Friday, March 30, 2012

Wagner



Wagner a pris cette photo pour, dit-il, tuer le spectacle. En effet, que faire ? Nous sommes tous, je crois, comme ensorcelés par ce travail, il y a un charme, comment s’en défaire ? Nous sommes tous, je crois, à nous laisser porter (Valérie parle d’ « éblouissement sans labeur ») comme si nous allions jouer encore ce Chic By Accident. Et nous ne savons, non plus, quoi en faire. Car la vie nous semble tourner comme la roue. Il ne faudrait pas devenir des fantômes, les fantômes du spectacle. Donc nous voulons aussi tuer le spectacle, l’oublier. Puisqu’il meurt, puisqu’il n’est pas repris, puisque le monde l’oublie, le recouvre, puisque la mélancolie gagne. Puisque les élections… Je suis passé à la Ménagerie cet après-midi pour évoquer une reprise. C’est curieux comme Marie-Thérèse n’est presque jamais très chaude pour des reprises. Elle hésite. Elle me dit que « Macaigne » va peut-être prolonger. Mais qu’il faut voir d’abord (comment ça se passe). Mais « Macaigne »... Elle est fascinée par « Macaigne ». Je ne sais pas si elle est aussi fascinée par moi quand elle parle de moi à d’autres. Car Vincent Macaigne, c’est son génie, fascine les programmateurs, il obtient tout d’eux, même l’inimaginable, l’argent, la destruction du théâtre… Il fait jouer Marie-Thérèse dans son spectacle. Il balance de la peinture sur les murs. Il réduit la jauge (à cause de la peinture qui pourrait tacher les spectateurs, m'explique-t-elle, midinette). Ça fait deux mois qu'il gueule toute la journée dans la Ménagerie qui résonne, ça ne semble pas la déranger. Elle dit qu’elle a arrêté, quand même, qu’il lui en demandait trop, elle n’ose me dire quoi – mais qui sait ? il va peut-être la reprendre… On sent qu’elle est comme une amoureuse, elle lui dira oui de nouveau. Il a aussi engagé tout le monde dans les bureaux. C'est un malin. Mais la reprise, notre reprise ?

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Paris, le 20 mars 2012

Cher Yves-Noël,

Mille mercis pour ce voyage dans les pas de la femme blonde qui marche – depuis des millions d’années ? Je n’en suis pas revenue de ce voyage. J’en rêve la nuit. Je pense que mes inconscients sont réveillés, stimulés par chaque univers déployé, inventé par tes actrices, acteurs et toi qui les regarde, les fait advenir. Ton travail, tes pièces, tes créations sont des bains de jouvence, tes actrices et acteurs sont magnifiques, splendides, toi aussi, vous êtes merveilleux, mais chut ! silence,
bises à toi
Véronique Alain

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Compianto sul Cristo morto (Niccolò dell'Arca)




Voici des images d'une partie des sculptures du XVième siècle en terracotta qui me font penser à toi. Elles sont de Niccolò dell’Arca, au XVième siècle, dans l’église Santa Maria della Vita, Compianto sul Cristo morto. Il y en a six autour du corps du Christ, grandeur nature.

Bisous

YN



Ah, oui ! Magnifique... On pourrait le faire dans un spectacle, toute de boue vêtue...
Merci.
Des bisous
Valérie


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la Bombe




Tu crois que ça va pas m'ennuyer, demain, 21h, le film de Dieutre à Beaubourg ? Tu l'as vu ? Tu y vas ?

YN



J'y vais mardi (projo au Mk2 Beaubourg, à 20h) avec Camille Laurens… Demain, ça va être blindé (mais y a Romain Brosseau !)



Celui que je prenais pour John Malkovitch, il a écrit Jayne Mansfield 1967... Paraît que c'est un beau livre... Je connais rien, putain !

YN



Ah, c'est lui ??? Pas lu moi non plus mais entendu parler (en bien).
Vois avec Vincent si tu as bien deux places, auquel cas je viens avec toi (et j'y retournerai mardi s'il faut).
Tu as vu le texte sur mon blog, genre pastiche de Truman Capote ? Paris est une blonde



Yes, à l'instant. Tu aurais peut-être pas dû dire que je pense que Laura est folle, elle me refait pas signe... De toute façon, je suis nul, je pense que tout le monde est fou. J'ai quand même très peu profité de la soirée d'hier ! T'imagines si on avait posé une bombe ? Je m'aperçois qu'il y avait 40 000 fois plus de célébrités que je pensais (y a des photos qui paraissent...) Au lieu de ça, je m'empiffre... J'ai redemandé à Vincent s'il m'avait mis deux places pour demain, te dis...

YN



Je passe mes journées à dire à Laura qu'elle est folle, t'inquiète pas… C'est une belle folie… Et je suis fou, et tu es fou toi aussi, alors !

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Raconté par Olivier

Paris est une blonde



Il est plein de vie, ce jeudi soir.
Vernissage à Ma Galerie, conception Samuel Le Paire, scénographie du très beau et très fin José Lévy, je ne peux pas y aller, pas le temps.
Le titre de l’expo est VOS CHEFS-D’OEUVRE *.
Yves-Noël Genod me donne rdv rue de Vaugirard vers Saint-Placide pour la projo d’un docu sur la méditation transcendantale par David Lynch.
C’est presque intéressant mais je dis à Yves-Noël que je ne comprends pas bien le concept de mantra, et nous trouvons que Lynch se répète beaucoup.
« Transcend. Dynamic Peace. Totality. Consciousness ».
Lynch égrène ces mots comme autant de formule magiques.
Je crois comprendre quand il fait le parallèle avec la physique quantique mais non, là aussi il me lâche au bout d’un moment.
Ce n’est pas le bon jour, le bon soir, je ne vais pas transcender.
J’envoie un sms à José Lévy, je l’appelle mon lion de justesse, mon Deneuve masculin.
Bouteille à la mer, je suis peut-être amoureux, ou en voie de l’être, ce qui revient au m’aime.
Avec Yves-Noël nous décidons de nous sauver avant la fin de la projo.
Arthur Dreyfus est en train de lire mon livre sur un banc au soleil, il aime, dit-il.
Ça m’enchante, ça me fait très plaisir, sur le moment je ne sais pas comment répondre.
Laura appelle, elle propose à Yves-Noël de lui prêter son appartement à Rome.
Comme ça, con piacere, pour travailler et se reposer.
Yves-Noël l’a trouve un peu folle, je dis qu’elle est géniale.
Nous voilà dans un taxi pour Belleville, direction Le Président, dîner Pierre et Gilles organisé par Bazar Editions, Thomas Doustaly and co.
Ça tombe bien, je meurs de faim.
José Lévy m’envoie « what!!??? » par sms. Je ne réponds pas car mon petit doigt me dit que je vais le voir.
En fait, je ne suis pas amoureux, je m’emballe, c’est trop tôt. Disons que je suis sous un charme.
Nous sommes en retard, les gens sont déjà assis, Jenny Bel’Air tape sa montre en nous voyant : hé vous êtes en retard les chéris !
Nous sommes à la table dite Andy. Je pense à Gillet. Après NY, Venise, il devrait être rentré à Paris. Faut que je lui montre la vidéo tournée avec lui, aïe, va-t-il aimer ?
Psfff, nos voisins sont un peu ternes, on va peut-être s’ennuyer.
Je dis à Yves-Noël qu’on peut aussi filer à l’anglaise pour aller nager gratos à la piscine Pailleron, c’est le tournage du prochain clip de Barbara Carlotti avec Philippe Katerine, elle a besoin de figurations.
Ouh là, là, il y a là-bas au fond à droite un garçon brun magnifique, genre désuet nostalgique bien foutu ! Il serait parfait dans une photo de Youssef Nabil.
J’envoie un sms à Barbara. On peut toujours venir, éventuellement, après le dîner ? Le problème est que n’avons pas de maillots !
Barbara répond : uniquement si vous apportez des flûtes à bec blanches.
Je demande si elle parle de nos attributs masculins, triple lol, soupe de mdr.
Barbara répond : non, instruments de musique.
Bon, c’est pas drôle. De plus Arnaud Catherine est à Grenoble, il ne sera donc pas dans le bassin.
Le champagne fait son effet, je commence à avoir des fous rire nerveux.
La table du pouvoir est bien remplie : Pierre Bergé, Jack Lang, Aillagon, Seban, Frédéric Mitterrand, etc.
La table des paillettes est pas mal non plus : Arielle Dombasle comme une libellule multicolore, Ingrid Caven, Victoire de Castellane, Rossy de Palma, Betty Catroux, etc.
Je fais la connaissance de Marc-Antoine Serra, qu’est-ce qu’il est gentil avec ses grands yeux mouillés d’amoureux ! On a envie de le prendre dans ses bras, pour le consoler, peut-être.
22 heures et des poussières, les regards convergent, Zahia traverse la salle.
Le corps de cette jeune femme est à la limite du réel. L’expression taille de guêpe semble inventée pour elle.
Yves-Noël ne la connaît pas alors je m’enflamme, je raconte et j’enjolive. Je lui dis pour Ribéry, Benzema, Karl Lagerfeld, etc. J’exagère, j’évoque une nuit à 50 000 euros, ça me plaît bien ce chiffre. Plus tard Yves-Noël verra sur wikipedia que c’était « juste » 2000 euros, décevant.
Nouveau fou rire, je dis à Yves-Noël : on ne peut quand même pas aller la voir en disant « J’aime beaucoup ce que vous faites ! »
Les desserts arrivent. Il y a une sorte d’étouffe-chrétien, un gâteau de riz gluant dit Riz aux 7 bonheurs. J’essaie de les compter. Je sympathise avec Arielle qui est vraiment délicieuse. Elle dit qu’Olivier Steiner est un beau nom, « la douceur de l’olivier et le coup de cravache à l’allemande de Steiner ». Arielle est poétesse.
Bon, c’est trop tard pour la piscine.
Les VIP s’en vont déjà mais cool, les gens se mettent à fumer dans le restau, ça c’est agréable, on se croirait revenu aux années 90, ouf.
J’ai une longue mais alors très longue conversation avec Hélène Hazera. Nous parlons de Sapho, de Fréhel mais aussi de Sade et Mistinguett.
Ah, Mistinguett, je me souviens très bien…
Ma grand-mère Raymonde, à Lourdes, qui me chantait « Paris est une blonde » quand j’étais petit.
Ça me faisait rêver.
Ça me fait toujours rêver.
Car tout ça n’est pas vraiment réel, n’est-ce pas ?
Tous ces noms, ces noms, ces noms.
J’avais raison : José lévy vient d’arriver…
Last but not least.
Il est très bien accompagné.
Dommage pour moi, tant mieux pour lui.
Je vais rentrer. Il est temps de retrouver ma vraie vie.
La solitude de mon lit.






* Note de myself : Olivier (Steiner qui publie en ce moment Bohème, son premier roman, chez Gallimard) était très heureux que je lui apporte le catalogue de cette exposition scénographiée par son amoureux. J’y étais passé très rapidement, c’était sur le chemin de la rue de Vaugirard (7, rue du Louvre) car j’avais écrit un petit texte pour ce catalogue sur des photos d’Audoin Desforges qu’on a déjà vues ici, il y a quelque temps.

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Le Corps de Zahia

(Cliquer sur le titre.)

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Avec Zahia au dîner Pierre et Gilles


Photo Olivier Steiner.

J'suis grave intimidé. D'autant qu'Olivier m'a fait monter la sauce. Il prétend qu'elle a tarifé à Franck Ribéri sa nuit d'amour 50 000 euros. Je ne sais pas où il a vu ça. Dans « Paris Match », ce n'est que 2 000. 2 000, je peux presque les trouver... Il est très excité, il dit : « Le problème, c'est que, Zahia, je peux pas aller la voir et lui dire « J'adore ce que vous faites ! » » et il rit. Mais finalement, après avoir échangé de loin plusieurs œillades, il se décide à me traîner pour la photo (il en existe aussi de lui avec Zahia). Il y a plein de monde à ce dîner à Belleville, au Président. Celle qui m'impressionne le plus – en plus de Zahia – c'est Arielle Dombasle. Je ne savais pas qu'elle était si belle. Elle a une robe incroyable, une cambrure sidérante. Bon, Zahia, c'est encore plus... Zahia, c'est limite infirme quand même, c'est pas humain. Mais Arielle, je ne sais pas, elle s'est peut-être refait les fesses, mais qu'est-ce que c'est beau ! On n'ose pas photo avec Arielle. Une autre qui est extraordinaire, dans la soirée, c'est Rossy de Palma. Elle, on ose lui parlé. Olivier est très bien sur ça. Il dit bonjour et le prénom et comme la personne ne le reconnaît pas, il donne l'endroit où la première fois (ou la dernière fois) ils se sont croisés. L'autre ne peut qu'acquiescer (devant tant de mémoire). Elle est sublime, c'est vrai, Rossy de Palma ! On peut la regarder sans fin, la scruter. Essayer de comprendre comment, avec ce visage si épouvantable, elle ne se départ à chaque instant, à chaque seconde, à chaque centimètre carré, de la beauté. C'est très étrange. Une sublime. Des trois il aurait fallu une photo. Puis ensuite viennent... Victoire de Castellane, la femme, m'explique Olivier, qui fait tous les bijoux chez Dior, mais qui surtout, me dit-il, est la petite-fille ou l'arrière petite-fille d'un personnage de Proust dans la Recherche, ça qui le touche le plus... Avec elle, même topo : « Bonjour, Victoire ! Nous nous sommes rencontrés chez untel à une soirée avec truc... – Oh, alors c'était il y a bien longtemps... Etc. » – Ouh, là ! l'heure passe, faut que j'rejoigne Claire Chazal au cours de danse, moi !

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