Saturday, December 17, 2011

Un CDI de peau

(bout de dialogue)



– Sympa, ces auditions à poil ?
Si j'avais su, je t'aurais envoyé une foto de moi nu !

– Yeap ! Goût de trop peu.

– Càd ?

– J'ai plus la salle.

– Merde. Je viens chez toi ?

– Lol.

– T pas parti ?
Tu fais quoi, ce soir ?

– Je vais voir Golgota picnic et, après, j'aimerais sortir, mais je sais pas encore où.

– Appelle-moi, c'est ma dernière soirée, j'aimerai bien te voir, histoire de trinquer à ta blondeur enfantine.

– Ta dernière soirée-tango à Paris ?

– Ma dernière soirée avant de partir bosser dans le sud.

– Ah, oui, mais si on se voit, faut mettre la barre un peu haut... Tu me sortirais dans une boîte pédé ?

– J'ai pas fait encore ça.
Faut sortir où ?

– N'importe où où je peux faire croire que tu es mon amant.

– Tu m'aimes, bb ?

– Je pourrais le jouer, en tout cas. (Aisément.)

– Il faut que je te mette en scène alors...
Tu vas me coûter cher.

– Meuh non... en nature, en nature...

– Un CDI de peau.

– Waouh...

– Tu fonctionnes comme ça avec tout le monde ?

– Oui.

– Un côté sage pourtant.

– Eh ben, c'est pas la sagesse, ça ? J'ai la nostalgie du sans frontière ou plutôt de la traversée des frontières (parce qu'on les veut les frontières, on veut les différences de sensation, mais on veut pouvoir les traverser, passer de l'air à la peau, de la peau à l'âme, de l'âme au dehors, etc.)

– Ou alors c moi qui suis trop sérieux et il faut que je change de filtre pour mieux te voir.

– Ah, non, ne change rien !

...

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Audition chez YN Genod



Thomas Gonzalez, Charles Zevaco.

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« Est-ce que vous pensez que notre époque est insolente, aujourd’hui, Marguerite Duras ? – Elle est tout, notre époque, elle est tout, c’est un chaos ! »

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La Liberté électrique des illusions




Cher Yves-Noël,

je vais essayer de mettre par écrit ce que je t'ai dit au téléphone, c'est pas facile, bon voilà :

Ce qui me touchait, c'était la radicalité, aller au bout et être porté par un désir si fort que tout le nourrit, il intègre tout ce qu'il touche, tout devient lui, oui, cela, cet état de grâce, on le sentait.
Et puis il y avait ce mot qui me venait, « incarnation », car on aurait dit toute sorte de forces en attente qui trouvaient là à prendre corps brièvement, des personnages en suspens, des histoires ébauchées, des êtres pas finis, des possibles qui auraient pu, qui n'ont pas pu... Et surtout on avait l'impression, en les voyant, de sentir le silence d'où ils étaient sortis, ils avaient la fragilité, la liberté électrique des illusions. Ils apparaissaient et c'est tout un espace qui surgissait, en fermentation, une sorte de cosmos qui se déployait, avec des capacités infinies de disparitions.
Il me semble que c'est cela que je t'ai dit. Il y aurait encore des choses à dire, par exemple sur le « hasard », sur la beauté ou la « grâce » qu'il y a à ne pas pouvoir achever ce qu'on était venu faire, mais bon, je m'arrête là.

Je t'embrasse fort
Laurence


(Mayor.)

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Recommandation




Salut mon blond,

J'ai rencontré une femme charmante quand je suis passé à Paris la dernière fois, une comédienne très belle avec un visage de théâtre classique, comme poudré d'une poussière de planches. Intelligente et virtuose.
Nous somme venus voir votre travail et elle est tombée amoureuse, simplement.
Elle me demandait si elle pouvait se permettre de t'envoyer quelques mots. Vous devriez vous rencontrer – elle est un coup de cœur. Elle se nomme Blandine Costaz.

J'espère que tu vas bien mon Yves-No – mais quand on fait des merveilles comme celle que j'ai vue, ça serait snob de ne pas aller bien. – Je pense que c'est l'une de mes pièces de toi favorite, si tant est qu'il puisse y avoir une échelle. Je réalise toujours plus combien ton théâtre m'est cher. Alors, merci. J'ai beau avoir une sensibilité de grosse pomme juteuse de milieu d'automne, il y a peu de travaux qui me saisissent et me dessaisissent de cette façon (et c'est une définition du sublime).
Je t'embrasse fort
Arnaud



(Bourgoin.)

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Le Groupe de glamrock




Yves Noël,

Encore merci et bravo pour – je peux / – oui, qui continue de résonner et m'inspire énormément.
J'avais envie de te demander, si tu as le temps, et l'envie, de réfléchir avec moi à la scénographie de notre prochain concert, avec SOFITEL, au Gibus le 5 janvier.
Mais je pense que tu es très occupé, alors n'hésite pas à m'envoyer bouler.

Au cas où – quelle chance ! – ce serait possible, il s'agirait de se voir pendant deux heures pour que je te fasse écouter des choses, qu'on échange des idées, puis de venir à la réunion technique du 2 janvier à 19h30 pour régler les lumières et enfin le 5 janvier vers 15h, on fait une balance pour jouer à 21h30.
Je ne sais pas exactement comment on peut négocier les choses avec l'éclairagiste, pour qu'il ne soit pas dépossédé, tout en nous permettant de contrôler au maximum la lumière.
Il s'agit de faire des petites choses, de jouer avec l'obscurité et les spots de lumières, la couleur, etc. J'ai aussi très envie de
paillettes (j'adore la robe de ton actrice, je veux la même). J'aime beaucoup l'idée des interventions hors scène comme la fille qui tapait dans des portes en criant le nom d'un garçon et aussi celle d'avoir tout à coup un son très faible en volume, de soudain chanter a capella avant de faire monter progressivement toute l'amplification.

Bref, c'est un groupe de glamrock expérimental et je pense que tu pourrais nous aider à transfigurer ce show
mais bien sûr, si tu veux, si tu peux.

Bises

C.



(Christophe Atabekian.)






Ce serait super !
Ça me flatte autant (plus ?) que Jeanne Balibar me proposant de faire les lumières de son concert... (On a fait quelques dates.)
Bon, disons tout de suite la vérité : je ne suis pas là (mais au Mexique).
Tes idées décrites me semblent très bonnes (et l'idée de s'amuser un peu à décaler les choses dans un contexte). Il faudrait trouver qq que ça amuserait pour que tu ne sois pas au four et au moulin (pas trop...) Moi, ça m'aurait enchanté, c'est sûr ! Et qq qui fasse ça gratuitement (comme je l'aurais fait). Et, écoute, j'explique tout ça pour le mettre sur mon blog, y aura peut-être du répondant...

Bisous, très cher



Yvno

(Et Classe, il ferait pas ça ?)

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Nicolas Maury, Sigrid Bouaziz.

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Jungle Jane est sur Facebook




François Chaignaud
Darling
la performeuse si jolie, recouverte à la fin de poudre de lait s'appelle Jungle Jane et se trouve sur Facebook sous ce nom.
Merci pour cette projection. C'était beau et enviable tous ces acteurs, toutes ces actrices – lumineux, propulsés, gorgés.
A bientôt !
Samedi, peut être, pour la BLT (Bizarre Love Triangle)
mais, cette fois ci, promettons-nous d'échapper au bus de nuit !
Besos
François

François Chaignaud
Et évidemment bon anniversaire !
Une tempête le célèbre
F






François fait allusion au film Let My People Go, de Mikael Buch, avec Nicolas Maury, Amira Casar, Clément Sibony... que nous avons vu en avant-première jeudi (sortie le 28 décembre : recommandé !) avant de finir au Klub pour une soirée de show lesbien (raisonnable...) On s'est retrouvé encore à devoir s'échapper du centre de Paris en bus de nuit – François ni moi n'avons encore le numéro d'abonné qui permet aux riches de s'en sortir – cette fois, nous avons eu peur, il y avait une bagarre dans le bus bondé, cri haine coups, le bus ne s'arrêtait pas pour autant, on a eu peur du couteau – François disait que cette violence, c'était sans doute la tempête et aussi que nous étions plus tôt (un peu avant deux heures), que les vrais gentils de la nuit n'étaient pas encore là, qu'à cette heure-ci, c'était juste les malheureux, on se serait cru dans une banlieue dure de Londres...

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Happy Yves-No's Day !




Audoin Desforges m'envoie cent trois images de gâteau d'anniversaire de toutes les couleurs et textures, c'est extrêmement cochon et extrêmement provoquant... Où va se loger l'érotisme ? Il est partout, mais il y a quelques experts...



Mon père m'envoie, toujours pour le même jour, une variation de la phrase de Coleridge, avec une photo d'une rose de décembre très fraîche (et une mise en page pdf très intéressante que je ne peux reproduire ici) :

A Paris au paradis

le vieux jardinier rêve d'une ROSE à son rosier

A son retour la rose est là...

Que dire alors...



Un autre cadeau : quelqu'un, je ne sais plus qui, me dit que Maria Callas aussi est Sagitaire. Elle est du 2 décembre. Où va se loger la satisfaction ? Ce lien, mais aussi qu'elle ne soit pas de mon jour même... De toute façon, prononcez le nom de Maria Callas dans n'importe quelle circonstance et des torrents d'amour descendent sur le monde, ça marche toujours...



Un autre cadeau : je regarde, dans un appartement improbable près de la place de l'Etoile que Sylvie Coumau va occuper quelques temps, un livre énorme de somptueuse photos de cheval du Qatar. Je ne savais pas que des animaux si beaux pouvaient exister. Ce sont des dieux. L'impression – l'idée – d'une autre planète...



Un autre cadeau, Lou regarde pour la millième fois le dvd du Grand blond avec une chaussure noire que, moi, je ne connais pas. Comme je suis fasciné et qu'on vient me chercher plusieurs fois pour que je « reste avec les adultes », elle me dit qu'elle me le prête (et elle n'oublie pas, je repars avec).



Un autre cadeau merveilleux : Sylvie dit : « Tu ne m'en veux pas, j'ai oublié ton cadeau, une écharpe en cachemire... »



Sylvie est tout à fait saoule assez vite. D'abord dans la dénégation. Elle n'admet qu'après beaucoup d'effort et comme par jeu l'être un peu. Je lui dis que ce qu'elle fait – forcer le passage avec sa langue, faire des propositions malhonnêtes (et extrêmement renouvelées), « J'ai l'impression d'être ta sœur (ma sœur décédée), tu es comme mon frère (son frère AVC), si on dormait ensemble ? – Ah, mais alors dormir : en pyjama. – Oui, en pyjama et après on voit ce qu'i' s'passe... » – je lui dis que ce comportement, moi, je n'ai pas besoin d'avoir bu pour le pratiquer : elle me répond : « Mais moi non plus ! » Aplomb parfait.

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Le Cadeau d'anniversaire

(Cliquer sur le titre.)



Sofie Kokaj
une gentille pensée ce jour
pour une belle personne

et ce petit présent
de monsieur robert bresson

http://youtu.be/Btuk5NwTK4M

des baisers from bruxelles
Bram et Sofie



Yves-Noël Genod
Ah oui, alors, ça, c'est un beau cadeau !!! J'ai recommencé à travailler, malheureusement de nouveau frustré parce que ça s'arrête là (j'avais par hasard la salle de la Ménagerie, j'ai pu auditionner, faire des essais) et voilà bien ce que j'aurais aimé encore dire aux actors (c'est une manière de Borges renouvelée)... Vous êtes à Bruxelles ? Je me demandais si je ne montais pas pour voir une ou deux personnes (pressenties) qui n'étaient pas sur Paris cette semaine...

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