Tuesday, May 22, 2012

Every tree does it


Photo François Stemmer. Valérie Dréville.

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Olivier Steiner, chroniqueur



Hyper précision de la liberté
Yves-Noël Genod : exercice d'admiration numéro 4
Rien de ce qui est humain ne lui est étranger. Humain, trop-humain, inhumain, ce sont des notions encore floues. Hier soir, je dînais avec Noël, Frédéric et Pierre. Frédéric se plaignait du cul, la chair triste, il en a marre de certains plans, coups d'un soir, plans directs, ni bonjour ni au revoir... Frédéric a dit : « fatigué de ces relations inhumaines ». Et moi je n'étais pas d'accord. Quoi, inhumain ? Si ce n'est pas humain, c'est quoi ? Animal, robotique ? Pierre, plus sage que tout le monde, a fini par dire que ce n'était peut-être pas ainsi qu'il fallait poser le problème, de cette façon binaire. La déshumanisation, ça existe. Oui. Certes. Certes signifiant là : certainement. Pierre a souvent le mot juste. Humain, trop-humain, donc. Filage, samedi, giboulée de mai, du mois de mars mais en retard. Pierre est chez Disney Store sur les Champs. Demain c'est l'anniversaire de Clélie, elle a commandé la robe de la Belle dans La Belle et la Bête. Je suis au fond de la salle, en haut des gradins. La boule du hasard peut commencer. Elle avance sur le plateau, s'approche de la servante, regarde le public, doucement, et dit : « Femme seule de trente ans cherche dame de compagnie pour promenade. » Ouille ! Sorry Yves-Noël, je décris encore, je raconte ! Yves-Noël, je sais, tu m'as demandé de ne pas décrire, surtout pas. Oui mais mince, comment je vais faire ? Comment écrire mes chroniques ? Philosopher, contempler ? Il faudrait que je trouve le moyen de contempler en écrivant. Je ne sais que contempler en me taisant, en laissant mes mains inactives. Comment faisait Victor Hugo ? La boule du hasard amasse la mousse. Comprenne qui pourra. La boule du hasard c'est Lucrèce parlant ainsi de la planète Terre. Tiens, une idée me vient, une piste à expérimenter : il faudrait que je décrive tout ce qui se passe dans Paris en ce moment, je veux dire tout, dans la rue, les bus, les maisons, les boutiques, musées, ministères. Ensuite, dire dans le menu tout ce qui se passe dans la tête des gens, décrire leurs corps, chaque personne, chaque Parisien. Faire cela avec chaque arrondissement, quartier, square, chaque coin de rue en excluant la salle Roland Topor du Théâtre du Rond-Point. Une fois que cela serait fait, après des années d'écriture et des millions de pages, finir le texte en écrivant : « Mais je n'ai pas parlé de l'essentiel, ce qui se passe en ce moment dans la Salle Roland Topor ». Ce qui s'y passe, now, c'est d'la vie. Vous me diriez, et vous auriez raison : « Mais d'la vie, j'en ai chez moi, dans ma tête et dans mon slip, pourquoi aller au théâtre et payer genre vingt euros ? » Sur le moment je trouverais la remarque percutante. Après un court moment de réflexion je vous répondrais : « Oui, mais là c'est d'la vie visible, palpable et audible. Pas sûr que chez vous ou dans votre slip ce soit aussi pur. Entiendes ? » Donc, ici, c'est d'la vie. Faut me croire sur parole. Rien à attendre du théâtre d'Yves-Noël, attendre, rien, parce que c'est encore de la vie, attendre. La vie, tu vois, ça parle, tout le temps. La vie, ça vit, sans droits d'auteur. « Calme plat, asocial. » Ouch, là, là, comment continuer ? Je regarde et rien ne me vient, je me sens sec aujourd'hui et je pense à Pierre qui est chez Disney. YvNo m'a peut-être un peu coupé les youques avec ses exigences. Il faut qu'elles repoussent. Direct live depuis le plateau : Sacré nom de Dieu, elles sont vachement bien aujourd'hui ; les poules idem, elles jouent vachement bien, Wao, elles sont belles et présentes et vivantes, les Présidentes. Et lui, là, le petit blondinet, il a oublié et ses jambes et sa plastique, fichu en l'air son manteau de séduction, YvNo y est arrivé, qu'il est bien, le diaphane jeune faon ! « No milk today. » Il a quand même un côté fin de monde, ce spectacle, le tragique en moins. Avant on distinguait, on opposait, la comédie de la tragédie. Après, bourgeoisie oblige, il y a eu le drame. Yves-Noël, c'est encore ailleurs, une quatrième dimension. Je ne sais pas comment dire. Ici et maintenant. Voilà, on pourrait dire « ici et maintenant » mais ce serait un peu court jeune homme. Une définition possible serait : Ici Pour l'Instant mais pas n'Importe Où Maintenant Bien Sûr mais pas n'Importe Comment. Voilà ! Fiat lux ! Le contraire du n'importe quoi. YvNo, rien à voir avec la ligue de l'impro… Ce que l'on voit ici est hyper précis, aussi précis que les douze pieds de Racine. C'est de la précision sans formalisme. Ou alors le formalisme de la jungle de Bornéo. Une précision toute suisse, et sauvage, et rampante. Ce n'est pas non plus de l'hyper réalisme, non, c'est vraiment de l'hyper précision, hyper précision de la liberté. Bingo, orgasme, j'ai ma quatrième chronique ! Du coup, je vais pouvoir me reposer. Me reposer et partir « me promener à Lausanne. Lausanne c'est la ville riche, avec un lac riche, avec des maisons riches, avec un tramway riche, avec des postiers et des facteurs tous vêtus de gris, qui est une couleur riche. »

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And drunk the milk of Paradise



Très onirique, pour moi, ta soirée d'hier ! Je regrettais juste, en partant, de ne pas avoir visiter tout le castle (pour m'y perdre, certainement), mais je pensais encore, en m'endormant grâce au somnifère (j’écris son nom, l'Imovane, mais je suis sûr que n'importe lequel donné par toi aurait fonctionner) que j'allais, peut-être comme Coleridge et Kubilaï Khan rêver de ce palais-poème et le compléter dans les plans et les aspects qui me manquaient, ce qui, bon, ce matin, je ne m'en souviens pas, on ne peut pas faire tout pareil quand même (et la vie n'est pas fini...)

A bientôt, princesse Comme des garçons

Yves-Noël 








Kubla Khan

In Xanadu did Kubla Khan
A stately pleasure-dome decree:
Where Alph, the sacred river, ran
Through caverns measureless to man
Down to a sunless sea.

So twice five miles of fertile ground
With walls and towers were girdled round:
And there were gardens bright with sinuous rills,
Where blossomed many an incense-bearing tree;
And here were forests ancient as the hills,
Enfolding sunny spots of greenery.

But oh! that deep romantic chasm which slanted
Down the green hill athwart a cedarn cover!
A savage place! as holy and enchanted
As e'er beneath a waning moon was haunted
By woman wailing for her demon-lover!
And from this chasm, with ceaseless turmoil seething,
As if this earth in fast thick pants were breathing,
A mighty fountain momently was forced:
Amid whose swift half-intermitted burst
Huge fragments vaulted like rebounding hail,
Or chaffy grain beneath the thresher's flail:
And 'mid these dancing rocks at once and ever
It flung up momently the sacred river.
Five miles meandering with a mazy motion
Through wood and dale the sacred river ran,
Then reached the caverns measureless to man,
And sank in tumult to a lifeless ocean:
And 'mid this tumult Kubla heard from far
Ancestral voices prophesying war!

The shadow of the dome of pleasure
Floated midway on the waves;
Where was heard the mingled measure
From the fountain and the caves.
It was a miracle of rare device,
A sunny pleasure-dome with caves of ice!

A damsel with a dulcimer
In a vision once I saw:
It was an Abyssinian maid,
And on her dulcimer she played,
Singing of Mount Abora.
Could I revive within me
Her symphony and song,
To such a deep delight 'twould win me
That with music loud and long
I would build that dome in air,
That sunny dome! those caves of ice!
And all who heard should see them there,
And all should cry, Beware! Beware!
His flashing eyes, his floating hair!
Weave a circle round him thrice,
And close your eyes with holy dread,
For he on honey-dew hath fed
And drunk the milk of Paradise.

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Cliquer sur le flier d'Emmanuel Lagarrigue


Avant-premières ouvertes au public, entrée libre dans la limite des places disponibles, possibilité de réservation en donnant simplement son nom, par sms, au 06 88 92 36 38 (on ne vous répondra que s’il n’y a plus de places)
Dates des avant-premières :
Mercredi 23 mai, à 19h
Samedi 26 mai, à 19h
Dimanche 27 mai, à 19h
Générale mercredi 30 mai, à 15h30
(Durée : deux heures)

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