Thursday, May 24, 2012

Il faut savoir parler dans les grandes occasions



Le soir de l’avant-première (la première), une représentation bonne, mais tronquée, je termine mes notes aux acteurs (et mes encouragements) par : « Confiance, puissance et j’m’en-foutisme ». Valérie remarque l’importance, la nécessité du j’m’en-foutisme. Plus tard, Emmanuel Picault qui a vu la réprésentation et qui retourne au Mexique pour le mariage de François Olislaeger avec Gabrielle me demande un mot, un message qu’il leur transmettrait. Je dis encore une fois : « Confiance, puissance et j’m’en-foutisme ». Aujourd’hui, j’auditionne une nouvelle jeune fille, la nièce de Dominique Issermann, Anne. A elle aussi, je dis – et ça lui permet d’atteindre la perfection si simple à atteindre dans ce spectacle (every tree does it) : « Confiance, puissance et j’m’en-foutisme ».

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Yves-Noël/
merci pour ce moment magnifique hier soir,

je pense à la lumière, dans sa nécessité première d'éclairer,
discrète-sous-jacente,
puis révélatrice soudainement d'un corps, d'un espace, puis l'un dans l'autre/
que l'on voyait déjà pourtant
ou que l'on ne voyait pas mais qui était là jusqu'à l'apparition
puis sa disparition

je pense aux interprètes, sublimissime Valérie Dréville et Dominique Uber, et les autres bien sûr.

je pense à la présence du théâtre seul.
je pense à nous à regarder l'espace, là où tout ce qu'il y a de visible se passe,
et ce que l'on ne voit pas mais que l'on sent : le Soleil/zoom/les Champs-Elysées/zoom/les bus/zoom/les fenêtres, ces plantes vivantes, les Portes du fond du Jour et de la Nuit/d'Entrées et de Sorties/zoom/puis ce Soleil/

voilà.
un moment qui éveille la peau et tous les sens. Profondément.
voilà.

sinon
si un café-bière-vin-menthe-à-l'eau te dit...
celui de la dernière fois était un peu court.
en tous cas, le désir de te rencontrer est toujours présent.
à bientôt.
merci...

Erwan

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(Même ceux que je ne connais pas)




Coucou Yvno (ainsi qu’à ta communauté du moment) ! Je vous sais dans les avant-premières. De l’océan dans lequel je me jette à corps perdu, je vous envoie des pensées douces. Je ne sais pas, parfois, si je suis au bon endroit, mais, ici, le courant est fort et je vis joyeusement.  Je vous rejoindrai bientôt. Voici un extrait issu du livre de G. Didi-Huberman, Le Danseur des solitudes : « Il apparaît cela veut dire qu’il crée, d’abord, les conditions – spatiales et temporelles, rythmiques pour tout dire – de son absence. Il aime se tenir longtemps au bord obscur avant d’entrer dans le cercle de lumière. Il ne montre pas ce qu’il sait faire, il fait juste surgir, aux moments impensables les éclats de sa science corporelle immense et de sa mystérieuse énergie psychique. (…) L’éclat, ici, sert à ce que tout cesse d’un coup. Le corps garde sa réserve jusqu’au point où explose la démesure – moment d’éblouissement rythmique –, mais la démesure elle-même ne se forme, ne se développe, ne se chantourne sur elle-même, comme un ornement architectural, que pour, subitement, laisser être l’arrière-fond, l’espace, l’absence, le silence, le retrait du danseur dans l’obscurité. » Embrasse tout le monde pour moi (même ceux que je ne connais pas). Vous me manquez. Lucien






Oh, mon amour ! Je pensais justement à toi à l’instant ! (En auditionnant une jolie fille.) Je me disais que tu aurais été vraiment bien dans ce travail ! La citation est superbe. Je viens de la lire à cette jeune fille – et, demain, à tous les acteurs !... Baigne-toi ! Love YN

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CQFD



« Tout, dans la nature, porte un camouflage et des défenses. C’est naturel. Ce n’est pas une erreur. Mais. 1) ça ne marche pas 2) ça use beaucoup d’énergie. Parce que, ce que nous sommes, cette transparence, elle n’a pas besoin de camouflage. Parce que c’est invisible. » 

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Voici exactement le spectacle du Rond-Point, il est sans acteurs






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Tentative



Attention, ce que vous voyez là est un spectacle improvisé ! Y a-t-il une différence entre un spectacle improvisé et un autre qui ne le serait pas ? Aucune. Bob Wilson : « Jouer, c’est improviser. » Néanmoins, ici et de manière expérimentale, tout le non travail a été et est toujours de défaire toute forme, toute cristallisation afin de garder la tentative au plus prêt de « l’état de l’apparition » cher à Marguerite Duras.

YNG

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Ma vie a changé



Ma vie a changé. Avant je n’aurais jamais osé rentrer chez Fauchon ni même à peine lécher la vitrine. J’ai les codes, ce n’est pas une question d’argent (Dominique Issermann a raison). Rizotto aux petits pois, neuf euros. C’était bien, c’était climatisé. Pareil pour la Madeleine, jamais je n’aurais osé même lever les yeux sur l’édifice, invisible à force d’être toc. Mais c’est quand même qqch. Ça fait rêver à la Grèce. Je passe tous les jours en vélib devant l’Elysée et je jette un œil. Et puis, même, je peux dire : les pauvres ont tort. Ils ont tort certes d’être pauvres, mais ce n’est pas si compliqué d’être riche – et les riches sont des gens comme les autres.

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« C’est l’endroit où l’eau est profonde qu’elle est le plus calme. »

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Photo François Stemmer.

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