Friday, February 24, 2012

Socialité

ou Les Pieds de la tour Eiffel



Avec Joris Lacoste, on s’est fait déposé à Châtelet. A Châtelet, il y avait la foule des grands jours (derrière les barrières), c’était la cérémonie des Césars, quand on est passé, on a crié avec les jeunes car Omar Sy apparaissait. On avait laissé Gwenaël Morin dans le taxi qui voulait rejoindre la gare de Lyon pour un dernier train. Auparavant, on avait laissé aussi Claudia Triozzi, la Claudia, avec son jeune amant timide venu la rejoindre aux pieds de la tour Eiffel. Claudia s’amusait-défendait que je le fasse rougir. J’avais parlé aussi pas seulement avec Joris et – je le savais ! je le pressentais, l’écriture est divinatoire – Omar Sy vient de gagner le César ! de le rafler à Dujardin, bon, ben, oui, et il commence en disant : « J’suis désolé… » – donc pas seulement avec Joris ni avec Gwenaël, mais avec Michel Schweizer dont je n’ai toujours pas vu un seul spectacle, mais que j’adore, il a une classe, ce mec, l’autre fois je l’avais rencontré à la radio avec les gosses et, là, il a montré une vidéo avec des chiens dressés, j’ai adoré… On était tous là réunis par Giusi Tinella à l’Institut français devant quelques programmateurs italiens désargentés (il ne fallait parler que de solos). C’était très sympa, j’ai lu la lettre de Stanislas Nordey comme j’avais décidé dans l’après-midi et j’ai montré un bout de la vidéo de César Vayssié sur – je peux / – oui, bien que ça n’ait rien à voir, mais pour le plaisir. J’ai dit aussi une chose qui a marqué, pour me présenter, j’ai dit que mes spectacles disparaissaient aussi vite qu’ils apparaissaient, Gwenaël Morin, ça lui a plu, ça lui a plu aussi que je dise à la fin : « Enfin, mes spectacles sont des rêves de théâtre… » Ce n’est pas que je tienne spécialement au mot « rêve ». Joris voulait voir un concert à Beaubourg, mais nous sommes arrivés en retard, alors nous sommes allés au Hangar, le restaurant où pour la première fois il avait invité Olivier. Là, devant du foie gras poêlé, Joris m’a dit une chose très importante qu’il m’a demandé avant de ne pas lui appliquer : si je voulais coucher avec qq, il fallait tout simplement s’en aller avec lui. Oui, mais si la personne loge sur place ? Alors, il faut tout simplement rester le dernier. Oui, bien sûr, après tout, c’était simple, la vie était si simple et si facile, c’était évident, c’était naturel, il fallait simplement rester ou sortir avec sans même le dire, sans, en tout cas, mettre la main dans la culotte, etc. comme je fais toujours – ce qui m’isole, bien entendu...



« Antoine de Caunes, maître de cérémonie pour la 8e fois, a lui aussi souligné la diversité des thématiques traitées sur grand écran: « Pédophilie, film muet sur un acteur au chômage, crise, handicapés, bref l’industrie du rêve… » »

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Merci, Stanislas, de cette lettre que je sens écrite aussi posément que je la lis. Je cherche, mais c’est même la première lettre que m’envoie l’un de mes pairs (si j’excepte les étranges sms de Pascal Rambert). Elle me touche beaucoup, par son unicité et par son sens. Tiens, en la relisant, à l’instant, je décide d’en faire la lecture à une présentation de mon travail que je dois faire tout à l’heure à l’Institut français. L’essentiel y est dit, je commenterai.

Hâte de voir Se trouver, pièce que j’ai jusqu’à ta mise en scène rêver dans celle de Claude Régy au théâtre Antoine avec Delphine Seyrig en robes de Madame Grès… D’ailleurs, s’il y a une générale, peux-tu me faire signe ?

Des bises

Yves-Noël

PS : Marie Plantin qui n’y va pas de main morte ! (elle a souvent parlé de talent à mon égard, mais, là, monte d’un cran) dit aussi des choses que tu pointes :

Malgré son titre qui reprend à l’identique celui d’une nouvelle de Tolstoï, La Mort d’Ivan Ilitch...

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Bio




Yves-Noël Genod propose des spectacles très variés depuis juin 2003 et son premier one man show, En attendant Genod. Ils sont maintenant au nombre d’une cinquantaine, et plus nombreuses encore les « performances ». L’activité est continue, mais toujours dans les failles du système, d’abord le lieu, le moment, puis les acteurs qui sont « libres ». Le problème du « remplissage » ne se pose pas. Le Kairos est important. Son blog, jour le jour d’effacement et de mémoire, en porte les traces : http://ledispariteur.blogspot.com/