Thursday, December 08, 2011

Radio Campus

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(Versant théorique)

– je peux / – oui




Photo François Stemmer. Bernard Genod.

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Texte intégral de Joëlle Gayot écrit pour le spectacle

– je peux / – oui



Je m’appelle Joëlle Gayot, je ne suis pas actrice, je suis journaliste à France Culture, et parce qu’il faut bien trouver un moyen de se présenter, j’ai emprunté à Jérôme Bel son ouverture de Véronique Doisneau. Voilà qui est fait.
Yves-Noël Genod m’a appelée mardi matin vers 11h. J’étais chez moi et je préparais une rencontre avec Claude Régy que je devais animer le soir même à Orléans.
Claude Régy, je l’avais cité la veille, à la radio, dans l’émission La Dispute à laquelle je participe comme critique les lundis. J’avais dit son nom pour tenter de situer lapidairement, en moins de trente secondes, Yves-Noël Genod, dont j’avais vu, le dimanche, la première partie du diptyque : – je peux / – oui. J’avais donc dit à la toute fin de l’émission : « Il y a un type dans le théâtre français qui est quelque part entre Claude Régy, les surréalistes et Antonin Artaud, qui vient de faire un spectacle à la Cité internationale. Un spectacle en deux temps où on voit le théâtre être déconstruit par quelqu’un qui aime le théâtre comme un fou. La seconde partie de son diptyque c’est les 10 et 11 décembre et il faut y aller. » C’est à peu près tout ce que j’avais pu dire. Il était 21h58 et l’antenne devait être rendue à 21h58’30. Régy-Genod, jusque là, tout allait bien.

Quand il m’a téléphoné le lendemain matin (j’ai vu son nom s’afficher sur le portable), j’ai pensé qu’Yves-Noël Genod voulait me parler de ça. Peut être que le mot « type » ne lui avait pas plus ou que le rapprochement avec Artaud et les surréalistes l’avait agacé. On est un peu parano dans le métier. On est surtout mégalo. En fait, Yves-Noël Genod n’avait pas du tout écouté l’émission…

Non.
Non, non.
Il m’a appelée parce que le second volet de son diptyque était en train de se casser la gueule et qu’il cherchait une solution de repli. Certains acteurs ne pouvaient plus venir. « Est-ce que vous seriez d’accord pour venir raconter ce que vous avez vu dans la première partie de – je peux / – oui », m’a-t-il demandé.

Oui, je peux.
Oui, je veux : c’est exactement ce que j’ai pensé en l’écoutant.
J’ai pensé oui et j’ai tout de suite pensé, pardon, sans aucune modestie, à Bernard Dort, éminence grise du théâtre français, qui était monté sur un plateau de théâtre à la demande d’Antoine Vitez et, plus tard, de Marc François. Et j’ai pensé à Alain Crombecque qui m’avait raconté un jour avoir fait lui aussi l’acteur pour les TG Stan. Et j’ai pensé que Yves-Noël Genod était fidèle à lui-même, je dis ça comme si je le connaissais bien, c’est faux, on ne se connaît pas, je ne l’ai jamais interviewé à la radio, on se vouvoie et, quand on se croise, je ne suis pas sûre qu’il m’identifie. Quand je dis « fidèle à lui-même », je pense surtout à ce que je perçois de lui comme metteur en scène/performer (je vais l’appeler comme ça pour plus de commodité) : quelqu’un d’imprévisible, sans doute quelqu’un d’ingérable, qui jaillit là où on ne l’attend pas, qui se glisse dans les interstices, qui n’est pas dans les clous. J’aime beaucoup ça.
Et j’ai pensé enfin qu’on ne vit qu’une fois et que l’expérience pouvait être marrante. Quoi que flippante. Ce que je mesure à l’instant même.
J’ai dit oui, je peux, et oui, je veux à Yves-Noël Genod et puis j’ai raccroché et j’ai tout de suite envoyé un texto à Anne, ma nièce, pour lui raconter la conversation.

Pourquoi Anne ? Parce qu’elle a dix-sept ans, qu’elle prépare un bac littéraire, que je la traîne avec moi dans les salles en lui mentant sur les durées de représentation dans l’espoir de la convertir au théâtre. Parce que dimanche, lorsqu’elle est venue voir – je peux / - oui, j’ai tout de suite compris que ça lui plaisait plus, le travail d’Yves-Noël Genod, que les spectacles de la Comédie Française où elle s’endort sur mon épaule. Jusque là tout va bien.

Donc je me suis dit je vais dire à Anne de revenir, là, c’est gagné, pas besoin de ruser pour la convaincre, et je vais lui demander de m’aider à écrire ce texte que je suis en train de lire devant vous, (après tout je l’aide bien à faire ses dissert’s de philo, la dernière était sur Marx) et sa mémoire, je le sais, est beaucoup plus précise que la mienne qui me trahit souvent. Bon, Anne ne m’a pas aidée du tout, elle a d’autres chats à fouetter. Alors je me lance tout seule. Ça se complique.

C’est là qu’on entre dans la partie la plus périlleuse, mais je suis là pour ça. Pour être la mémoire, à trous et à variantes, la trace plus qu’improbable et traître d’un spectacle que j’ai vu dimanche dernier, à la Cité internationale, avec Anne, et dont j’ai déjà oublié certains détails, je l’avoue. Oui, ça se complique.

Qu’est-ce qu’il reste ?

D’abord, il reste lui, Yves-Noël Genod, un grand type, pardon du mot, c’est le seul qui me vient et, en plus, je l’aime bien ce mot, un grand type qui déambule dans l’entrée où se pressent les spectateurs lorsqu’ils arrivent à la Cité. Un grand type donc aux cheveux blonds, très élégant dans son costume soyeux couleur sable. Avec une voix bizarre, un peu fêlée, légèrement éraillée.
Je parle de sa voix parce qu’on l’entend vraiment, sa voix, et pourtant elle n’est pas tonitruante, loin de là. On l’entend dès le hall où il rôde comme un spectre. On l’entend dans la salle où on descend, les uns derrière les autres, en file indienne, vers les sous-sols du théâtre. Avec lui qui nous suit, comme un fantôme.

En bas. Où s’asseoir dans cette salle sombre ? Sur quel coussin s’affaler ? Il y en a partout, des coussins, tout autour de ce qui doit être le plateau. Mais le plateau, il commence où et il finit où ? Ils vont jouer où les acteurs ? Anne s’interroge pendant que je la pousse vers le fond, on se dépêche, c’est plein, il y a beaucoup de monde.
On va passer deux heures assises par terre, Anne râle un peu mais pas trop. Jusque là tout va bien. Même si j’ai mal au dos, et je ne suis, visiblement, pas la seule. Bon, ça n’est pas très grave. Les spectacles d’Yves-Noël Genod, habituellement, c’est l’effet qu’ils me font, sont des endroits où j’ai la sensation de me couler, de me lover, de m’étirer comme entre des draps chauds. Je dis ça parce que je lis en ce moment un livre qui s’appelle Mille Morceaux, de James Frey, paru chez 10/18, le récit assez trash d’une cure de désintoxication d’un jeune de 23 ans, alcoolique, toxicomane et délinquant. Et le garçon raconte, souvent, que tout ce qu’il apprécie, c’est se couler entre les draps chauds de son lit.

La désintoxication, je poursuis les associations, c’est ce que propose Yves-Noël Genod. Cure d’amaigrissement du théâtre, processus de déconstruction et de détricotage, mise à nu des rouages, – je peux, selon moi (à la radio, on dirait, à mon sens), c’est tout ça à la fois. Un moyen de re-regarder le théâtre sans l’intox, sans les substances qui enjolivent, sans les produits qui agrémentent, sans les excitants qui leurrent ou les calmants qui assoupissent. Une façon de se confronter à ce qui est et fait le théâtre. De faire vibrer cette chose mystérieuse, si peu souvent atteinte, cette chose, et voilà encore un mot que j’aime bien, qui serait la « théâtralité ».
C’est du théâtre à l’os, le théâtre de Genod. On passe sous la peau, on se glisse entre les muscles, on laisse couler le sang sur soi, on atteint le squelette. Le nerf. L’origine. La raison même du théâtre. L’essence ou l’essentiel. Peut être une matrice, un fondement. Ce pourquoi il est là. Ce pourquoi il fabrique et détruit, ordonne et désordonne, dissout et fait surgir.

D’abord le plateau. Le plateau de – je peux n’est pas un plateau, je l’ai déjà dit, mais un sas. Au centre du sas, il y a une rangée de sièges normaux, classiques, des sièges qui claquent et qui, ici, en l’occurrence, vont mordre les fesses de ceux qui s’y posent. Et puis sur les sièges, ou à côté, il y a des costumes en vrac, des perruques de couleur, une grosse valise à roulette bleue, un palmier. La scène est partout et nous les spectateurs, on en constitue un élément. L’action se passe devant nous, loin de nous, elle se passe aussi en dehors, derrière les portes de la salle. Le théâtre se déplace d’un endroit à un autre. Il va et vient, s’approche, s’éloigne, s’évanouit, s’absente, renait. Le théâtre est de passage dans ce sas. Il est fluctuant. C’est un organisme vivant et c’est un hologramme. Il est en relief et translucide, organique et volatile.
Donc il y a des spectateurs en bas et aussi des spectateurs en haut, les meilleures places, dit Yves-Noël Genod qui, après ça, se tait et n’interviendra plus sauf pour dire, à la reprise, après l’entracte, « Philippe Katerine, c’est un guest, il peut venir au centre. »
Parce que, dimanche dernier, pour la première partie, dite « pratique » de ce diptyque – je peux / – oui, Philippe Katerine et Julie Depardieu étaient là, mais oui, et Anne n’en croyait pas ses yeux, c’était la première fois qu’elle voyait des « peoples » (j’ai mis le mot entre guillemets), de ses propres yeux, en vrai. Mais oui, Anne, de vrais peoples. J’imagine ce que ça a pu donner le lundi matin aux premières heures du lycée Michelet de Vanves…
Philippe Katerine et Julie Depardieu étaient là et je le mentionne. Ça a l’air anecdotique ? Ça ne l’est pas. Parce que, ça, c’est la marque « Yves-Noël Genod » : une aptitude certaine à fédérer autour de lui des gens très différents et qui ne sont pas estampillés « maison mère théâtre ».
Qu’est ce que je fais là sinon accréditer cette thèse…

La thèse, soyons un peu savant ou essayons de l’être, ou à défaut, soyons concret, la thèse, c’est que le spectacle qu’on a vu la semaine dernière est une mise en application un peu versatile, presque sournoise, mais ô combien amoureuse de la force de frappe du théâtre.
Je dis « force de frappe du théâtre », un terme militaire, mais je l’assume. Une force de frappe qui traverse les murs. Qui pulvérise les frontières, anéantit les cloisons, ouvre le paysage. Bref, vous l’aurez compris, un spectacle qui n’est pas qu’un spectacle, qui n’est pas un spectacle, qui est une expérience, un temps à vivre à plusieurs, une sorte de cérémonie païenne partagée.
Ce qu’on voyait, d’abord, et, ça, ça crevait les yeux, c’étaient des acteurs. Des acteurs. Des acteurs libérés. Des acteurs que la lumière du jour dessinait en demi-teintes. Il était 14h30. Après l’allumage de néons agressifs, tout en haut de la salle, le noir avait été fait, les volets des fenêtres avaient été enlevés et s’édifiaient dans l’espace des flux de lumière blanchâtres. Comme des poursuites obliques et fixes. Etrange, cette entrée du jour dans la salle du théâtre. On aurait dit un voile levé sur une peut-être possible vérité des choses. Une sincérité de la chose proposée.
Cette lumière du jour, ou même ces néons, c’était un artifice de moins dans le dispositif théâtral. Un code de plus qui sautait, après le chamboulement de la scénographie, ou même les consignes d’Yves-Noël Genod nous enjoignant de laisser nos portables allumés. Je vous parlais de cure de désintoxication, la métaphore n’est peut être pas si inepte.
Donc les acteurs, j’y reviens. Ils étaient six, Sigrid Bouaziz, Bram Droulers, Nicolas Maury, Jean-Paul Muel, Marlène Saldana et Marcus Vigneron-Coudray. Six repérés de manière sûre, plus d’autres présences improbables dont je me demandais en les regardant : acteurs ou pas ? Parce que c’est aussi ça, la marque « Yves-Noël Genod » : une collusion du réel et de l’artifice qui fait qu’à un moment, on ne sait plus qu’est-ce que le réel et où est l’artifice. Qui de la botte et qui du papier gras, écrivait Koltès dans un de ces textes. J’ai toujours aimé cette formule que ma mémoire me restitue, très probablement erronée.
Les acteurs ont commencé par la fin. Ils sont venus saluer. En ligne, avançant et reculant d’un bout à l’autre de la salle, ils sont venus saluer, dans le désordre et l’anarchie. Ils avançaient et reculaient, s’inclinaient, ils l’ont fait plusieurs fois, lentement, il y avait une musique classique, il me semble, qui flottait dans les airs. Je crois bien. Ma mémoire me joue des tours, j’insiste sur ce point. Anne ne dormait pas sur mon épaule. Jusque là, tout allait bien.
Tout allait d’autant mieux que par bouffées fulgurantes le théâtre pénétrait peu à peu dans la salle. Il entrait par cette porte, là-bas, au fond à droite derrière moi, avec Marlène Saldana, l’égérie des Perez/Boussiron, qui accumulait les fausses entrées, les fausses sorties, les fausses répliques, les faux départs. Il entrait par l’autre côté, avec des jets de fumigènes. Il arrivait des sièges au centre, avec Jean-Paul Muel, qui se levait tout à coup et se mettait à faire des pompes en criant : « Pardon pour Castellucci, pardon pour Vincent Macaigne, pardon pour Sophie Perez ». Il surgissait de là ou de là, avec le très beau, très jeune, très physique Marcus Vigneron-Coudray qui dansait et sautait et tournait sur lui-même et enchaînait les entrechats. Il se déployait voluptueusement dans un vrai baiser de cinéma, ici, au centre, un baiser appuyé que donnait Nicolas Maury à Sigrid Bouaziz, femme fatale montée sur des escarpins Loubatin. Et il voletait, à droite, à gauche, au fond, devant, en costumes et perruques colorés, jamais les mêmes, que le tout petit Bram Droulers, un enfant sacrément à l’aise pour un enfant en jeu sur un plateau de théâtre, enfilait les uns après les autres.
Le théâtre se donnait en spectacle et c’était beau. Franchement, c’était magique. On aurait dit un feu follet qui mourait à mesure qu’il naissait, avec des acteurs fous, des réminiscences de Duras, des fragments de ballets classiques, des fulgurances performatives, des irruptions cinématographiques. Un capharnaüm, une rêverie, le songe erratique d’une après-midi d’hiver.

Et des personnages tout juste esquissés qui rejouaient des lambeaux de scènes oubliées. Les silences, le réel intrusif, les attentes, les pauses, les volées de mots éphémères.
Au bout d’une heure environ, c’est l’entracte, nous disent les acteurs. Un entracte, évidemment, puisqu’on est au spectacle. Quand même.
Tout allait bien jusque là.
L’entracte annonçait le champagne car Yves-Noël Genod paye le champagne au public pendant ses spectacles. A Avignon, il y a deux ans, il offrait déjà le champagne aux spectateurs de Vénus et Adonis, qu’il lisait, seul en scène, dans la salle ronde et pavée de La Condition des soies, texte en main et braguette ouverte. Il offrait le champagne et ne faisait pas payer l’entrée. Ne donnaient de l’argent que ceux qui avaient aimé. Là encore, j’étais venue avec des amis peu familiers du théâtre. Ils avaient adoré. Pourquoi ?

Pour les mêmes raisons qui font que Anne ne s’est pas endormie pendant – je peux : pour la frontalité et la générosité de la chose offerte. Cette façon de traverser le théâtre qui vous constitue, Yves-Noël Genod et d’en prélever ce que vous y aimez. De le prélever et de le redonner, à votre manière : désordonnée et échevelée, incertaine et éblouissante, sans nous bercer d’illusions, sans renier le simulacre tout en le dénonçant, sans cacher que vous trichez, en livrant de ce théâtre des traces amoureuses qui redonnent gloire à l’invisible, aux coulisses, à la répétition, à l’acteur.
– je peux, c’est, mise en acte, une phrase qu’écrit Claude Régy, encore lui, dans son dernier livre, Dans le désordre. Je la cite : « Je voudrais pouvoir penser à la totalité de ce qui est, à la totalité de ce qui n’est pas encore, et à la totalité de ce qui n’est plus. Penser surtout à la totalité de ce qui n’a jamais été. »
Votre amour du théâtre me sidère, vraiment, Yves-Noël Genod. Il me sidère et il me bouleverse. Je me sens en terrain amical dans vos représentations et je ne m’y pose plus certaines questions qui m’encombrent : est-ce du théâtre ? est-ce de la performance ? est-ce de l’installation ? que dit le texte ?
J’aime vos espaces, l’égarement dans lequel vous nous plongez, les scènes que vous nous offrez comme des fleurs tendues, et j’aime, plus que tout, la durée de vos représentations. Elle existe, elle est là. Elle n’est ni étale ni fade. Elle a de la personnalité. Vous la sculptez à coup de minutes, de cris, de musiques somptueuses, de corps à corps dénudés. Vous la dépouillez avec des silences qui nous suspendent dans des zones mystérieuses. Vous nous entrez la durée dans le corps.

Je deviens dithyrambique, non ? Il faut que je m’arrête. Mais enfin, quand même un dernier mot, pour le dire clairement.
– je peux, je synthétise et j’essaye d’être claire, c’est une ronde réelle et imaginaire qui s’ouvre. Y passent et y repassent des moments de répétition, des émanations de Marguerite Duras, des tentatives d’opéra classique, des échos de films de cinéma, de ces temps irruptifs qu’on dit performatifs, des blancs, des fumigènes, des lumières qui cherchent où se poser, des flottements intimes. Tout ça dans les proches et lointains, à vue ou invisibles.

Des scènes de notre théâtre à nous tous, qui se rejouent, après l’entracte et le champagne, à peine accélérées, avec d’autres perspectives, d’autres angles d’approche, d’autres modulations, d’autres sonorités, d’autres ralentis. Avec le soleil qui toujours décline et le mal de dos qui s’aggrave.
Et la mémoire qui déjà a commencé son grand travail de sape et de conservation mêlées.
C’est drôle, non, de se nommer Le Dispariteur (c’est le nom que vous donnez à votre blog) quand en vérité, on est un éternel, constant, entêté, assidu, obsédé, amoureux, amoureux, amoureux Visiteur du théâtre, Yves-Noël Genod. Mais jusque là, tout va bien.

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Photo François Stemmer.

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