cette couleur verte si désirable : feu vert. Je n’avais pas osé prendre une photo. Plus tard, lorsque nous étions passés de la rue Beaubourg au boulevard Sébastopol, j’avais dit : « Maintenant que Jérôme Bel n’est plus là, hop, c’est moi le chef ! » Je ne sais pas pourquoi j’avais dit ça. Jérôme avait trouvé la pièce, Sylphides, si forte, si effrayante dans les sensations qu’elle produisait, au début, qu’il aurait voulu rester dans ces sensations. Je voudrais tant vous parler de Sylphides, on en a un peu parlé, chers auditeurs, chère Aurélie, mais il fallait la voir ! Il faut la voir. Bel n’avait pas aimé certains décrochements et autres ruptures un peu n’importe nawak. Je comprenais très bien que, lui, Jérôme Bel, soit gêné par l’impureté de la forme. Mais c’était ce que j’aimais, moi, chez Cecilia et François. J’avais à ce propos exprimé mon point de vue : « Regarde, les formes peuvent disparaître… » Une fois que les choses sont créées, la forme peut disparaître, décrocher.... Entre parenthèses : « Sache que je ne raconte pas tout ce que je vois, mais, ce que je vois, je le raconte dans ma voix et sache que c'est passionnel. Ceci est pour Jérôme. » Voilà, c'est dit, soit dit en passant... Bon, j’en étais où ? Pardon, mais je ne sais plus si je suis dans mon rêve, dans ma tête ou sur mon délire... Bref, heu... Ah, voilà : Christophe Wavelet, par exemple, un ami proche de Jérôme, m’avait dit après le deuxième acte de 1er avril : « Oui, mais où ça va ? » (1er avril, c'est un spectacle que j'ai créé à Bruxelles, je précise pour les ignares...) Même si je pensais qu’il manquait en effet d'un troisième acte, je savais que les choses créées, une fois créées, n’avaient pas besoin d’aller quelque part. Est-ce que je vais quelque part, moi ? Les formes peuvent disparaître, s’égarer, s’évaporer, que sais-je… Bref, après, nous étions au Café Beaubourg, très tard, dans cet endroit si guindé en journée, ce café où l’on peut croiser en même temps Christine Angot et Philippe Besson, et on nous avait laissé squatter la terrasse comme des Romanichels et François, à un moment, me parlait de son amour de la veille qui l’avait laissé dans un désespoir amoureux équivalent au bonheur (dirais-je, cette fois-ci, non pas comme la Sévigné mais comme Adjani dans une interview pour « Match » ou « Gala »). Cet homme l’avait caressé de partout avec un tel amour de partout ! François avait dit cette phrase : « Il aimait tout de moi, même mes prothèses et mes poils inavoués. » François était en femme, c’est comme ça qu’il vit sa sexualité – ou sa sexuation pour parler Lacan, et qu’il trouve des hommes, principalement des VRP dans un club de travelos dont j’ai oublié le nom, mais qui se situe rue des Dames, justement, dans le dix-septième. François s’appelle Lucie, dans ce club, comme la primate australopithèque, Yves Copens apprécierait, Lucie-la-danseuse. « Tu sais, normalement, les hommes que l’on rencontre sont de gros bourrins. Mais lui… c’était très romantique, j'acceptai aussitôt qu’il me suçât », dit-il ou plutôt dit-elle. « Non, d’habitude, je n’aime pas qu’on me le propose, je refuse, car j’imagine que les hommes sont des pédés quand ils sucent, mais, là, il me suçait comme si j’étais une fille, il suçotait mon clito phallique et je mouillais comme une fille… fontaine… En plus, chose énorme qui me ravit, dans la vie, son métier je veux dire, c’est de faire partir des fusées ! D’ailleurs, il repart en Guyane mercredi, pour Ariane 5 ou 6, je crois.… Il reviendra en décembre. Tous les trois mois, il reviendra. » Avant de me confier cela, François, si intelligent, François, si fin, me voyant, dans l’éternité de ma damnation sentimentale, m’avait dit : « Faut faire confiance à la chair parce que, quand elle vient, c’est tellement bon. » Je recopiais cette phrase en lui disant que j’allais l’inscrire au-dessous de mon lit, sur le plancher au milieu d’un pentacle que je tracerais avec le sang des règles de ma voisine. Je ne parlais jamais de ce problème récurrent de ma damnation sanguine avec mon psy, en fait, je ne savais pas comment l’y intéresser. Un jour, je lui avais envoyé par courrier le dvd de L’Exorciste, avec ce petit mot : « Cher analyste qui me pompe tout mon fric, je vous prie de bien recevoir ce film et sachez qu’à côté de moi, ce que cette petite fille vit et traverse, c’est de la gnognotte ! » Le psy n’avait jamais répondu. Mais l’autre fois, l'autre jour, il m’avait dit, je ne sais plus à propos de quoi : « Vous en parlerez avec votre fiancée... – Ah ! Ma fiancée... Non, mais, quelle fiancée ? Qui ? Où ? Quand ? Comment ? – Eh bien, celle dont vous m’avez parlé, là, Kate Mo... rave... » En effet, je lui avais parlé de Kate Moran, bien sûr, la fois précédente, juste après Marseille, et assurément avec passion. Eh bien, ce n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd ! (Même s’il avait eu une petite hésitation sur le nom.) Et, moi, ça m’avait fait bien plaisir de voir encore débouler Kate Moran sur le divan ! Mon psy aime tellement les filles... Dès que je peux, je lui raconte des histoires de fille, je le fais car ça lui fait tellement plaisir et ça me fait plaisir de lui faire plaisir, je crois qu’il doit se branler après... ça va, Aurélie ? J’ai encore un peu de temps ? Juste qq secondes, je voudrais finir en beauté, si possible... 10h08, ce matin, Cecilia m’envoie un message à propos d’une boutique dans laquelle elle voudrait aller, aujourd’hui lundi, avec moi, une boutique de démarques : « THANX GOD I’M A VIP, c’est le nom ! Ça ouvre à 14h, tu veux y aller à pied ? Mon vélo est à Beaubourg... Oh, oui, hasta pronto en el mercado !!!! I am a VIP, a vipère, you know, prends ta carte bleue et j’arrive ma chérie !!!! Sinon t’as vu Portrait d’un enfant déchu ?!!! Il faudrait que tu en parles sur ton blog, ton blog qui est si bien, Yves-Noël, et tu as UNE SI BELLE PLUME !!! » J’ai répondu : « Oui, ma cocotte, à tout à l’heure ! Tu vas voir ce que je vais te faire avec mon truc en plume… » » (Rire de Cecilia.)

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